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 Souvenirs ténébreux // part.1 [SOLO] ♠

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Viladra Memphis

Viladra Memphis


Messages : 35

Fiche de Personnage
Clan: Sheihuka
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Souvenirs ténébreux // part.1 [SOLO] ♠ Empty
MessageSujet: Souvenirs ténébreux // part.1 [SOLO] ♠   Souvenirs ténébreux // part.1 [SOLO] ♠ Icon_minitimeJeu 15 Sep - 16:40



Quand les souvenirs...
... refont surface...


RP Solo : première partie. Ceci est le flash back qui se déroule juste après la tragédie familiale. Viladra a seize ans.

Souvenirs ténébreux // part.1 [SOLO] ♠ 860904Sanstsitre


Un départ dans les flammes pour une âme de glace…
Affalée sur le sol, je ne pouvais m’empêcher de sourire en même temps que mes larmes coulaient le long de mon visage. Serrant mon frère sans connaissance dans mes bras, les cadavres de mes oncles gisaient à quelques mètres de moi tandis que j’entendais les hurlements de mes tantes. Ma mère, elle, fermait délicatement les yeux de mon père sans verser une larme. Etait-elle insensible ou tout simplement indifférente à cette situation ? Quand je vis qu’elle ne m’adressa pas un regard au moment où elle se leva pour retourner vers la maison principale, je compris que si sa douleur était cachée, l’amour qu’elle m’avait porté était désormais réduit à néant… Etonnamment, je n’arrivais pas à ressentir de la peine sous cette perte soudaine d’attention… Même si elle m’avait toujours choyé, il existait entre nous un fossé qui s’était agrandit au fur et à mesure que je quittais le monde de l’enfance… Désormais, nous étions trop loin pour nous intéresser véritablement de nos relations…
Lorsque je me retrouvai seule dans cette plaine immense avec comme unique éclairage la pale lueur de la lune, le silence m’engloutit comme main me caressant l’échine, cherchant à me consoler. Quelque chose venait de se briser, au-delà de la famille Memphis. Je sentais ma voie se scinder en une fourche sinueuse et compliquée et compris qu’il était venu le temps de faire un choix… Vivre dans le regret et conserver une âme tourmentée bien que sincère, ou alors transformer mon être du tout au tout pour rayer la Viladra du début, quitte à devenir quelque chose qui n’avait plus rien d’humain… On m’avait toujours répété que vivre c’était prendre des risques. Qui aurait cru que j’en arriverais là… ?

Me relevant lentement, j’essuyai le sang qui coulait le long de la tempe de mon frère, déplorant le coup involontaire qu’il s’était pris dans l’affrontement. Fixant mon sabre à la lame tellement émoussée qu’il était désormais inutilisable, je me dirigeai d’un pas trainant vers le corps du vieil homme qui m’avait tout appris. Allongé par terre, son large kimono de tissu l’entourant comme une corolle de fleur, on aurait pu croire à son air serein qu’il ne faisait que dormir… Malheureusement, l’entaille béante qui parcourait son abdomen me prouvait le contraire et il était vain de ma part d’essayer de le ramener à la vie. Je n’étais qu’humaine, après tout…
Déposant un baiser sur son front dans lequel je mis toute ma joie, mon amour mais aussi ma reconnaissance éternelle, je serrai une dernière fois sa main dans la mienne et attrapai la lame imposante de mon maitre, parcourant les glyphes gravés du bout des doits. Ne désespérez pas, maitre, je continuerai de vous faire vivre par le fil de ma lame… C’est la dernière promesse que j’adresse au ciel.
Atteignant la maison, je trainais l’épée tant mon bras meurtri était incapable de la porter correctement, tandis que je soutenais mon frère de l’autre qui reprenait peu à peu connaissance malgré son teint cireux. Notant le silence anormal qui régnait en ces lieux, je laissai mon ainé sur le perron et ouvris la porte avec une certaine appréhension. Même si j’avais battu trois hommes rompus au combat, si mes tantes avaient appelé des gardes, je ne m’en tirerais pas indemne… Encore que, parfois il fallait apprendre à fuir pour revenir plus tard. Ne pas se hâter…

Viladra ? C’est toi, mon ange ?

Reconnaissant la voix de ma mère dans les ténèbres, je fixai sa silhouette qui se découpait en fond du hall mais ne parvenais pas à voir les traits de son visage. Ses paroles avaient sonné étonnamment calme… Pas la moindre trace de reproche ou de haine. Mais ma mère avait toujours été quelqu’un d’étrange… Elle pouvait voir les plus horribles abominations et conserver son habituel sourire détaché. J’avais toujours cru qu’elle était un ange celeste qui n’arrivait pas à s’intégrer dans notre monde… Quand je lui avais fait part de mes pensées il y a des années, cela l’avait fait rire et m’avait attribué ce surnom. Un frisson parcourut donc mon corps quand j’entendis ce fameux mot, et je mis quelques temps avant de répondre.

Oui, mère. C’est moi. Dis-je enfin d’une voix que je n’espérais pas trop tremblante. Que faites-vous dans le noir ? Où sont mes tantes ?

Elles se sont tuées, bien sur. Leur homme étant tombé au combat, elles se devaient de les suivre. Je m’apprêtais d’ailleurs à les rejoindre.

Essayez d’imaginer votre mère vous parler de la mort et du suicide d’une voix aussi calme que si elle vous demandait si vous aviez passé une bonne journée. Oui, c’était une femme très spéciale… Jamais surprise, elle accueillait les choses de la vie comme de simples formalités et avait toujours accordé un soin tout particulier aux stupides traditions sexistes de la famille… Je n’étais pas très étonnée qu’elle m’apprenne de cette façon qu’elle allait mettre fin à ses jours, uniquement pour respecter nos lois… Même si je trouvais tout cela atrocement stupide et qu’une part de moi-même hurlait pour que j’aille lui arracher le poignard que je devinais dans sa main. J’aurais pu faire tout cela, lui sauter dessus en lui criant que je ne voulais pas la perdre… Pleurer comme jamais en la suppliant de ne pas m’abandonner, lui avouer qu’il ne me restait plus qu’elle comme repère et que si elle n’était plus là, j’étais comme une âme perdue dans un monde trop grand. Oui, j’aurais pu… Mais à la place je me contentai d’acquiescer lentement.

Paix à votre âme, mère. lâchais-je simplement avant que le bruit horrible d’une lame fendant la chaire ne trouble cette ambiance morbide.

Me dirigeant vers le salon, j’enjambai le corps de ma mère et pénétrai enfin dans la pièce où un minuscule morceau de bougie brulait encore. Voyant les cadavres de mes tantes allongés dans le canapé de satin, je restai quelques temps immobile comme pour retrouver mes esprits. En temps normal j’aurais du pleurer, ou bien hurler de rage non ? Pourtant, seul un courant d’air glacial balayait mon cœur. Etait-ce cette sensation que ma mère avait ressenti jusqu’à ses derniers jours ? C’était assez étrange mais pas forcément plus mal… Au moins, je savais que peu de choses arriveraient à m’atteindre. J’étais tellement loin de me douter que la transformation de mon être venait de commencer…
Quand je retournai dans l’entrée, je vis mon frère penché sur la corps de notre génitrice, ses larmes perlant le visage parfait de cette femme au cœur de glace. Le prenant par les épaules, ses sanglots me déchiraient les oreilles mais je ne me laissai pas abattre et retournai sur nos pas, le trainant à moitié tant la fatigue et le chagrin l’accablaient. Prenant le temps d’atteindre une maison adjacente afin qu’il se remette de ses émotions, je rentrai avec lui et l’installai confortablement dans un salon. Le laissant pleurer tout seul, je revins en arrière et ce fut lorsque je gagnai à nouveau la demeure principale que je compris que je n’avais pas adressé un seul mot de consolation à mon frère. Peut-être n’arrivais-je pas à exprimer ce que je ressentais ? Ou bien… peut-être que je ne ressentais absolument rien ?
Poussant un soupir las, j’attrapai dans le salon le petit bout de bougie et allumai trois torches que je coinçai comme je pus dans mes bras. Gagnant le deuxième étage, je lançai la première au beau milieu de la suite principale, laissant les flammes lécher les murs à la fine tapisserie. Gagnant le premier niveau, je fis la même chose dans la bibliothèque dans laquelle reposaient des années de recherches et de travail puis retournai dans le salon pour jeter la dernière torche au milieu des tapis de soie. Retournant dehors tandis que des craquements sinistres résonnaient dans mon dos, un fin sourire étira mon visage. Nouveau départ…

→•▲•←

Trois jours étaient passés depuis l’incendie qui causa la mort à toutes la famille Memphis. Deux jeunes gens y survécurent mais la magnifique demeure qui faisait la fierté des Memphis était désormais réduite à quelques planches calcinées… C’était, en tout cas, ce qui était apparu dans les journaux locaux et je n’avais pas eu à m’inquiéter de mon sort. Hormis tous les membres des familles voisines qui passaient leur temps à me harceler pour m’apporter leurs sincères condoléances, je continuai de vivre seule avec mon frère bien que celui-ci avait attrapé une étrange maladie qui rongeait ses poumons et son foie. La nostalgie m’envahissait et je n’avais envie que d’une chose : partir pour explorer de nouveaux pays… Mais avec mon ainé qui ne pouvait plus bouger de son lit, je pouvais faire une croix sur mes projets tant que j’aurais à m’en occuper. Même si désormais je n’accordais plus vraiment d’importance aux personnes qui m’entouraient et qu’il m’arrivait même parfois de les critiquer sans vraiment les connaître, je restais néanmoins la seule et unique personne qui approchait mon frère et je n’autorisais personne en dehors du médecin de le faire. C’était mon dernier lien avec la famille et l’unique personne qui s’était vraiment intéressée à moi… Je devais donc attendre qu’il disparaisse de ma vie pour que je puisse enfin terminer le changement qui se déroulait en moi, mais malgré cette hâte, je ne souhaitais pas qu’il meure tout de suite.

Il n’en n’a plus pour très longtemps.

Hochant la tête tout en fixant le visage pâle et creusé de mon ainé, le docteur jugea bon de me laisser et sortis de la chambre discrètement. M’asseyant sur le bord du lit, je n’avais plus qu’à attendre que le destin fasse lentement son travail… Je n’avais jamais été très patiente. Dommage.

« J’avoue que cette vertu ne fait pas partie de tes qualités…
On ne peut pas tout avoir !
Dommage… »

Arriva alors le jour aussi attendu que redouté… Quand le docteur annonça d’une voix morne le décès de mon frère, je sentis les derniers maillons d’une chaine se briser en moi tandis qu’une odeur de nouveau et d’inconnu effleurait métaphoriquement mes sens.
Organisant des funérailles plutôt discrètes, je voyais bien que les personnes présentes s’offusquaient en voyant mon visage rester de marbre lorsque le feu emporta le corps de mon frère. Oui, c’est vrai, je ressentais comme un vide en moi mais pas plus. C’était déjà bien suffisant… Je ne souhaitais pas me charger inutilement de sentiments trop lourds à porter dans cette épopée.
Gagnant mon habitat, j’enfournai machinalement vêtements et objets dans une sacoche en cuir puis replis une pochette de tout l’argent que je pouvais y mettre avant d’enfiler une cape en soie. Sortant dehors, je gagnai nos écuries et fixai tous les chevaux qui redressaient la tête, réveillés par mon arrivée inhabituellement tôt. Caressant leurs naseaux aussi doux que du velours, je leur adressai des excuses silencieuses car dorénavant, je ne m’en occuperai plus… Ce seront désormais les domestiques de la famille Memphis qui s’en chargeraient. Néanmoins, je choisis le plus beau et le plus résistant. Un pur-sang à la robe noire comme la nuit, cela avait été très dur de le dresser malgré nos compétences pourtant élevées dans ce domaine mais il m’obéissait enfin docilement. Nocturne étant son nom, je l’harnachai rapidement, posai la selle dessus et y accrochai mes sacoches avant de l’enfourcher d’un mouvement fluide qui montrait l’expérience. Et oui, Yuen était le pays des chevaux… Ils étaient aussi importants que les être humains à nos yeux. Et encore… Parfois ils l’étaient encore plus.

Regarde bien notre demeure, nous ne sommes pas prêts d’y remettre les pieds… Murmurais-je en lui flattant l’encolure. C’est parti…

Talonnant ma monture, je laissai derrière moi que des souvenirs afin de m’en forger des nouveaux… Que le voyage commence.


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Tyran
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Tyran


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MessageSujet: Re: Souvenirs ténébreux // part.1 [SOLO] ♠   Souvenirs ténébreux // part.1 [SOLO] ♠ Icon_minitimeLun 19 Sep - 21:40

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