En territoire hostile [I] [Amaryllis]

Était-ce une oraison, une bénédiction, un malheur ? En tout cas, la brigade de Hiryuu avait reçu une mission des plus inhabituelle, ils devait se rendre dans une ville du clan dominant de An'har... Envoyez un loup chez les brebis, mais interdire de mordre, qu'avait le conseil religieux en tête ? Seul le chef de cette petite expédition en avait la réponse. Ainsi, ce ne furent qu'à trois que les paladins prirent la mer, avec quelques matelots bien évidement. La navigation allait être longue, pusqu'il fallait faire le tour du continent, plusieurs journées en l'occurrence. Raito n'était pas sur de comprendre les motifs qui valaient qu'on prenne tant de risques, mais c'était aussi ça être dans l'élite des armées d'Eresia, les ordre étaient absolus, de toute façon il ne remettrait jamais la parole du conseil religieux en doute. Ainsi, quelques jours s'écoulèrent, ils étaient tout prêt des tropiques du sud... C'est la qui leur fut demandé de "camoufler" leurs armure. Ils enfilaient donc par dessus ces sortes de tenues comme avaient les personnes qui traversaient les déserts ainsi que de longues toges, Raito n'aimait pas spécialement ça, il trouvait que ça ne lui allait pas... Son père et son second en revanche, ça leur allait comme un gant.

" Raito, je sais que tu n'aimes pas ça, mais nous n'avons pas le choix, j'ai pas envie de devoir fuir car toute la garde du roi nous tombe dessus. Déjà que se trouver à Azran est assez dangereux."

" Oui père, je comprends, cependant, est-ce bien prudent d'y aller tout les trois ?"

" Non, c'est pourquoi nous allons nous séparer" Fit froidement le commandant en second de son père.

" Je vois, très bien, j'accomplirai mon devoir au nom du tout puissant, puisse-t-il en être témoin"

Rapidement, ils arrivaient enfin dans Azran, la capitale portuaire de An'har. Elle grouillait de monde, une bénédiction pour les trois taupes. Chacun partit dans une direction différente, récoltant des information discrètement, comme leur avait ordonné le général. Raito faisait son petit bonhomme de chemin, l'endroit était très spécial, ça changeait de Ecclesia, c'était un fait. Les gens ici semblaient bien moins... Moins... Il n'avait pas de terme approprié en fin de compte, disons simplement qu'ils semblaient heureux à leur manière. Souriant légèrement, Raito continuait de marcher, s'engouffrant dans la ville, soudain, la présence d'une foule l’interpellait, il se dirigeait vers celle-ci, voyant qu'en son centre un homme, visiblement peu enclin à toute forme de discutions, pointait son arme sur une belle jeune fille.

Esprit chevaleresque ? Réflexe de paladin ? En tout cas, il fonça entre les deux personnes sans réfléchir. Il sortit aussitôt son épée, sous les regard éberlué de la foule. Il ne lui fallut pas bien longtemps pour mettre cet amateur à terre, bien qu'il savait qu'il ne devait pas le tuer... Il lui dit alors de partir vite, avant qu'il ne change d'avis. La foule se dissipait, visiblement déçue ? En tout cas, le paladin se tournait vers la jeune fille, cette dernière ne semblait pas plus réjouie que ça de l'intervention du paladin ce dernier voyait que quelques homme les fixaient tout aussi mal. Il plissait les yeux, rangeant sa longue épée dans le dos. Son regard se posait sur le fleur qu'il venait d'aider... contre sa volonté.

" Navré... Ai-je intervenu pour quelque chose que vous auriez pu gérer ? Si tel est le cas, j'en suis désolé, c'est un réflexe, puis-je vous proposer de réparer mon intervention chevaleresque quelque peu précipité ?"

Il ne savait pas vraiment ce qu'elle allait penser de tout ça, elle pouvait très bien lui mettre deux gifles et partir, mais ce cas de figure serait assez déshonorant pour le paladin, mais il devait s'y cantonner...

* Je déteste être immersion dans un pays ennemi...* Pensait-il finalement.

Un pauvre imbécile l'avait provoqué en duel parce que pour les lui les femmes ne savaient pas se battre et c'est sûrement pour la même raison qu'un deuxième vint s'interposer et mettre son ennemi à terre avant qu'elle n'ait pu exécuter le moindre geste. Amaryllis frappa violemment le sol de son pied et attrapa brusquement le preux chevalier par le col en le dévisageant de son regard noir. La foule se rassembla aussi vite qu'elle s'était dispersée et hurlait des « vas-y !» « frappe-le ! » à tout va comme des bêtes assoiffées de combats de rue. Bien que la pirate aimait en temps normal être le centre de l'attention, elle était déjà de mauvaise humeur avant son altercation et les hurlements vociférés par la ribambelle d'habitants qui les avait encerclés commençait à lui taper sur les nerfs.

« Vous allez la fermer oui ?! »

Hurla t-elle avant d'entraîner l'homme aux cheveux blonds sans lui demander son avis. Elle tenait fermement par le bras et l'emmenait avec détermination à travers la capitale à la recherche d'un endroit isolé. Ils se retrouvèrent finalement après quelques minutes dans une ruelle déserte surplombée par deux immenses mur. Amaryllis plaqua soudain l'homme contre la paroi, et porta une main à son cou, prête à l'étrangler avant de prendre la parole d'une voix qui trahissait sa frustration :

« Tu te prends pour qui toi ? De quel droit tu te permets d'interrompre un duel ? J'ai l'air d'une pauvre cruche sans défense peut-être ? Non ! Alors à l'avenir tu feras attention à tes instincts chevaleresques comme tu dis parce que si j'avais pas un minimum de bon sens je t'aurais éventré sur place pour te faire comprendre que j'avais pas besoin de toi c'est clair ?!  Va dans un bordel, tu trouveras plein de femmes enchantées de jouer les victimes pour toi !»

Leurs deux visages étaient séparés de presque rien, quelques centimètres à peine. La pirate en colère empoignait fermement son interlocuteur et le dévisageait d'un regard féroce. Mais soudain des bruits de pas et des « Capitaine ! » hurlés à tout bout de champ se firent entendre. Sans laisser le temps à l'homme de comprendre, Amaryllis plaqua sa main sur la bouche de celui-ci. Elle reste dans cette position jusqu'à ce que le silence règne à nouveau sur les lieux. Elle daigna alors finalement le lâcher. La pirate poussa un long soupir et s'adossa sur la mur d'en face en croisant les bras. Puis elle repris finalement plus calmement mais toujours dénuée d'une quelconque sympathie.

« Tu m'auras au moins permis de semer mes hommes, que je sois enfin tranquille un moment. Mais ne te méprends pas, je ne t'ai toujours pas pardonné !Les hommes galants ça existe pas ici, j'suppose donc que tu viens d'ailleurs malgré ton accoutrement. Si t'étais censé être discret c'est raté mon pauvre. T'es qui, tu viens d'où et qu'est-ce que tu cherches étranger ? »

Amaryllis ne lui avait pas laissé en placer une jusqu'à maintenant alors qu'elle le harcelait de questions sans avoir eu la politesse de se présenter avant. Elle passa une main dans sa crinière soyeuse puis vint effleurer sa cicatrice avant de reposer son regard froid sur l'homme dont elle attendait les réponses.

Finalement... Raito comprenait son erreur il se faisait littéralement trainer dans la ville par le fille qu'il venait "d'aider". Une fois qu'ils furent isolés, elle lui passait un sacré savon, elle lui hurlait dessus approchant peu à peu son visage, Fort de son entrainement de paladin, le visage de Raito restait neutre de toutes expressions bien que quelques gouttes de sueurs perlaient sur son visage, en fait... Ca lui rappelait ce que lui avait dit l'instructeur, les femme son de vrais démons vengeurs et son le pire ennemis des chevaliers... Il ne pensait pas que ce serait à prendre au sens littéraire.... Un bordel ? Et bien elle était violente.

En tout cas le paladin n'eut pas le temps de répliquer, son regard noir et sa rage étaient vraiment... incroyables, elle avait beau être bien plus petite que le paladin, elle n'est était aps moins hargneuse... Finalement alors même qu'il allait réagir la repoussant et partant, il fut privé de la parole par un main se posant sur sa bouche. Des personnes scandant alors "capitaines" se firent entendre mais passaient sans les voir... Elle laissait alors finalement le paladin se détacher du mur et parler... Non sans lui envoyer une vraie salve de questions. Il soupira et dit d'un voix froide et sure d'elle.

" Je suis un voyageur, l'endroit d'où je viens importe peu, compte seulement là où je suis. Et j'ai besoin d'un raison particulière pour faire une halte en ville ? Vous frisez la paranoïa, capitaine."

Il se retirait alors du mur s'époussetant la toge couverte de poussière, il fit quelques mouvement de la nuque, le regard sévère, il ne comptait pas tenter quoi que ce soit contre elle, ce serait contraire à ses ordres, puis dans un certain sens elle était la chose la plus effrayant qu'avait vu Raito depuis bien longtemps... Depuis sa naissance en fait, étrange femme en sommes. Finalement après un court silence, sachant qu'elle ne le lâcherait pas avant qu'il lui présente des excuses digne d'un repentance il finit par répondre au sermon auquel il n'avait pas pu répondre plus tôt.

" De plus, si vous aviez prit le temps de m'écouter, vous sauriez que je ne vous ai pas aider parce que vous êtes une femme, c'est un réflexe que de me jeter dans les mêlé, excusez moi aussi si aucun panneau indiquait qu'un duel se déroulait, je ne connais pas bien ce pays, comme vous l'avez fait remarquer plus tôt." Il se tournait la regardant aussi froidement qu'elle le regardait. " Alors puisque visiblement vous attendez quelque chose de moi en guise de pardon, dites moi de quoi il s'agit, qu'on en finisse avec cette désagréable situation"

Il était vrai qu'il n'était pas vraiment à l'aise pour le coup, quittant la ruelle doucement, il constatait que les pirates n'étaient même plus à portée de vu... Oui sa perspicacité lui avait fait comprendre qui il avait aidé... N'importe qui l'aurait comprit d'ailleurs à moins d'être complétement stupide ou de feindre de ne pas comprendre. Cependant, il réalisait la situation dans laquelle il était... Si cette fille devait être comparé à un animal ce serait surement la panthère, sublime mais dangereuse, mieux valait que ça ne dégénère pas, s'il aurait été chez lui ça aurait été une chose, mais dans le camp ennemi, c'en était un autre... Puis... D'un côté cette fille était assez amusante. Enfin de façon relative du moins. Il finit par dire, toujours de dos, haussant les épaules.

" Je peux au moins savoir votre nom ? Quitte à ce que vous me passiez un savon la journée durant, j'aimerais au moins connaitre la personne qui compte vociférer sur moi toute la journée"

Il ne souriant toujours pas, gardant son visage neutre, il se demandait surtout comment il allait sortir de cette situation ou bien même s'il ne pouvait pas en profiter pour en apprendre plus sur les pirates.. Mais vu la furie qu'étais la capitaine, soutirer des information allait être long.. et fatiguant.... Raito était déjà blasé de la journée qui se profilait.

* J'aurais dû rester sur le navire...* Pensait-il finalement

« Je suis méfiante de nature, pas paranoïaque, nuance ! Et ne m'appelle pas capitaine étranger, tu ne fais aucunement partie de mon équipage ! Puis tais-toi donc, tu parles trop, ils vont nous repérer ! »

Amaryllis lui reprochait de parler trop fort alors qu'elle lui avait hurlé dessus à l'instant, mais il fallait s'y faire, sa mauvaise foi était légendaire et cela ne risquait pas de changer. Elle écouta par la suite son explication alors qu'il tentait d'être aussi glaciale qu'elle. Quant il eut fini, il fit comme s'il allait partir mais s'arrêta alors qu'il était de dos, sous-entendant dans ses dernière paroles qu'ils passeraient la journée ensemble. Alors que l'homme devait s'attendre à tout sauf à cela, Amaryllis éclata d'un merveilleux rire qui était tout sauf discret. Elle s'approcha doucement de lui, l'attrapa par les épaules à l'obligea à faire volte face pour qu'il la regarde. Contrairement à leur dernier face à face, la pirate arborait un gigantesque sourire.

« T'es drôle toi ! Tu dis faire une désagréable rencontre et tu suggères de proposer tes services toute la journée alors que je ne t'ai strictement rien demandé ! »

Elle pris son menton entre ses fins doigts et commença ce qui semblait être une inspection du paladin, elle lui faisait tourner la tête à gauche, à droite puis lui fit même faire un tour sur lui-même. Elle plongea finalement ses yeux qui avaient pris une teinte rougeâtre sous le soleil dans ceux de l'homme pendant un bon moment avant de s'exclamer :

« Eresia ! Allez ne mens pas je sais que j'ai raison, rien n'échappe à mon œil acéré ! »

Le paladin ressemblait à un enfant qui fait la tête d'avoir été puni pour rien et d'un côté il semblait avoir fait retrouvé la bonne humeur énergétique de la pirate. Il l'amusait beaucoup et puisqu'elle avait décidé de passer la journée loin de son équipage, elle opta pour emmener ce drôle de personnage avec lui. Elle lui administra une frappe amicale tout sauf délicate dans le dos et repris d'un ton enjoué.

« Allez fais pas cette tête de coincé ! Tu n'auras mon nom que quand tu m'auras dit le tien étranger, c'est comme ça que ça marche avec moi ! Quant à ce que tu vas faire pour moi en guise de pardon... »

Amaryllis étira ses lèvres en un sourire malicieux, se recula de quelques pas et inspecta une énième fois son camarade avant de poser ses mains sur les hanches.

« Avant que monsieur le chevalier ne vienne ramener son grain de sel, je prévoyais de passer une journée " normale", comme si j'étais une simple personne sans responsabilités, tu me suis ? Mais puisque maintenant tu me dois quelque chose, oublie tout ce que tu étais venu faire ! On va jouer aux touristes ensemble ! Tout d'abord il faut que je me trouve des vêtements aussi moches et neutres que les tiens pour passer inaperçue puisque de une les pirates sont mal vus ici et de deux parce que je ne veux pas qu'on me reconnaisse ! Tu vas donc m'accompagner me cacher avec ta taille de géant, ensuite nous jouerons aux parfaits petits voyageurs ! »

La jeune femme semblait absolument contente de ses projets qui étaient pourtant quelque chose d'habituel pour les gens de cette ville. A vrai dire son métier de pirate ne lui accordait guère de temps, que ce soit en mer ou sur terre et elle avait toujours voulu vivre ne serait-ce qu'une journée comme si elle était une simple visiteuse. Ainsi, alors qu'elle lui avait précédemment parlé comme si elle allait le tuer, elle lui accordait maintenant un radieux sourire. Cette simple pensée d'avoir enfin une journée tranquille et loin de son monde de brutes la comblait de joie, au point de la faire ressembler à une vraie midinette qui avait perdu ses airs durcis.

«Ne refuse pas sinon je te dénonce aux autorités locales en disant que tu es étranger qui prépare une attaque secrète et que du surcroît tu es un violeur... j'en ai pas l'air mais je sais jouer les mijaurées terrifiées ! »

Avant qu'il n'ait pu émettre la moindre contestation, elle l'attrapa cette fois-ci par la main, et plus doucement avant de l'entraîner une nouvelle fois, veillant bien à rester parallèle au paladin pour être la plus discrète possible.

« Suis-moi, y'a un gars qui vend des tuniques aussi laides que la tienne par là je crois. »

Méfiante de nature hein ? Il ne savait pas comment il devait prendre cette information, elle disait être méfiante et pourtant elle avait trainé quelqu'un qu'elle ne connaissait absolument pas dans une sombre ruelle, soit elle était aussi confiante en elle que méfiante, soit... Bref, pas logique. Après un petit échange maladroit du paladin qui était aussi aussi habile avec les femmes qu'un nourrisson avec une masse. Finalement elle finissait pas l'inspecter par tout le sens, elle finit par dire qu'elle venait d'Eresia... Elle était bien trop perspicace pour le coup, ainsi il poussait un long soupire, à ce rythme elle finirait aussi par deviner qu'il était un paladin... Il ne manquerait que ça en somme, si ça venait à être découvert, il devrait fuir vers les désert afin de ne pas faire prendre ses deux équipiers. Réfléchissant quelques secondes le plus rapidement possible, il finit par dire:

" Oui, je viens d'Eresia, j'y suis né en tout cas, bien que je n'y suis pas vraiment resté longtemps compte tenue du fait que je suis un nomade." Il soupira " Et oui, je propose mes services en réparations des mes erreurs, que ce soit agréable ou non n'y change pas grand chose en somme"

Il affichait une mine boudeuse, il n'aimait pas la perspicacité et la force de persuasion de la pirate, comme si elle était une sorte de force de la nature que l'on ne pouvait pas contrer, Raito lui en était incapable en tout cas... Même un paladin d'élite avait ses limites visiblement. Elle mit alors un puissante tape dans son dos, heureusement que les nombreuses couches de tissus couvraient bien la cuirasse qu'il y avait en dessous, sans quoi elle aurait encore devinée une chose de plus. Elle lui affirmait alors qu'elle lui donnerait son nom quand elle aurait obtenu celui du paladin...

Ce dernier allait répondre au moment où un sourire malicieux s'affichait sur le visage de la pirate, ce qui eut pour effet de le stopper totalement dans son élan... A propos de la façon de se faire pardonner, elle eut une idée... Elle voulait que Raito joue au touriste avec elle... Aux voyageurs comme s'ils n'étaient que de simples civiles... Un mal pour un bien puisque ça ne faisait que renforcer l'immersion du paladin... Cependant quelque chose lui disait qu'il n'aurait pas le temps de se concentrer sur autre chose que la pirate... Quelle aubaine.

De ce fait il préférer refuser, ce qu'il allait faire, quand une nouvelle fois il fut interrompu, décidément n'importe qui aurait pu s'imaginer en voyant ces deux là, que c'était la fille qui porter la culotte et que le guerrier se taisait complétement, en fait il ne voulait surtout pas attiser le courroux de la jeune fille, qui sait de quoi elle était capable, d'autant plus qu'elle était pirate... Bien qu'elle voulait jouer les filles normales une journée. En tout cas, elle lui avait bien fait comprendre que si il refusait...

Elle le vendrait aux gardes en ajoutant le fait qu'il était un violeur... Lui ? Il ne manquerait plus que ça, lui qui était faible face aux femmes, il serait plus du genre à se faire violer plutôt que violer. Il poussa alors un long soupire, se faisant de nouveau trainer sans nul autre mot dire, cependant force fut de constater qu'il avait abandonné son visage neutre pour paraitre un peu plus naturel, oui il savait faire ça aussi. Alors qu'ils marchaient vers ledit marchant qu'ils devaient aller voir, Raito faisait au moins le boulot qu'elle lui avait confié, il servait de mur et surveillait les gens du coin de l'oeil, cherchant a voir rapidement si quelqu'un la reconnaissait. Finalement il finit par lui dire avec un ton plus doux qu'auparavant:

" Je m'appelle Raito, quant à ma tunique, ce n'est pas vraiment un gout personnelle mais plus une contrainte en fait. Je te rejoint sans hésiter sur le fait qu'elle est assez moche, mais que veux-tu..."

Il était passé du vous au tu, pour essayer lui aussi de se montrer un peu moins flag, comme elle l'avait dit plus tôt, il n'était pas très discret. Une fois au marchand, ils prirent une tunique que Raito payait, bien que très primitive, la tunique qu'il lui avait prise faisait moins.. sac à patate que la sienne. Il pouvait dire ce qu'il voulait sur le caractère de la jeune fille, mais physiquement elle était très plaisante... Bien que cette cicatrice sur son visage interpelait le paladin.... Mais étrangement il avait une sorte de sixième sens qui lui disait que s'il posait une question sur ça, il se ferait incendier, littéralement. Continuant de marcher plus au moins au hasard.

" Et où donc mademoiselle veut-elle aller ? Tu dois bien avoir des idées puisque tu voulais faire ça dès le départ non ?"

Il fit alors un léger sourire, inhabituelle chez le paladin, mais puisqu'il y était enfoncé jusqu'au cou, autant se prêter au jeu entièrement...

« Quelle horreur, je ne ressemble plus à rien ! Même moi je ne me reconnaîtrais pas, c'est parfait ! »

La pirate grimaça alors qu'elle avait revêtue la tunique affreusement immonde que lui avait si consciencieusement offerte l'étranger mais avait finalement récupéré son grand sourire, ravie de l'effet de camouflage de celle-ci. Il disait être de son avis, mais qu'il n'avait pas choisit cette tenue par goût personnel, Amaryllis plissa alors les yeux et vint effleurer le torse de l'homme du bout de son doigt d'un air taquin.

« Que se cache t-il donc sous cette affreuse toge, je me le demande. »

La jeune femme avait parfaitement compris qu'il n'était pas à l'aise avec les dames et jouait avec plaisir de ce malaise. Elle n'était pas stupide non plus et elle l'avait senti, l'armure qui se cachait sous ses tissus. Mais elle avait décidé de ne pas lui poser de questions, l'heure était à joie des ballades simples et même si elle le taquinait sur ces deux faits, elle ne creusa pas plus loin. L'étranger lui confia finalement son nom et la questionna quant au choix de sa destination. Il avait raison, elle savait parfaitement où aller mais s'enquit tout d'abord de le rendre une nouvelle fois mal à l'aise pour son plus grand plaisir.

« Si j'avais été un homme, je t'aurais emmené dans un bordel car vu ton allure, tu n'as pas du en connaître beaucoup, des filles!  Mais malheureusement pour toi je suis une femme, et donc la destination ne sera pas celle-ci ! »

Eh oui, les femmes aiment faire les boutiques, acheter des tonnes de bijoux extrêmement chers ainsi que des tapisseries ou diverses futilités qui valent une fortune. Et Amaryllis attrapa une nouvelle fois Raito par la main, elle sautillait presque et le traîna encore une fois à travers la capitale. Et comment il devait se l'attendre... ou pas, ils se retrouvèrent devant une taverne nommée  "Au coin.". Il avait du le remarquer, la pirate n'était pas vraiment une femme comme les autres, et elle préférait boire plutôt que faire la décoration. Un immense sourire parcouru ses lèvres alors qu'elle observait l'auberge qui n'avait à première vue rien d'exceptionnel.

« Il paraît qu'ils font les meilleures boissons de tout Val'Thar ici, j'ai toujours rêvé d'y aller ! »

Avant qu'il n'ait pu émettre la moindre résistance, elle l'entraîna de force dans le taudis et de son regard affûté, trouva une place à la vitesse de l'éclair avant d'appeler un serveur dans toute sa splendeur gracieuse...

« Eh toi ! Donne-nous deux de tes alcool les plus fortes ! Le garçon a besoin de se déconstiper un peu ! Fais au plus vite si tu veux un pourboire, il est riche ! »

Elle frappa brusquement sur la table et l'homme qu'elle avait interpellé s'affaira au plus vite. Tous les regards s'étaient posés sur ces deux étranges personnes, une femme qui buvait et s'imposait ainsi, se n'était pas courant. Ils ne tardèrent pas à recevoir leurs précieux breuvages, deux immenses verres en bois parfumés à la pêche et à l'eau de vie qui ne semblait pas des plus douces, comme l'avait voulu la capitaine. Son compagnon semblait hésiter à boire et n'avait d'ailleurs l'air guère enchanté de se trouver ici. Elle éclata d'un grand rire, apostrophant une nouvelle fois l'attention des ivrognes qui régnaient en maître dans cette taverne. Profitant des regards braqués sur eux, ses yeux malicieux qui n’annonçaient jamais une bonne nouvelle refirent surface. Elle replaça une mèche de cheveux de Raito puis se pencha vers lui, offrant tout le loisir aux hommes derrière elle de contempler ses bas puis vint lui susurrer mielleusement à l'oreille :

« Amaryllis. »

La jeune femme n'avait jamais du lui paraître aussi douce mais évidemment cela ne dura pas. Elle empoigna fermement son verre, le fit cogner contre celui de son compagnon et délecta son liquide d'une façon digne des plus grands experts en matière d'alcool. Elle avait fermé ses yeux et semblait plus concentrée que jamais. Finalement elle passa sa langue sur ses lèvres et s'exclama bruyamment :

« Excellent excellent, parfait ! Gloire Au Coin ! »

Elle frappa dans ses mains, absolument satisfaite et heureuse d'avoir enfin pénétré les lieux. Toutes les personnes présentes se mirent à applaudir à leur tour, Amaryllis avait déclenché une vrai capharnaüm où hurlements et bruits de verres renversés s'entremêlaient.

Enfin il était temps d'avancer un peu, elle qualifiait les vêtements d'horreurs, décidément ces haillons la touchaient vraiment, le cœur d'un pirate touché par un haillon, si ce n'était pas mignon. A cette pensée, Raito fit un léger sourire. Soudainement elle triturait doucement le torse de l'homme qui se figeait presque ne comprenant pas ce qu'elle tentait de faire, c'est alors qu'elle lui disait se demander ce qui se trouvait sous cette cape... Sa curiosité était soit vraiment bien développé, soit elle tentait définitivement de mettre le paladin dans l'embarra... Voir les deux d'ailleurs.

Elle disait alors que pour ce qui était de la direction... Si elle avait été un homme ça aurait été un bordel, mais ne l'étant pas il fallait compter sur autre chose. Ce qui fit pousser un soupire de soulagement à Raito, il n'était pas vraiment friand de ce genre de plaisir, autant du fait de son statut que de son fait personnel. Finalement... Ils finirent leur course... Dans un bar, riant nerveusement, il se disait d'un côté qu'il aurait du s'en douter.

" Les meilleures boissons hein... Je ne sais pas si c'est une très bonne idée, mais si ça te fait plaisir..."

Il finit donc par entrer avec elle, se posant à une table elle commandait d'une façon O combien élégante qui lui allait si bien en parlant de la bourse bien remplie du Paladin. Ce dernier soupirait, il supposait très bien que les pirates n'étaient pas du genre à être dépensiers... En principe, à vrai dire il ne savait d'eux que ce qu'on leur disait à la brigade de formation, des pillards des mers, sanguinaires, violents, fourbes... Ce qui ne se dessinait pas vraiment devant lui en la personne qu'était la pirate. Si elle était un peu violente et très tête de mule, elle n'était pas vraiment le stéréotype de monstre sanguinaire décrit dans sa jeunesse... C'est alors que les choppes se posaient sur la table, rien que l'odeur laissait sous-entendre que ce n'était pas ce qu'il y avait de plus doux au mon comme alcool...

Raito buvait parfois bien sur, avec les compagnon du bataillon, mais le contexte était différent, ils n'étaient pas en mission dans ces moments là... C'est Alors qu'elle se penchait d'un coup lui murmurant doucement son prénom... Sur le coup, le paladin fut étonné de la voir si...euh.... féminine ? Bref il n'en revenait pas, mais revint vite sur terre la voyant ingurgité l'alcool de cette façon, ce qui le fit doucement rire. Pour sa part, il préférait y aller plus doucement, buvant seulement quelque gorgés. Rapidement la salle se plongeait dans un bruit infernal qui n'était pas si désagréable en fait.

" Et bien... Amaryllis, cette endroit semble te faire revivre. Bois autant que tu veux, le poids de ma bourse m'importe peu."

Il fit un léger sourire, portant une nouvelle fois sa choppe à sa bouche, ainsi tout se passait pour le mieux jusqu'à ce qu'un homme en cape arrive, il ressemblait étrangement à Raito, ce dernier approchait donc de lui et regardait la jeune fille avant de dire à son fils de le suivre dehors avec un ton assez sombre qui montrait la situation. Une fois à l'extérieur il lui disait:

" On est repéré fiston, je vais prendre le navire avec Zwei. Je voudrais te demander de rester encore quelques temps ici, tu engages une guerre de guérilla, rentre par te propres moyens, il est fort probable que notre navire soit arrêté par la marine, je compte sur toi."

" Père... tu.... Très bien, je comprend... Bonne chance père.. Puisse le tout puissant t'accompagner"

" Puisse-t-il nous accompagner tous mon fils...."

L'homme partait alors laissant un Raito songeur, repéré hein... Ça commençait à sentir très mauvais pour le paladin, partit comme c'était il finirait dans un cachot. Finalement il retournait dans le bar et déposait devant Amaryllis sa bourse bien garnie, afin qu'elle puisse continuer sa sauterie. Il lui dit alors doucement

" Vois ça comme un butin, merci pour cette journée, mais je vais t'attirer des ennuis en restant ici"

Souriant il se précipitait dehors... Quelle ne fut pas sa surprise de revoir le bandit du duel de plus tôt avec des amis à lui... deux gardes... En voyant Raito il hurlait " c'est lui ! c'est lui !" Alors c'était ça la cause de ce repérage bien étrange. Puisqu'il était repéré il n'avait plus aucune raison de jouer les vagabonds à présent, il retira sa cape d'un mouvement vif, révélant son armure. S'il était capturé ce serait la peine de mort, sans autre sommations. Sa Zweihander dans le dos et son épée longue à la ceinture, il dévoilait son armure de bleu et d'argent. Il sortit alors son glaive et fonça droit devant, de quelques mouvements il neutralisait les deux garde et voyait son ami fuyard fuir encore. N'ayant pas le temps de le poursuivre, il préférait s'enfuir vers le ruelles, après quelques minutes haletant il entendait des pas derrière lui, il serait surement mort si ce n'était pas quelqu'un qu'il connaissait...

" Pourquoi m'as-tu suivit ? Je dois comprendre que tu va tenter de prendre ma tête toi aussi ? On dirait que la journée de normalités est terminée... C'est bien dommage, je trouvais ça agréable."

(hrp: j'ai mit un peu d'action sinon je savais pas trop comment faire évoluer le rp, je te laisse libre de continuer l'action ou de revenir au calme, c'était pour me débloquer =p )

Comment osait-il ? La laisse en plan dans une taverne bondée d'ivrogne et la remercier en lui offrant de l'argent. Il n'était peut-être jamais allé voir des prostituée mais pourtant cela y ressemblait fortement ! Il voulait lui éviter d'avoir des ennuis, qu'il était bête cet homme, il l'a prenait encore pour une faible créature ! Elle s'était levée, furibonde et quitta l'auberge sans payer, puisqu'elle avait tout de même ramassé les pièces. La pirate confirma ses doutes en voyant la tenue de chevalier qu'arbora Raito, il était bien trop bien élevé pour n'être qu'un simple mercenaire et ainsi donc il était un paladin.

Elle le poursuivit dans sa fuite, c'était la même ruelle où elle l'avait entraîné lorsqu'il avait interrompu son duel. Le paladin lui demanda pourquoi elle l'avais suivit, si elle venait prendre sa tête et il conclu sa phrase en disant que cela avait été une agréable journée. Visiblement cela ne plu guère à la pirate qui était déjà vexée qu'il l'ai traité ainsi. Pour bien montrer son mécontentement, elle envoya valser la bourse qu'il lui avait donné avant de partir, les pièces d'or volèrent en éclat et tombèrent sur l'humain comme tels des confettis.

« Ferme-la Raito et reprend ça, je ne ne suis pas une catin.  Et pourquoi diable voudrais-je ta tête, tu te crois déjà si important ? Je suis peut être de An'Har mais je reste une pirate, je suis aussi mal vue que toi ici, et te tuer ne me servirait strictement à rien. Tu ne vaux rien pour mon clan, tu ne m'intéresse donc pas. Un pirate n'obéit pas à son territoire, il n'est fidèle qu'à son clan et offre son aide à ceux qui possèdent les plus grosses bourses... d'or évidemment. Je sais pas ce que t'es venu foutre ici mais si tu veux me payer va falloir que ce soit pour autre chose qu'une ballade en ville, j'ai un honneur à conserver moi !»

A ses mots, elle fit voler l'affreuse tenue qu'il lui avait acheté auparavant, elle lui dit de l'enfiler et de surtout mettre la capuche pour ne pas se faire remarquer aussi stupidement que tout à l'heure. Amaryllis porta ses doigts à sa bouche et émit un sifflement qui résonna à travers toute la ville, quelques secondes après une bande de cinq matelots apparurent.

« Capitaine ! Vous étiez où bon sang ? Ça fait des heures qu'on vous cherche ! »

« Fermez-la je vais bien, on a du boulot. Krellion, emmène cet homme au navire. Les autres, on va devoir attirer l'attention pendant ce temps ! »

Un sourire carnassier parcouru les lèvres de la jeune femme. Elle avait déjà des tonnes d'ennemis qui souhaitaient sa mort, tant qu'à faire autant se mettre la capitale à dos, son honneur était en jeu tout de même ! Elle dégaina son sabre dans un geste vif et se tourna vers le paladin.

« Toi tu suis mon second si tu veux pas crever. On te cachera dans mon bateau et te conduira chez toi. Tu me payeras pour ce service, pas pour autre chose. A plus tard le constipé ! »

Elle lui fit un clin d’œil et bondit avec les quatre membres restant de son équipage sur les troupes qui s'étaient rassemblées à la recherché de l'étranger erasien. Krellion attrapa brusquement Raito et lui fit signe de le suivre le plus discrètement possible. Amaryllis passa son doigt sur sa cicatrice se jeta sur un des soldats, lui plantant violemment sa lame dans l'abdomen.

« Des pirates ! Alerte des pirates ! »

Le bataillon se jeta sur la bande de pirates. C'était une façon comme une autre d'attirer l'attention, c'était en tout cas celle de la capitaine. Une fois qu'elle saurait les deux autres à bord de son navire, ils fuiraient à grands pas, pour l'heure, le sang allait devoir couler.

Tout l'équipage poussa un soupir général de soulagement. Effectivement, la capitaine arriva finalement mais avec seulement trois matelots. Sa tenue était tâchée de sang de toute part et le fait d'avoir perdu un de ses hommes au combat semblait l'avoir rendu plus irritable que jamais. Elle se planta alors devant le paladin qui tentait de partir et le dévisagea de son air sévère.

« Mon prisonnier ? Que veux-tu que je fasse de toi, ces gens veulent maintenant ma mort autant que la tienne imbécile. Tu me remercies en disant que sans moi tu serais mort ou dans un cachot et tu veux y retourner pour te faire arrêter stupidement ? Est-ce que tu réfléchis parfois avant de parler abruti ? »

« Bougez.»

Osa finalement prononcer l'erasien. Grosse erreur car le visage de la jeune femme se transforma aussitôt, elle n'avait jamais paru si terrifiante aux yeux du paladin. Elle s'approcha lentement de lui, aussi froide que la mort, le fixa longuement dans les yeux et sans crier gare, le gifla en une claque résonnante qui installa un silence de mort sur le navire. Amaryllis dit finalement d'une voix grave où toute gaieté et excentricité avaient disparues.

« Un de mes hommes est mort pour toi et tu veux aller te suicider ? Hors de question de bafouiller ainsi l'honneur d'un marin qui était sous mon commandement. Pleure si tu veux, mais ne te morfonds pas dans ton désespoir, ça ne te fera pas avancer. Le marché était de t'emmener à la destination de ton choix et il en sera ainsi. Tant que tu ne te seras pas ôtée l'idée de la tête d'aller te jeter dans la gueule du loup tu resteras sur ce navire. Et ici c'est chez moi et c'est moi qui donne les ordres. »

La pirate aux traits durcis claqua des doigts et aussitôt ses hommes s'empressèrent de ligoter le paladin. Il ne pu résister longtemps, seul face à toute une bande. Il fût attaché au mât central du navire, privé de son arme et d'une quelconque possibilité de mouvement.

« Je vais me changer. Quand je reviens je veux savoir quels sont tes projets. Si tu n'en as pas, tu resteras attaché là jusqu'à ce que tu en es, c'est clair ? »

Dit-elle froidement avant de passer une main dans sa pâle crinière et de se retirer dans sa cabine personnelle. L'atmosphère était tendue, mais l'équipage s'affaira tout de même à faire quitter le navire de ce port où il était devenu dangereux de rester. C'était comme si l'homme attaché n'existait pas, aucun regard ne lui fût attribué et chacun s'occupait de son poste pour ne pas contrarier un peu plus leur capitaine. Les voiles furent dépliées et le bateau ne tarda pas à démarrer sa fuite. Amaryllis apparue enfin sur le pont, une bonne demis-heure après avoir laissé Raito. Elle confia quelques ordres à ses hommes et revint voir le paladin toujours attaché à son poteau de bois. Elle avait revêtue une tenue propre ainsi que son fameux couvre-chef qui témoignait de son rang de capitaine. Elle se planta face à lui, trônant de ses jambes interminables et croisa les bras, le regard toujours aussi ténébreux qu'auparavant.

« Ta réponse, maintenant.»

Amaryllis écouta son histoire d'un air détaché. Elle se demanda s'il était stupide ou bien s'il croyait aux miracles. Pour sa père elle pensait que son père était déjà mort ou que cela ne tarderait pas, quel intérêt avaient-ils à le garder en vie ? Quoi qu'il en soit cela n'étaient pas ses affaires et elle préférait taire ses pensées plutôt glauques. Elle fût bien plus surprise lorsqu'il proposer de travailler pour elle, sur son navire, en tant que pirate. La jeune femme ne lui ria pas au nez, non, elle pensait simplement qu'il ne se rendait pas compte de ce qu'était une vie de pirate. Elle regardait toujours de haut et ouvrit alors la bouche, une légère pointe de dédain dans la voix.

« Tu es conscient que les paladins et les pirates n'ont strictement rien à voir ? Il est même possible que leurs idéaux soient de parfaits contraires. J'y connais pas grand chose à la vie de tes semblables, mais vu comme tu t'es comporté aujourd'hui... Les pirates ont de l'honneur, mais pas de morale. Les crimes et les batailles sanglantes sont monnaie courante. Nous n'hésitons pas à tuer femmes et enfants s'ils sont nos ennemis, la pitié n'existe pas dans notre monde, tu comprends ? Tu serais prêt à saigner n'importe qui, toi, l'homme a voulu me sauver d'une façon si chevaleresque d'un stupide brigand ? Je crois que tu ne te rends pas compte de ce qu'est une vie de pirate. »

La capitaine poussa un soupir, il avait beau être bon au combat, elle l'avait constaté de ses propres yeux, elle doutait fortement qu'il soit capable de tuer froidement sans broncher. Il paraissait un peu trop sensible, généreux, au grand cœur en somme. Elle n'avait quant à elle jamais épargné quiconque et même si évidemment ses journées n'étaient constamment ponctuées de sauvageries sanglantes, elle restait perplexe quant à son adhésion.

« De plus est-ce qu'au moins tu y connais quelque chose en navire ? Tu veux travailler à bord du mien mais si tu ne sais même pas comment hisser une voile à quoi vas-tu me servir si ce n'est astiquer et faire briller le pont ? On passe plus de temps en mer que sur terre, tu le sais ça ? »

Amaryllis observa longuement le ciel, songeuse. Elle dégaina finalement son sabre de son fourreau et d'un geste vif, trancha les cordages qui retenaient le paladin captif. Chose faite elle rangea sa lame puis s'approcha un peu plus de lui, comme si elle le testait de son regard qui inspirait le défis.

« Disons que j'accepte, le temps de voir de quoi tu es capable. Nous verrons bien si tu tiendras à la prochaine confrontation où il y aura mort d'hommes. En attendant... essaye de te rendre utile. »

Elle haussa les épaules et dégagea une mèche de ses cheveux puis tourna des talons et s’apprêta à rejoindre son précieux gouvernail mais elle rajouta en court de route. 

« Au fait, si tu veux rester ici dans l'unique but que nous te donnions notre force pour t'aider à libérer ton père... Quitte ce navire sur le champ. Que tu doives rentrer à la nage m'importe peu, on ne m'exploite pas, moi. »

Sur ces mots elle continua sa route et s’éclipsa à la barre, son point de contrôle où elle pouvait avoir un regard sur tout ce qui se passait.

Raito l'écoutait lui demander s'il était conscient de la différence entre leurs deux monde, comme s'il ne le savait pas, mais s'il ne savait rien des pirates, l'inverse était tout aussi vrai. Le paladin étaient entrainé à la "purge" des infidèles, tuer des civiles, femme ou enfant, n'était pas si rare au nom d'une sainte purge. Mais peut-être avait-elle raison, il restait silencieux, continuant de l'écouter. Elle ajoutait alors une question, savait-il au moins faire quoi que ce soit avec un navire ?

Il soupirait intérieurement, ce n'était pas une si bonne idée en fin de compte... Mais finalement ses liens furent coupés et la jeune femme acceptait sa proposition, mais avec ce qu'elle venait de lui dire, il savait que ce ne serait que pour un temps, il ne pourrait pas rester indéfiniment sur ce bateau, il n'en avait pas les compétences... Il soupirait, est-ce-qu'il était vraiment capable de mener une vie de pirate ? Les dires de la capitaine du navire lui mettaient comme un doute, un gros doute. Ainsi observant les pirates, ils les aidaient pour commencer à descendre quelques petite choses en cale.. Après tout si sa corpulence pouvait être d'une quelconque utilité. Il n'était pas pirate dans l'âme, mais il avait apprit à s'adapter.

Ainsi, la journée battait de son plein, les côtes s'éloignaient et Raito faisait de son mieux à bord, faisant diverses tâches pour aider les autres matelots, travaillant sans relâche pour mériter sa place, apprenant sur le tas, s'il n'était pas un marin, il allait apprendre à l'être. Personne ne naissait avec des compétences non ? Il voulait vraiment faire ses preuves, même s'il ne lui avait pas dit... Il était extrêmement reconnaissant envers la pirate... Une dette qu'il payerai par le sueur et le sang, et ce jusqu'à ce qu'elle n'ai plus besoin de lui ou qu'il ne puisse plus remplir quelconque fonction....


(très court désolé, j'avais pas trop d'idée pour cette conclusion)