Rencontre avec une guerrière d’exception [Leila] [P]

Le ciel arborait une teinte orangé. En effet le soleil commençait déjà faiblir, la nuit n’allait pas tarder à prendre place. Mais les pas ne ralentissaient pas pour autant. Ils devaient avancer le plus possible avant que la nuit ne tombe.

C’était un groupe de voyageur venant d’Eresia. Honnêtement vu d’ici rien n’indiquait qu’ils étaient effectivement des étranges. L’un de leurs membres avaient passé pas mal de temps à étudier Yuen, son expérience leurs permettaient maintenant de voyager sans être trop voyant. Les chevaux avaient été achetés sur place. Les vêtements choisissent également avec soins pour voyager discrètement. Ils avaient réussi à ne pas se faire remarquer durant ces jours entiers de voyages.

- Demain ça fera deux semaines. Dit l’un d’un air distrait.
- Ha ? Déjà ? On ne voit pas le temps passer quand on s’amuser à c’qu’il parait. Ironisa le garçon aux cheveux blancs.

Quelques rires ici et là. En effet on ne pouvait pas dire que l’amusement était la caractéristique principale de ce voyage. Ils étaient tous épuisés, chacun presser de pouvoir dresser quelques tentes afin de pouvoir se reposer.

Sur leurs chevaux, ils étaient une dizaine de soldat de l’armée Eresienne. Enfin plus précisément venant du clan Kiels. Un clan plus réputé pour la qualité de son armement plus que de ces soldats. Mais les guerriers qui étaient là ce soir comptaient bien ne pas suivre cette règle. Tout juste diplômé de l’école militaire de la capitale ils avaient réussi avec brio une mission du chef de Kiels. Ils avaient fait leurs preuves, et c’est pour cela qu’ils avaient été dépêchés au cœur des terres Yuen pour une nouvelle mission, cette fois la encore plus délicate.

En tête de file il y avait une personne. Un guerrier à l’air fier et solide. Ses cheveux étaient aussi noir que la nuit et lui arrivaient jusqu’aux épaules. Son regard d’acier regardait sans concessions devant lui. Une certaine force émanait de lui. Il faisait partie de la grande famille Aëristh, connue en Eresia pour engendrer de fier et puissant guerriers au fil des générations.

Un autre homme pouvait attirer l’attention. Lui aussi faisait partit de la famille Aëristh mais il était une exception. Jamais de toute l’histoire de la famille un enfant aussi faible n’avait été engendré. Il avait l’air maladif, un teint assez pal par rapport aux autres. En réalité il était malade. Malade depuis qu’il était née, avant il avait les cheveux foncés. Ici tout le monde le savait, mais ce qu’ils ne savaient pas c’est que cette mission serait surement la dernière qu’il effectuerait.

Le soleil tomba finalement, les hommes aussi. Une fois descendu de leurs montures ils commencèrent à monter les tentes et à allumer le feu. Ils commençaient à en avoir l’habitude, si bien qu’en moins d’une demi-heure tout était fini. Heureusement ils étaient près d’un point d’eau, une sorte de petite rivière qui faisait un bruit apaisant.

Déjà les odeurs de cuissons se rependit aux allentours. Ils commencèrent ensuite à manger leurs viande fraichement cuite.

Plus tard Séphiel se tourna regardant devant lui l’air intrigué. Apres quelques secondes il fini par dire .

- Nous avons de la compagnie.

Les plus rapides avaient déjà saisit leurs armes de jet et regardaient attentivement dans la direction indiqué. Séphiel quand à lui continuait de manger sa brochette l’air de s’en foutre. En réalité son cerveau marchait à toute allure, se préparant à toute éventualité. Ils n’avaient pas le droit l’erreur aussi loin de chez eux…

Depuis quelques jours Leila s'était greffée à une troupe de voleurs, des bandits de grands chemins. Ce n'est pas qu'elle aimait vraiment cela et son honneur la poussait même à détester cela mais depuis que leur chef avait sauvé Leila d'une mort certaine elle lui devait allégeance. Du moins jusqu'à ce que ce que les ardoises soient considérées comme effacées ce qui pour le moment n'était pas le cas. Alors la guerrière était la, à voler sans honneur pour ne pas perdre le sien. Paradoxal certes mais quand on vient de Yuen l'éthique et l'honneur sont des choses complexes à définir. Les pillards avaient repérés un groupe d'une dizaine de personne, apparemment riches car tous à cheval. Ils les suivaient depuis le début d'après midi et maintenant que le crépuscule était arrivé ils n'allaient pas tarder à frapper, car ils venaient pour voler de la nourriture et bientôt il n'y en aurait plus.

Leila avait les cheveux attachés, un masque d'assassin la couvrant du menton au nez. Un débardeur rouge sang, un treillis noir et des bottes usées et un peu trop grandes pour elle. Des bandes blanches, plutôt grisées à cause de la saleté qui s'y est imprégnée parcourait ses mains jusqu'à la moitié de ses doigts telles des mitaines. En silence, et ce comme toujours, elle était accroupie contre un arbre arc et flèche en main attendant le signal. Évidemment ils ne tueraient pas, du moins ils essaieraient, le but n'était que de manger. Si elle avait voulu, elle aurait pu en tuer deux ou trois sans qu'ils ne la repèrent, une vrai assassine. D'ailleurs leur groupe était composé de six personnes, Garald le chef, Leila et les autres dont elle ne se souvenait pas le nom. Alors qu'ils riaient de bon cœur un sifflement se fit entendre de l'autre coté, c'était Garald.

Aussi rapide que l'éclair elle se releva et décocha une première flèche qui frôla un d'entre eux, si la flèche l'avait eut sa tête se serait surement envolée vu son apparence fragile. Mais ce n'était pas lui la cible. La flèche fit son chemin jusqu'à s'enfoncer dans le postérieur d'un des chevaux les rendant excités et ce n'est que lorsque l'un des pillards coupa leur lien, soit à peine cinq secondes après sa flèche que les chevaux semèrent la zizanie. Elle rangeât son arc, vérifia que son carquois était encore à sa ceinture puis lame en main elle attrapa tout ce qu'elle put profitant de l'effet de surprise. Ce qu'elle ne savait pas, c'est qu'ils étaient des guerriers...Leila déchanta vite au milieu de tout cela lorsqu'une dague lui entailla une partie de la joue avant d'aller se coller dans un arbre derrière elle. Agile, elle croisa le fer pour se protéger, passant comme une savonnette entre tous pour s'enfuir. Cependant Garald se fit attraper, d'un pas vif et décidé elle envoya un coup de pied retourné dans celui qui avait attrapé Garald avant de se sentir tomber à plat ventre tirée en arrière par les chevilles.

Sonnée mais encore présente, elle leva les yeux pour voir s'il s'était échappé. La réponse était oui, de tous Leila était la seule encore présente sur les lieux. Au fond d'elle, elle savait qu'ils ne reviendraient pas mais peu importe si elle devait payer pour ses pillages. Elle avait payé sa dette envers Garald. Tout cela, soit leur tentative de vol, ne dura qu'une minute trente. Le but était d'aller vite, mais ils avaient bien plus réactifs que prévus. Alors qu'un de ses ennemis lui tenait les poignets un d'entre s'approcha pour les lui attacher avec de la corde mais il fut vite surpris de la souplesse de Leila. Dans une position peu confortable, elle se retourna sur le dos vive et leva ses jambes à l’équerre pour attraper son cou et commencer à l'étrangler. Si Leila avait apprit une chose, c'était bien de ne jamais abandonner. Alors qu'on lui sommait d'arrêter elle sentit un coup sur la tête puis ferma les yeux assommée lâchant alors prise.

Hrp: Pas beaucoup de détails, j'ai fait au plus vite pour introduire. Je suppose qu'après ça elle sera attachée j'sais pas enfin tu vois.

Les yeux clairs du jeune stratège scrutaient au loin. Il se doutait déjà de ce qui allait se passer. Ils s’étaient déjà faits attaqué, mais c’était il y a quelques jours. La leurs vigilances avaient été un peu relâché, mais après tout il ne pouvait blâmer personne. Une vigilance constante n’était pas vraiment quelque chose de bon pour le mental.

Il eut confirmation de ces craintes lorsqu’il sentit le souffle d’une flèche passer près de lui pour aller se planter dans le flanc d’un de leurs chevaux. Si maintenant tout le monde avait compris qu’il s’agissait effectivement d’une attaque, le capharnaüm provoqué par les chevaux empêchait certains de récupérer leurs armes. Tout s’enchaina à un rythme effréné, des hommes en tenues sombres sortaient de nulle part, pas vraiment le temps de les compter. Il fallait réagir l’urgence, c'est-à-dire protéger nos vie.

Séphiel s’était levé et avait pris une arbalète. C’était plus pour impressionner à se fondre dans le groupe plus qu’autre chose, ne pas se désigner de lui-même comme une cible. Mais au final il n’eut pas à esquiver ou même à faire face à l’ennemi. Même s’ils devaient reconnaitre que leurs assaillants se débattaient bien, au final ils ne faisaient pas trop le poids avec certains qui avaient reçu une éducation au combat depuis des années. Ou serait-ce simplement l’avantage du nombre. Quoi qu’il en soit la « bataille » ne dura pas longtemps.

- Ils ne pensent surement pas que notre butin mérite qu’ils risquent leurs vie.. Soupira le stratège.

Il regarda autour de lui. Les chevaux étaient partit. Ceux d’Eresia étaient dressés pour ne pas partir trop loin dans ce genre de situation. Mais ceux-là étaient volontairement Yuen, il ne savait pas comment ce type de bête réagirait. Il se dit qu’il aurait le temps d’y réfléchir dans quelques minutes. Ils avaient fait une prisonnière, elle l’intrigua immédiatement. Même attaché et manifestement perdu elle gardait son regard de braise, brillant avec intensité et force.
C’est surement pour cela qu’il ne fut pas si étonné que ça de la voir tenter le tout pour le tout à réussir à en étrangler un malgré ses lien. En voyant cette scène étrange il fut perdu entre l’affolement et l’hilarité.
Son frère lui aussi devait se douter de quelques chose, il se tenait déjà près d’elle et lui asséna un violent coup pour l’assommer. Vu sa vitalité et sa soif de combattre il n’aurait pas été surprit qu’elle se relevé dans la seconde pour tenter une nouvelle technique innovante de strangulation. Mais heureusement elle dormait comme une « bien heureuse ».

Le stratège la regarda quelques instants puis prit la parole.

- Nous devons vite rattraper les chevaux sinon nous resterons coincés ici pour un bon moment. Ils nous accompagnent depuis presque deux semaines, avec un peu de chance ils se seront attaché à nous et ne seront pas partie trop loin. Enfin bon, il faut aller les chercher tout de suite, les traces sont encore fraiches et le ciel nous fait grâce d’un peu de clarté. Si après … (il réfléchit) disons quarante minutes de marche vous ne les avez pas trouvez revenez ici. Cherchez bien aux points d’eau et autres endroits susceptible de les intéresser.

Il n’avait fait au final que souligner des évidences, mais dans ce genre de situation c’était des choses qu’il fallait dire quand même. Sept d’entre eux partirent donc en suivant les traces des chevaux. Deux soldats étaient restés avec Séphiel pour garder la « prisonnière ».

Les minutes défilèrent rapidement. De temps en temps les deux soldats relevèrent la tête pour voir si la jeune fille était toujours endormit. Leurs attention maintenu grâce aux petits grésillements qu’on entendait régulièrement. Mais là il ne s’agissait pas du bruit du feu qui brulait toujours, mais du son que faisait le fusain que tenait le stratège entre ses mains lorsqu’il dessinait sur une petite feuille. Lentement, doucement la forme prit corps, il ajoutait les détails avec minuties, les ombres rougeâtres, les quelques blessures sur son visages qui la rendait encore plus réel.

Les hommes commençaient à rentrer au camp de fortune petit à petit. L’instinct Séphiel s’était révélé juste. C’est à ce moment que la jeune fille se réveilla. Elle était allongée sur un bout de tissu pour ne pas être à même le sol. Si elle essayait de bouger ses mains ou ses jambes elle aurait pu le faire sans difficulté. En effet elle n’était plus attaché à la demande du stratège.

- Désolé les gars, faites-moi juste confidence pour ce coup la s’il vous plait.

Il avait la main derrière la tête signe qu’il était un peu gêné avec un léger sourire.

Au début il y eut quelques protestations mais après quelques mots concédèrent finalement à la détacher. Ces soldats avaient déjà eu l’occasion de se battre à ses côtés. Et à chaque fois qu’ils écoutaient ses demandes parfois un peu trop farfelues ils ne le regrettaient pas.

- Ha ! Te voilà enfin réveillé. Bois un peu d’eau ça te fera du bien.

Il posa à ses coté un petit récipient remplit d’une eau claire.

- On ne peut pas dire que tu ais des compagnons vraiment solidaires pour t’avoir abandonnés. Je dois t’avouer que j’ai eu un peu peur qu’ils reviennent te chercher tout à l’heure. Mais en fait non.

Il parlait calmement, sans animosité, ni même de supériorité. On aurait presque cru qu’il s’adressait à une vielle amie qu’il venait de croiser au hasard d’une rue.

- De tous ceux qui nous avaient attaqués c’est toi qui te battait le mieux ça je te l’assure. (Il eut un petit rire) Mais pourtant ce n’était pas toi leurs chef je me trompe ? Tu es pourtant rester la pour les aider à s’échapper.

Il entendit ensuite le ventre de Leila gargouiller. Le stratège eu un sourire amusé puis alla chercher une brochette et la posa à côté du récipient d’eau.

- Tiens mange. (Petite pose) D’ailleurs j’espère que vous ne nous avez pas attaqué pour notre nourriture mais pour notre or. Si ce n’était que ça il suffisait de demandé et on aurait partagé tu sais. Mais c’est vrai que l’or on en à un paquet. Conclua-t-il en rigolant.

Il reprit ensuite une expression plus sérieuse. Sans être froide néanmoins.

- Tes amis ton abandonnés alors que tu leurs à permit une échappatoire. Je le sais, sache qu’il y a quelques minutes encore nous n’étions que trois à te surveiller. Et pourtant personne n’est venue à te rescousse. Cela signifie qu’ils sont partie sans demandé leurs reste, ou plutôt que tu n’avais finalement pas assez d’importance pour eux. Chez nous on appellerait ça de la trahison.

Il rigola une nouvelle fois avant de continuer.

- J’exagère peut-être un peu. Quoi qu’il en soit nous aurons besoin d’un guide qui connait parfaitement les terres de Yuen pour la suite. Vers l’est il y a un clan de mercenaire si j’ai bien compris. Ton aide nous sera précieuse.

Il se leva et alla chercher une petite feuille. Elle représentait Leila en noir et blanc. Ses cheveux semblaient être des flammes, mais ce n’est pas ce qui pouvait le plus étonner. Sur la représentation elle riait aux éclats.

- Si tu viens avec nous, nous ne t’abandonnerons pas en chemin.

Elle rouvrit les yeux avec un mal de crâne affreux et pourtant aucun son ne sortit de sa bouche, ses yeux verts se mirent à inspecter partout autour d'elle ce n'est que lorsqu'elle comprit qu'elle était détachée qu'elle se mit à réfléchir à comment s'en aller mais elle vînt à la conclusion que si elle était détachée c'est surement qu'un archer surveillait pas loin. Doucement, Leila se posa les jambes croisées sans aucune grâce féminine malgré ses formes, puis elle observa le petit gars qui se trouvait face à elle. Ses cheveux n'avaient pas de pigmentation, était-il malade ? Elle eut un peu de pitié pour lui mais celle-ci s'en alla vite lorsqu'il se mit à proliférer pleins de paroles déshonorantes. Ce jeune garçon lui tendit de l'eau et de la nourriture qu'elle ne prit évidemment pas, il y a une limite au déshonneur. Du poison ? Peut-être étaient-ils sadique ? Il semblait beaucoup se moquer de sa condition, sans compter ce dessin d'elle qu'elle failli déchirer de suite tant la peur de l'étranger et la colère s'immisça en elle. Sans dire mot, le souffle calme, ses yeux verts inspectaient les lieux. Les chevaux n'étaient pas là, en tout cas pas encore, elle pourrait en profiter.

D'un bon, elle prit appui sur l'épaule de celui aux cheveux gris et lui sauta par dessus et se mit à sprinter ramassant son sabre qu'elle avait repéré et laissa son arc et son carquois qui n'avait pas vraiment de valeur pour elle. Un des gardes qui surveillait fut vif et tente de lui envoyer un coup de poing, mais elle esquiva et se servit du poids et de la force de son assaillant pour lui tordre le poignet et le faire tomber. A peine celui-ci eut-il touché le sol qu'elle se remit à courir ressemblant à une féline avec ses grandes enjambées. Cependant elle fut vite stoppée. Sa vision était trouble, son sabre lui en avait même échappé des mains. Allongée sur le dos elle n'arrivait plus à respirer, elle avait une corde autour du cou, une des gardiens avait réussit son coup de lasso. Lentement elle se releva et vit que celui qu'elle avait mit à terre s'approchait, elle courra vers lui, soit dans le sens ou la corde autour de son cou se détendrait. Elle fit un bon pour que ses cuisse aille se pose sur ses épaules et l'étrangler. Mais elle fut tirée en arrière par la corde autour de son cou. En colère et endolorie elle se releva.

" - Elle court vite et elle semble enragée! Ils sont tous comme ça ici ?! "

Le garde en question se mit à rire et c'est avec une classe mémorable qu'elle lui envoya un mollard en pleine tronche avant de regarder le petit gars aux cheveux gris et de lui faire un signe de tête voyant qu'elle allait prendre un poing dans la figure. S'ils 'approchait trop, et qu'il la frappait, la Leila ferait en sorte qu'il meurt au possible. Cependant, ferait ce qu'ils diraient à condition qu'elle soit relâchée à la fin, elle lui fit donc oui de la tête et montra la corde autour de son cou faisant mine qu'elle n'en voulait plus et tendit les mains en avant jointe pour qu'on les lui attache. La prochaine fois, c'est sur elle s'en irait. Elle se fit donc attacher et on lui ôta la corde autour du coup qui laissait une marque rouge autour de celui-ci tant ils avaient du tirer. Une fois attachée, elle se reposa sur le tissu face au jeune garçon puis elle prit l'eau entre ses mains, avec ses poignets liés puis bu a grandes gorgées. Toussa un peu, car sa gorge s'était tellement serrée avec la corde qu'elle en avait presque envie de vomir.

Ses yeux verts se posèrent dans les siens, puis elle bougea ses mains pour montrant des directions pour lui faire comprendre que quand ils seraient près, elle les guiderait. Mais elle ne savait pas du tout où ceux-ci voulaient se rendre et l'idée de les amener au cœur du pays ne lui plaisait vraiment pas. Leila n'était pas une traitresse et ceux n'avaient pas l'air d'être ici, les plaines de Chanrin étant une zone plutôt connue car jonchée de terrains vagues...Mais peu importait, s'ils n'avaient pas de chevaux ils pourraient toujours " essayer " de se familiariser avec ceux sauvages. Une fois qu'elle eut finit de s'expliquer elle afficha un sourire malin et provocateur à ceux qu'ils l'avaient maîtrisée. Celui aux cheveux sans pigmentation semblait bien plus docile et calme que les autres barbares. Leila ne parlait, le pacte de son père avec Etherion lui interdisait de gaspiller sa salive pour des choses futiles qu'elle pouvait faire comprendre. Mais passer pour une muette ne la dérangeait en rien.

Le stratège soupira déçu. Coupable. Elle était attachée.

- Je suis désolé. J’aurais vraiment cru que j’aurais pu la convaincre..

Son regard pale ramassait le sable, après avoir vu les quelques blessures qu’elle avait infliger à ses compagnons. Ces derniers lui firent des signes encourageant, lui disant qu’ils s’en remettraient rapidement. Il alla ensuite vers celui qui se demandait si « ils étaient tous comme ça ici ».

Il lui sourit faiblement, encore un peu trop coupable pour pouvoir arborer son expression sereine habituelle.

- Non rassure toi, elles ne sont pas toute comme ça. J’ai rencontré une femme Yuen dont la douceur et la finesse d’esprit surpasse celle de bien des femmes de notre contré.

Il regarda ensuite Leila avec un peu de tristesse.

- C’est dommage que certaines personnes ne puissent pas être raisonnées. Rester aussi obtus je trouve ça triste. En venir aux mains encore et encore. Ma pauvre que t’a-t-on apprit.

Sans le vouloir il avait été condescendant et s’en rendit compte quelques secondes après.

- Ce n’est pas ce que je voulais dire…

Au même moment le reste de la troupe arriva, avec en tête Kayle Aëristh. D’un coup d’œil il remarqua que quelque chose n’allait pas. Séphiel leurs expliqua ce qu’il s’était passé. Rien qu’au ton de sa voix on pouvait sentir la culpabilité qu’il éprouvait, ainsi quelques mots réconfortant de son équipe volaient ici et là. Son grand frère prit ensuite la parole.

- Faire de tes ennemis des alliés est l’une de tes habitudes, de tes forces. Personne ici ne te blâmera d’avoir essayé. Mais..
- Mais je ne peux plus me permettre une telle folie si ça menace la vie de nos camarades. Coupa-t-il l’air sombre et résigné.
- Oui.. C’est ça.

Ils levèrent ensuite le camp. Ils étaient quand même assez fatigués, cela prit donc quelques minutes le temps d’enlever tout le matériel. Personnes ici ne voulait d’elle. Vu son caractère difficile, tout le monde était d’accord pour dire que ce serait juste un poids qu’une vrai aide pour la mission.

On entendait sur le sol, le son des sabots martelant le sol humide des plaines. Personne ne dit un mot. Ni à propos de la nourriture qui avait été laissé. Ni à propos de la dague posée à ses pieds. Ni même au cheval négligemment oublié au camp.

HRP//: Juste pour infos. Mes soldats n'utilisent pas la violence autrement que pour se défendre. J'aurais du préciser plus tôt dsl.

Alors qu'elle s'apprêtait à les guider, elle comprit bien vite qu'elle ne le serait pas. Attachée à un arbre une dague un peu plus loin à ses pieds, avec quelques minutes de concentrations et d'efforts elle réussirait à jouer avec ses bottes pour attraper la lame et se libérer. D'abord elle ne bougea restant là, se demandant pourquoi était-elle vivante et aussi pourquoi tout ceci s'était passé ainsi. Leila commença à se demander si elle n'avait pas une dette envers eux vu qu'ils l'avaient laissé en vie, mais elle se répugna à cette idée. Cependant, si elle les recroiserait un jour la guerrière ne tenterait pas de les tuer pour laver son ardoise. Une fois sa réflexion terminée ses yeux commencèrent à scruter les horizons à la recherches de ses effets personnels. Ils étaient posés non loin d'un cheval, une certaine bienveillance mal placée que Leila n'aurait pas su juger. Une fois sa réflexion terminée elle commença à faire venir la lame vers elle comme elle pouvait pour le moment c'était minable.

" - C’est dommage que certaines personnes ne puissent pas être raisonnées. Rester aussi obtus je trouve ça triste. En venir aux mains encore et encore. Ma pauvre que t’a-t-on apprit. "

Elle frappa violemment sa tête contre l'arbre en se remémorant ce souvenir là, qu'elle honte. Hagakure venait d'être insulté par sa faute, mais la véritable question qui lui venait en tête était celle-ci. Avait-il tort de lui avoir apprit à se battre ? Son maître, mieux considéré que son père l'a éduquée et lui a inculqué des valeurs. Comment ce petit guerrier faiblard pouvait-il se permettre d'établir un jugement, croyait-il qu'elle n'allait pas tenter de faire sa route? Elle se re-frappa la tête avec force contre l'arbre, dans un sens un peu de politesse et de convenance auraient été de bonnes choses. Mais comment pouvait-elle conduire des étrangers décemment dans son pays par les temps qui courent ? Comment aurait-elle put savoir qu'ils n'allaient pas la tuer si elle refusait, ou pire la tuer à la fin de leur voyage sur Yuen. Finalement, Leila préférait cela...La rage revînt en elle mais cette fois elle laissa sa tête tomber en avant plutôt que de la frapper en arrière. Hagakure savait qu'elle manquait de calme et maturité. De la sagesse, elle avait en elle. Son maître lui avait apprit à avoir un œil sur le monde réfléchit, mais prise de court...Sa maturité encore peu élevée l'empêchait d'y accéder.

Finalement, elle redressa le visage et siffla fortement que cela s'entende sur plusieurs mètres à la ronde. En attendant, elle continua avec la lame, comme si sa méditation avait été bénéfique elle parvînt à l'approcher de ses talons et d'un petit coup sec de l'arrière de la chaussure elle l'envoya au niveau de ses poignets. Alors qu'elle coupait ses liens, son cheval arriva. Lentement elle se relevait alors que celui-ci attendait, elle posa sa main pour le caresser. L'animal était de couleur marron, il semblait musclé. Ce n'est pas peu dire c'était un cheval sauvage qu'elle sauva du braconnage et qu'elle soigna. Elle l'aurait relâché, mais ce cheval l'intriguait tellement puis il n'avait pas l'air de se débattre et de vouloir s'en aller. Leila le dressa et le monta. Lorsqu'elle le prend, et que son cheval est à proximité il suffit de siffler pour que celui-ci arrive.

Finalement, elle alla récupérer son sabre son arc et son carquois qu'elle installa à l'endroit prévu sur sa monture. Ceci fait, elle se tourna vers l'autre cheval attaché, elle défit les liens et lui envoya une bonne claque sur le postérieur pour que celui-ci s'en aille le plus loin possible. Elle se retourna vers Tonnerre, elle l'avait appelé ainsi car elle l'avait rencontré un soir de pluie où le Tonnerre grondait avec force. La jeune femme se tourna donc vers lui, elle voulait lui parler mais elle ne savait pas si son serment auprès d'Etherion valait pour cet animal. La guerrière avait tant à lui dire. Avec agilité elle monta sur son dos, puis se mit à galoper dans la direction inverse comme pour aller le plus vite possible loin de ces guerriers.

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