Event I Chapitre I: Le réveil du toit du monde (Groupe 1)

Ylliendril regardait l'étranger avec des grands yeux. Il venait de se faire arracher la pierre des mains par une quelconque magie sans pouvoir rien faire et sans l'avoir vu arriver. En tous cas, les bêtes semblaient avoir abandonnées, plus aucun bruit ne résonnait en ville.

L'homme du désert sursauta quand un bâtiment s'enflamma d'un bloc, l'arrivant était apparemment une sorte de sorcier et vu ses pouvoirs, ce n'était pas un débutant. Il ne savait pas trop sur quel pied danser, l'homme ne semblait pas hostile et pourtant, il n'inspirait pas confiance et avait plutôt l'air d'un assassin. Certes, l'habit ne fait pas le moine mais tout de même...

Il avait pourtant l'air de savoir beaucoup de choses ou alors, faisait très bien semblant. Ylliendril sentait qu'il pouvait le croire à propos des pierres et puisqu'il n'apprendrait pas à s'en servir en quelques heures, il fit signe à l’arrivant de garder la sienne.

« Prophète hein..? Je crois pas vraiment au fait que le futur soit écrit et que des choses doivent obligatoirement arriver. C'est quoi ta fin du monde? »

L'homme du désert n'aimait décidément pas ce type. Que voulait-il dire? Ces espèces de créatures cornus allaient elles revenir en masse pour envahir le monde des hommes? Si ils arrivaient par la montagne, les Drâa seraient en première lignes et le Lion comptait bien veiller sur son peuple.

Prophète ?

Juzo éclata d'un rire sonore, comme s'il entendait une bonne blague. Le prophète lui jeta un regard noir de ses yeux rouges, que le amourai lui renvoya avec un plaisir non dissimulé, souriant derrière son masque à lui.

" Vous vous dites prophète ? Que la fin du monde arrive ? Et, alors qu'il existe des hommes de pouvoir puissants, et des villes habitées par des dizaines de milliers d'âmes, votre premier réflexe est d'annoncer votre prophétie à une quinzaine de personnes anonymes ? Vous devriez sérieusement revoir votre stratégie commerciale. "

Juzo croisa les bras tandis qu'il interrogeait le prophète. Il n'aimait pas ce dernier. S'excuser d'une apparition brutale après avoir précipitamment brisé un cristal sois disant inutile était suspect. S'il était inutile, pourquoi le saisir au vol comme ça ? Arriver de manière calme et non comme une furie aurait été d'un bien meilleur effet. En supposant qu'il sois sincère...

* En plus de ça, malgré sa magie, cet homme n'est point silencieux. Il n'a pu arriver après le combat comme ça, et était donc déjà présent. Cela veut dire qu'il nous a laissé combattre ces monstres sans nous aider, en laissant mourir un des nôtres. Pis encore, il les a peut-être laissés massacrer le village sans lever le petit doigt. *

Il repris la parole, le prophète décidant de rester silencieux comme s'il défiait Togo. Ce dernier était près à esquiver une boule de feu revancharde si besoin. Le samouraï avait décidé de partager ses sentiments avec ses alliés, laissant ainsi une chance à ce prophète de s'expliquer

" Vous dites que ces cristaux sont inutiles. Dans ce cas, pourquoi ne pas nous prévenir de manière civilisée au lieu de le briser avec une telle précipitation ? Vous cachez beaucoup de choses, "prophète." "

Il s’avança vers lui, s'arrêtant si près que leurs visages cachés derrière des masques se touchaient presque. Le prophète était en tout cas bien grand, faisant une bonne demi-tête de plus que Juzo.

" J'ai, pour ma part, une petite question. Que sont ces cristaux ? "

La supposée fin du monde ne l'intéressait pas. Certes, les dires de l'inconnu corroboraient avec ceux du monstre. Mais pour Juzo, les cristaux étaient bien plus concrets que de simples paroles.

A présent plus rien n'étonnait Leila et elle considérait que ces forces étaient bien supérieures à elle. Concluant qu'elle ne pourrait rien faire même si elle le voulait contre un gros démon et que ses chances n'étaient pas beaucoup plus élevées contre ce prophète, la guerrière préféra écouter. Avec respect, pendant que certains commençaient à montrer leur mécontentement elle s'inclina avec respect. La samouraï venait de remercier le prophète pour ces précieuses informations, pourquoi ? Tout simplement parce que cette pierre s'était envolée en poussière et c’était une preuve de ce qu'il disait, puis s'il mentait son pouvoir était effrayant. Réduire la matière en poussière ? Pour le moment, ce n'était pas le moment donc de crier son mécontentement, bien évidemment Leila était frustrée de ne pouvoir ramener cette pierre à son clan mais si elle partait en poussière alors qu'elle l'avait dans les mains elle aurait pu être soupçonnée de vol. Toujours inclinée, elle ferma les yeux priant les dieux et les remerciant puis elle fit quelques pas en arrière pour s'éloigner de ce prophète. Son travail ici était donc terminé et elle devrait bientôt rentrer. Mais avant cela...Avant cela elle pensait à tout ces corps et toute ces morts déshonorante, devait-elle faire quelque chose ? Surement, peut-être pas de rituels car elle n'avait aucune idée des coutumes de ce village mais Leila refusait de les laisser ici comme des chiens.

Silencieuse, calme et sans prévenir les autres elle commença donc à transporter les morts qu'elle aligna sur la place centrale les uns après les autres. Ses yeux verts ne s'étaient pas reposés sur sa troupe, ni le prophète, si ces morts n'avaient pas satisfaction jamais ils ne trouveraient le repos. Lorsque c'était flagrant que certaine personne était de la même famille, elle les mettaient ensemble entrelacés dans leur bras. Inutile de dire que le sang des autres coulait sur ses bras, ses cuisses...Partout, mais elle leur devait bien ça pour être arrivée en retard. A un moment elle eut beaucoup de mal à porter un corps, mais ce que lui avait fait Sertfild plus tôt l'avait remises d'aplomb sans qu'elle s'en rende compte. Porter les corps n'était donc pas un soucis malgré sa fatigue et ses coups. Il y eut donc un corps beaucoup plus difficile à porter que les autres, à cause de sa masse musculaire. Elle fit donc comme elle put, se courbant et sentant le sang du corps couler sur sa nuque puis elle essaya de le déposer à côté des autres sans trop le brusqué. Une fois les villageois tous, ou presque mit au centre elle alla chercher un bout de bois. Elle y mit le feu puis se mit à bruler le corps des démons, ne sait on jamais. Heureusement pour elle c'était un tout petit village et le travail fut assez vite terminé.

Ceci fait elle regardait ses avant bras, le sang séché des autres avait rougit sa peau et lui donnait un air de massacreuse. Tueuse en série, peut-être était-ce ce qu'elle était après tout. En silence, elle se rapprocha des corps et regardait tout les visages de ceux étalés essayant de tous les retenir mais Leila savait que c'était peine perdue. Ne sachant trop quoi faire, elle prit le risque d'embraser tout ces corps pour qu'ils soient incinérés. DE toute les manières ça ne pouvait pas pire que se décomposer comme un bâtard rongé par les bestioles dans un village abandonné.

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