It's too hot for you... and me [I] [Ylliendril]

Le désert... Décidément ce n'était pas l'endroit préfère de Glen, il marchait dans les sables ardents le soleil brulait sa peau et l'eau lui faisait cruellement défaut, il en avait mais devait en boire méthodiquement s'il ne voulait pas tomber à court de cette dernière en plein milieu du désert. Comment s'était-il retrouvé ici ? Une explication s'impose...

Quelques jours auparavant:

Glen était sur le continent de An'har pour un contrat de livraison, rien de bien passionnant en somme, il avait d'ailleurs finit son boulot quand un homme l'interpelait, ce dernier tombait raide au sol, manquant cruellement d'eau, Glen lui en donnait bien sur, se demandant ce qui avait bien pu arriver à cet homme pour qu'il soit dans un tel état et si paniqué... Une fois qu'il fut presque remit sur pieds, un discutions commença entre les deux hommes.

" Vous... vous devez m'aider... Mes...mes amis... mercenaire sont en dangers... ils..."

" Du calme... une chose à la fois, qu'est-il arrivé"

" Une embuscade notre chef est mort et la plupart des notre sont maintenant prisonniers ou pire..."

" Ou ça ?"

" Dans le désert... aidez les je vous prie..."

Glen fit un sourire et dit à ses homme de s'occuper du demandeur. Glen prit alors son épée et partit vers ledit désert. Il n'était pas plus motivé que ça a fouler un tel endroit, mais il ne pouvait se résoudre à laisser des pillards torturer des mercenaires, il se sentait touché sachant que la plupart des unités mercenaires qu'il connaissait étaient souvent soudées, comme des sorte de familles...

Revenons au présent...

Il était posté sur une dune, scrutant l'horizon, ou du moins essayant, du sable, du sable, du sable, et encore du sable, ça ferait une superbe plage, les vahiné nues et la flotte en moins. Bref son regard finit par croiser un truc jaune, oui le sable entre autre était de cette couleur quand on le voyait de loin avec les reflet du soleil, mais là... La masse jaune se déplaçait, okay du sable il y en avait beaucoup mais pas avec des pieds, ou alors il commençait à être atteint sérieusement. Rapidement il approchait de la masse qui s'approchait aussi de lui finalement il finit par se rendre compte que c'était bel et bien un humain face à lui, quelqu'un qui semblait plus habitué au désert visiblement. Glen s'arrêtait devant lui, le jaugeant du regard longuement, voyant que finalement il n'avait aucune animosité envers le mercenaire, il soupira et fit un sourire

" Je pensais être le seul fou capable de m'aventurer ici... Visiblement... Soit An'har est peuplé de fou... Soit il y a anguille sous roche"

Il tendit alors sa main comme pour serrer celle de l'homme face à lui.

" Je suis Glen... Glen Welkins..." Dit-il dans un soupire, râle provoqué par cette chaleur.

Ylliendril marchait à la tête de sa petite troupe. Ils étaient une bonne trentaine, pas des soldats, ils n’avaient aucunes armures et avaient pris pour se battre ce qu’ils avaient pu trouver, du couteau pour cuisiner à la fourche aiguisé pour l’occasion. C’était la deuxième fois que l’homme du désert menait ce genre d’opération sauf que cette fois ci, les hommes d’un village était venu lui porter assistance. Un nouveau village Drâa avait été privé de la majeure partie de sa population par les pillards qui avaient besoin de main d’œuvre mais cette fois ci Ylliendril en connaissait la cause, ils avaient besoin de mineurs…

Heureusement, son petit frère l’accompagnait une fois encore avec ses quelques hommes qui eux, étaient des experts, entrainés pendant plusieurs années. Ce fut d’ailleurs l’un d’entre eux qui alla à la rencontre des deux frangins alors qu’ils discutaient côte à côte.

« Seth, Ylliendril, il y a quelqu’un qui se déplace seul dans le désert… Il est en plein milieu des dunes, il est armé mais ne semble pas habitué au climat, on sent qu’il fatigue. Je pense pas qu’il soit l’un des pillards. »

« J’y vais, restez la tous. »

S’éloignant de son groupe, il dépassa la dune qui séparait ses hommes de l’étranger, qui sembla le remarquer puisqu’il dévia légèrement sa route pour aller à sa rencontre. Lui souriant, le drôle de gars insinua qu’il n’était pas d’ici, puisqu’il parlait des gens qui peuplait An’har comme si il n’était pas d’entre eux. Le gratifiant à son tour d’un sourire, Ylliendril serra la main qui lui était tendue et répondit :

« Ylliendril Shandra, qu’est-ce qu’un étranger fait seul sur les terres Drâa en plein désert ? Vous avez perdu votre troupe ? »

Ce dernier lui expliqua brièvement son histoire, l’homme du désert sembla pensif un instant, puis il lança :

« Si votre homme a dit vrai et je suppose que oui, il n’y a que les pillards qui auraient pu surprendre une troupe armée de cette façon. Notre peuple est actuellement sous le joug de ces bâtards et la révolte gronde sur nos terres. J’ai quelques hommes à moi derrière cette dune, nous allions justement libérer certains des nôtres faits prisonniers. S’il y a des survivants chez vos amis, je pense qu’ils ont été amenés aux mines avec ceux de mon peuple. Venez avec nous, je ne cracherais pas sur l’aide d’un type de votre trempe, je sens que vous savez vous battre. »

Les deux hommes rejoignirent finalement la troupe, à qui Ylliendril annonça :

« Voici Glen, il va nous accompagner des gars à lui sont surement avec les nôtres. »

Le villageois hochèrent la tête. Malgré leur manque d’expérience visible, on pouvait lire une détermination sans faille dans leurs yeux. S’approchant de l’arrivant, Seth se présenta à son tour. L’ainé lança ensuite.

« On se remet en route ! »

Puis se tournant vers Glen qui serait à la tête de la troupe avec lui, il exposa ce qu’il savait :

« Si c’est comme la dernière fois, ils ont des carrières et des mines dans les montagnes au nord et ils ont besoin de main d’œuvre donc ils y envoient les prisonniers. »

Souriant légèrement à l’étranger, on pouvait lire une grande douceur dans ses yeux émeraude, qui contrastait d’ailleurs avec le rouge sang des yeux de son cadet. Chef de guerre car il était le seul à pouvoir endosser se rôle, tous semblaient lui faire confiance.

Finalement, l'homme qui se tenait devant lui se présentait à son tour disant se nommer Ylliendril, il demandait à Glen ce qu'il pouvait bien faire dans un désert seul comme ça, Glen fit un léger sourire et décida de lui raconter ce qui se passait du côté du mercenaire, après tout il n'aurait rien à perdre à en parler avec l'homme qui semblait connaitre le désert, au contraire.

" J'étais venu ici pour un contrat... Et des info, mais la situation a évolué quand j'ai apprit d'un homme qu'un groupe de mercenaire avait été capturé, en étant moi-même un, je ressens le devoir d'aller les aider, alors j'ai accouru vers le désert mais... ahaha je me suis perdu, on peut dire que je suis chanceux de t'avoir croisé en tout cas"

Finalement il lui expliquait deux trois petites choses, un révolte hein... Les choses semblaient bouger tel le sable au grè du vent dans son pays, un simple grain pouvait emporter bien des grains dans sa course, c'était ce que se disait Glen quand il vu le petit groupe qui accompagnait l'homme dans les sables ardents. Il fit un sourire, bien que ce serait temporaire, il serait fier d'être le compagnon d'arme de telles personnes. Ylliendril présentait alors Glen à ses hommes. Ce dernier fit un sourire et un signe de la main pour les saluer juste avant qu'ils ne reprennent la route. Une marche silencieuse dans les sables ardents du désert.

" Des carrière de minerais ? Parfait dans ce cas, les espaces réduits m'arrangent lorsque je dois combattre. Ces pillards vont goutter au fer de Yuen. En tout cas ces villageois semblent résolu, ça me rend nostalgique, ça me rappelle l'époque ou je n'étais qu'un simple soldat ahaha on était tous comme ça, résolu d'aider nos frères." Il poussa un oh avant d'ajouter " désolé je m'égare un peu, les mines sont-elles loin ?"

Il ajoutait un nouveau sourire quand il constatait que les lueurs du soleil commençaient a se faire moins présente, la nuit venait doucement enrober le désert. Un pause fut alors faite profitant de la fraicheur grandissante, les paysans n'étaient pas des guerriers après tout, ils n'étaient pas fait pour les longues marches forcées comme celles-ci. Un fois tout le monde posé, Glen fit un petit tour d'inspection vérifiant si tout le monde allait bien, de nombreux sourires lui furent données et chaque paysans lui disait qu'il était prêt a sauver un fils, un frère, une femme. Les gens de ce pays avaient quelque chose d'incroyable... Finalement il partit rejoindre les deux frère qui lisaient un carte. Il écoutait le plan qui fut élaboré avant de dire

" Si je peux me permettre, je suis contre ce plan, l'entrée de la mine étant étroite, si l'ennemi dispose d'archer ou de lancier, la plupart des paysans seront tué... En revanche si vous me laissez faire..." Il posait son doit sur la carte " Je traverserais le défilé a toute vitesse attirant l'ennemi dans ma course, vous pourrez ensuite charger derrière moi, ça minimisera les pertes. "

Il fit un sourire, il n'était pas commandant pour rien, même si ça, ils ne pouvaient pas le savoir. Attendant un réponse de la part des hommes il se tenait debout les bras croisé mais le sourire aux lèvres.

« Nous y serons d’ici… Quatre heures, je pense. »

Annonçant une pause pour permettre aux hommes de souffler un peu avant la dernière marche, Ylliendril regarda l’étranger faire des allers retours entre les petits groupes, un sourire aux lèvres. Il lança finalement à son petit frère qui se tenait côté :

« Ce type à l’habitude d’avoir des gens sous ses ordres, ça se voit. »

Se contentant de hocher la tête, Seth déplia une carte, rappelant au chef de guerre improvisé qu’il fallait qu’il prévoit comment procéder. L’étranger les coupa, soumettant son idée, ce qui fit sourire le géant.

« Vous avez manqué le début. Cependant je pense que l’on peut reprendre une partie de votre idée. Sachez déjà que cette carte n’est pas celle de la carrière où nous allons mais celle faite par mon frère d’une carrière que nous avons attaqués quelques semaines plus tôt. Nous supposons que les deux doivent se ressembler mais il est possible qu’il y est surtout plus de troupes. Mon frère et ses hommes s’occupent de nettoyer les hauteurs des archers, j’ai parfaitement confiance en eux. Lorsque ce sera fait, il soufflera dans une corne une fois infiltré dans la carrière, ça les occuperas un peu. A ce moment-là, vous pourrez faire ce que vous suggérez. Passez entre les gardes et gagner le centre de la carrière, ils vont surement vous suivre et nous aurons l’entrée libre. On les prendra de dos. Ils sont au moins cinquante, voir plus et ils savent se battre. Même si ils sont plus méfiant à cause de nos derniers éclats, ces gars se sont bien ramollis. D’après nos estimations, il y a presque deux cents mineurs là-dedans. Pendant que nous gagnerons du temps, Seth et ses gars libérerons les prisonniers et nous les déborderons par le nombre. J’ai déjà pu voir ça une fois, une horde de gens enragés armés de pioches peuvent parfois faire des miracles. Il faudra surtout couvrir la sortie des femmes et des enfants jusqu’au canyon. »

Il prit un moment pour réfléchir puis, souriant, lança :

« Encore que les femmes d’An’har peuvent être plus dangereuses que les hommes. »

Il lui fit un petit clin d’œil, avant de rajouter :

« Nous attendrons donc le signal de Seth et vous pourrez foncer dans le défilé. Aucun archer ne vous tirera dessus et je suis sûr que vous passerez les gardes. Le plus dur sera au moment où ils se regrouperont, le temps que suffisamment de mineurs soient libres. J'espère qu'il y aura vos gars dedans, ça nous fera quelques soldats de métier. »

Son regard se fit plus dur et fixant Glen dans les yeux il ajouta:

« Ces gens ne sont que des paysans prêt à mourir pour être libres, si possible, faites tout ce que vous pouvez pour qu’ils restent en vie et dans tous les cas, merci. »

Prenant son immense épée en main, il attira le regard de toute sa troupe et lança d’une voix forte :

« Mes frères, dans quelques heures, il faudra vous battre. Je sais que beaucoup d’entre vous n’ont jamais connu la guerre mais je sais que vous ne vous déroberez pas au combat. Je sais que vous irez jusqu’au bout de vos limites. Je sais que vous sauverez nos amis fait prisonniers et je sais que nous serons vainqueurs car nous nous battons pour la liberté ! »

Levant son arme au clair, il lança un cri de bataille, reprit en cœur par des hommes qui n’avait qu’une seule force, leur courage. Les yeux brillants de volonté et d’admiration pour le géant qui se tenait devant eux, ils chargeraient sans aucune hésitation. Détournant la tête vers Seth et l’étranger, Ylliendril perdit son aura et son regard se chargea de tristesse. Il n’était pas difficile de lire dans ses yeux la peine, la peine de quelqu’un qui sait qu’il ne ramènera pas tout son monde à la maison.

Le plan avait été finalement minutieusement préparé; Glen savait quand il devrait intervenir, il voyait aussi que Ylliendril était peiné après son discours Galvanisant, il ne devait pas commander des hommes depuis très longtemps, mais il était un bon leader, Glen en était persuadé. Son regard se posait alors sur Seth qui s'était mit en route pour éliminer les archers, C'était parfait, le défilé n'était plus très loin, l'opération allait bientôt débuter. C'est alors que le regard inquisiteur du mercenaire croisait un homme tremblant, surement Ylliendril l'avait vu aussi, mais Glen fut le premier à son chevet, il posait une main sur son épaule en souriant. Il lui dit alors quelques mots pour le réconforter.

" Comment t'appelles-tu gamin ?"

" Keiran... Monsieur"

" C'est ton premier combat ?"

" Oui monsieur..."

" Pourquoi te bats-tu si tu as peur ?"

" Pour sauver ma soeur monsieur..."

" En tremblant ? Tu ne feras que mourir et la peiner"

" Mais..."

" Mais... n'oublies pas une chose Keiran, tu n'es pas seul tu as des compagnons, et surtout n'oublie pas ce qui te différencies de ces pillards"

" Quoi monsieur ?"

Glen posait alors son point sur le torse du garçon, la où se trouvait le cœur

" Ca gamin, n'oublie pas que chaque coup que tu va mettre, chaque goute de sang que tu va faire couler, se serra pour protéger un être aimé. Alors vie, survie et protège ceux qui te sont chers d'accord"

" Ou-- Oui monsieur !!"

Le garçon se levait alors retournant dans le rang bien plus confiant que tantôt, un soldat qui avait peur était un vraie source de poison pour le reste des troupes, la peur était un poison qui s'insinuait dans le cœur d'un homme avant d'aller toucher ceux qui étaient proche de lui, tant qu'à la fin une armée entière pouvait s'en retrouver ébranler... Ses enseignements de chevalier lui servaient toujours aujourd'hui, il fit un grand sourire partant vers Ylliendril, ce dernier attendait avec patience que son heure ne vienne. Il semblait pressé de sauver les personnes capturés, Glen fit un large sourire, cet homme allait surement devenir quelqu'un d'important, c'était une assurance... Il le sentait. C'est alors que le cor résonnait dans la vallée, il était temps de charger.

Bien sur Glen était bien plus rapide que les hommes de sables, des vrais tortues pour lui, il arrivait donc naturellement au défilé en premier. Des qu'il arrivait dans celui-ci, il pu rapidement apercevoir une sorte de porte improvisée en bois, un poste de contrôle pour éviter les invasions et les visiteurs curieux surement... Glen s'arrêtait quelques secondes devant la porte.

" Sylphe... donne moi ta force"

Il porta un puissant coup dégainé tant que la porte fut tranchée et s'écroula sur elle-même. C'est la que la poursuite commençait vraiment, les homme avaient beau appeler les archers, rien y faisait, les archers n'étaient plus là. Poursuivant alors Glen s'essoufflant inutilement ils oubliaient complétement de vérifier s'il y avait quelqu'un d'autre derrière. Le mercenaire continuait sa course, tranchant ce qui était trop gênant, des cadavres commençaient à s'accumuler dans les défilé... Soudain une seconde porte, Glen ne s'arrêtait même pas et refit la même chose qu'avec la première porte bien que sa témérité lui valu une blessure, bien que superficielle, au front. L'un de ses yeux ne pouvait plus s'ouvrir du fait du sang qui coulait sur ce dernier. Finalement il arrivait dans la carrière, il se tournait tout en tranchant l'un de ses poursuivants, rapidement il se retrouvait seul face à tous les pillards. Souriant, il dit alors

" Sur-----prise !"

Ils étaient repartit, c’était la dernière halte avant la bataille, tous le savais. Comme convenu, Seth prit de l’avance et lorsqu’ils arrivèrent en vue du défilé, il faisait encore nuit. La lune était pleine, on pouvait donc apercevoir sans trop de difficultés la montagne mais leur petit groupe était heureusement à l’abri de la vue des hommes qui gardait la porte du couloir qui menait à la carrière. Quant aux archers, ils devaient surement être déjà morts. Ylliendril avait appris quelques chose depuis qu’il avait retrouvé son jeune frère, celui-ci n’était plus l’enfant sage de l’époque, il avait vécu dix ans avec un assassin et ne ferait aucun cadeaux aux pillards.

Le général par défaut regarda ensuite Glen qui réconfortait le cadet de la troupe, confirmant ce qu’il avait noté plus tôt, l’étranger était un meneur d’homme lui aussi et surement avec plus d’expérience que lui-même. S’ils survivaient tous les deux aujourd’hui, il penserait à demander quelques conseils au mercenaire. Celui-ci gratifia ensuite Ylliendril d’un sourire, ce dernier le remercia d’un hochement de tête. Il était un peu tendu et attendait le cri du cor pour pouvoir intervenir. Le son tant attendu résonna enfin et le chef de guerre intima le silence à son groupe, puis ils s’élancèrent à la suite de l’homme aux cheveux violet qui distançait largement le petit groupe.

Le voir trancher une porte comme il l’aurait fait avec une feuille eu le mérite de surprendre le géant, qui finit par en sourire et lancer à ses troupes :

« Nous avons un soutient de taille, restez silencieux jusqu’à l’ordre de charge. »

Tous entrèrent dans le défilé vide, passant la seconde porte tranchée net elle aussi, jetant un coup d’œil aux quelques cadavres. Dans un coin de son esprit, Ylliendril nota que son allié du jour était visiblement un expert en lames, vu le carnage qu’il avait déjà fait à lui tout seul. Il vit enfin le bout du tunnel et la petite dizaine de garde qui leurs tournaient le dos, concentrés sur Glen. Le géant vit les lèvres du mercenaire bouger mais il ne put l’entendre, il hurla :

« Maintenant ! A l’attaque ! »

Le malheureux eurent à peine le temps de se retourner que déjà pelles, fourches, poignards, dagues s’abattaient sur eux. Suivant les instructions d’Ylliendril, ils récupérèrent épée et bouclier sur les morts pour s’équiper plus convenablement. Faisant signe à l’étranger, le géant du désert lança :

« Ils sont surement encore plus que nous, tenons l’entrée du défilé pour les éloigner des prisonniers et laisser le temps à mon frère de nous amener les mineurs. Si nous restons à l'entrée du tunnel, ils ne pourront pas nous encercler.»

Les soldats de fortune se mirent en rang, bloquant la sortie de la carrière, la mine déterminée. Les premiers gardes arrivaient. Ils n’osaient pas encore aller au contact, préférant attendre du renfort. Un sourire carnassier illumina le visage d’Ylliendril qui lança à l’étranger :

« Nettoyons un peu ! »

Chargeant avec son immense épée, il fit reculer les gardes. A cet instant ce que faisait sa force n’était ni sa technique, ni sa vitesse, ni même sa puissance brute, seulement le doute qu’il semait dans l’esprit de ses ennemis à cause de sa taille et de celle de son arme. Tenant l’épée avec sa main droite, il envoya un large revers qui brisa deux boucliers, projetant à terre leurs anciens porteurs, sonnés. De sa main gauche, il repoussa un autre qui profitait que l’arme soit à son opposé pour attaquer, son nez fut brisé net par le coup de patte du colosse et il se retrouva vite hors combat. Le nombre de gardes commençait à augmenter de plus en plus, aussi recula-t-il un peu vers ses hommes, balançant à nouveau son immense arme pour faire reculer trois adversaires qui préfèrent ne pas tenter d'arrêter la lame. De son côté, Glen avait dû faire un carnage similaire. A eux deux, ils avaient déjà gagné un temps précieux et même s’ils commençaient à être plus d’une vingtaine, les soldats hésitaient à charger trente paysans prêt à mourir dirigés par un géant et un épéiste hors pair.

Une fois plus près de ses hommes, Ylliendril avisa Glen qui avait laissé un chemin de cadavre derrière lui. Heureusement qu’il était là au final, son aide allait peut être permettre que tous s’en sorte indemnes. Rugissant comme un lion, l’homme du désert fit reculer de plusieurs mètres un jeune garde téméraire d’un puissant coup de pied en plein buste. Il hocha la tête à la remarque de Glen et se tourna à nouveaux vers les gardes qui s’écartaient pour laisser place à une quinzaine de lancier, qui avait alors une allonge bien supérieure aux fourches des Drâa. Le géant ne se laissa pas démonter, avançant à nouveau, il fit tournoyer son arme, brisant deux des armes longues. Des claquements retentirent dans les hauteurs six carreaux d’arbalètes firent mouches, visant en priorité les lanciers. Un léger silence s’installa, aucun ne camp n’osant bouger, ce fut Ylliendril qui brisa le silence :

« Seth nous couvre, à l’assaut ! »

Une nouvelle vague de trait faucha à nouveau les lanciers, couvrant les deux héros qui avaient pris la tête du groupe. Désireux de se rendre utile, les soldats de fortune s’était jetés dans la mêlé aux côtés de leur leader et de l’épéiste. Les combats eurent à peine le temps de commencer que plusieurs cris se firent entendre. Pas des cris de douleurs non mais bel et bien des cris de haine. Une vague de mineurs nouvellement libres chargea l’arrière des soldats, brisant leurs rangs à l’aide de violents coups de pioche et de pelles. Plusieurs carreaux d’arbalètes fusaient sur les quelques gardes qui se réveillaient et venaient au faire et à mesure, Seth préférant éviter de tirer dans la mêlée.

Contrairement aux batailles habituelles, qui étaient déjà de véritables boucheries, des combats avec des armes qui n’étaient pas faites pour tuer étaient bien pire. Achevant les adversaires à coups de leurs armes de fortune, les Drâa firent couler beaucoup de sang. Finalement, grâce à la ruse, un brin de stratégie et un bon soutient des hauteurs, ils n’avaient eu que quelques blessées lors de la mêlée finale. Coupés de leurs renforts par des tirs soutenus, les gardes n’avaient rien pu faire contre le nombre grandissant chaque secondes de furies qui voulaient leurs peaux.

Il restait surement quelques gardes que ses hommes auraient tôt faits de débusquer mais le plus important restait à faire. Une petite tour trônait au milieu de la carrière, dont les escaliers étaient bloqués par deux lanciers qui tenaient en respect la vingtaine d’hommes qui se chamaillaient pour monter. Ylliendril fit un signe à son frère qui hocha la tête et les deux malheureux furent percés de trois carreaux chacun, avant de s’effondrer sur les hommes qu’ils retenaient peu avant. Traversant la masse qui s’écartaient sur son passage et suivit de Glen, le révolutionnaire fit sauter la porte d’un violent coup de pied, adressant un petit clin d’œil à son allié. Entrant, il avisa le contremaitre désarmé qui restait impassible à son bureau, sachant qu’il était mort, le bougre n’essaya même pas de sauver sa peau. Après l’entrée de leurs leaders, les mineurs et paysans attendaient patiemment autour de la tour, n’entendant aucun bruit, jusqu’à ce que celui qui dirigeait leurs bourreaux traverse un carreau et s’effondre par terre plusieurs mètres plus bas, bientôt rejoint par une horde d’enragés.

Se tournant vers Glen en se frottant les mains comme pour les épousseter, le géant afficha un sourire satisfait :

« Je pense que beaucoup ont quelques mots à lui dire. »

Sortant avec le mercenaire, il leva la voix pour que tous l’entende :

« Loué soit ce jours, mes amis, car nous avons encore fait un pas vers la victoire ! »

Un chœur de voix hurlantes résonna, il attendit que les esprits se calment pour continuer.

« Il ne faut pas oublier que cependant, ce n’était qu’une bataille. Récupérez les armes et aiguisées les. Récupérez les armures et réparées les. Prenez les chevaux à l’écurie et faites leurs porter le plus de minerai possible, que votre travail forcé ici ne soit pas gâché. Nous allons le convoyer dans nos villages et nous forgerons de nouvelles armes pour faire front ! Certains d’entre vous sont surement des mercenaires de Yuen, restez devant la tour, les autres, préparez le départ suivant mes instructions. »

Les hommes se mirent en mouvement pour exécuter les ordres de celui qu’il considérait maintenant comme leur général alors qu’Ylliendril fit un pas en arrière, hochant la tête à l’intention de Glen, l’invitant à parler à la vingtaine d’homme qui étaient restés et qui étaient donc par défaut des gens de son pays.

Souriant, Ylliendril profitait de la joie qui enrobait le village dans lequel ils avaient trouvés refuge, ramenant à leurs enfants et leurs parents les hommes et femmes qui avaient été enlevés. Ils gèreraient plus tard ce qu’ils avaient récupérés dans la carrière, l’heure était à la bonne humeur et aux chants de victoires. L’homme du désert écoutait son nouvel ami, puisqu’il pouvait considérer comme tel le mercenaire de Yuen qui l’avait aidé à préserver la vie des siens.

De corpulence épaisse, Ylliendril tenait plutôt bien l’alcool qu’ils avaient récupéré, bien qu’il commençait à sentir les premières vapeurs lui monter à la tête. Souriant légèrement, il expliqua :

« Tu as surtout eu de la chance que je passe dans le désert à ce moment et qu’un des hommes de Seth te vois. Quant au fait que tous m’ont suivi… Disons que mon père était chef de plusieurs villages et que mon nom n’est pas inconnu. J’ai moi-même fait mon coup d’éclat pendant les batailles de l’époque. »

Souriant, il enchaina après la remarque du mercenaire :

« En fait, Seth est un assassin entrainé, l’arbalète est une bonne arme pour ne pas rater sa cible à distance si on sait tirer avec et qu’elle est bien entretenu. L’ours ? Pourquoi pas. Mais chez nous on en trouve aucun hormis dans les hauteurs et encore, ils sont rarement dans nos terres. Chez les Drâa on me surnommait à l’époque le Lion d’An’Har. »

Amusé, il termina sa coupe avant de s’en resservir une autre, puis lança :

« En fait, les pillards connaissent très bien mon surnom, surtout leur chef. »

Une petite lueur de malice brilla dans les yeux du géant qui se remit à boire, regardant à la ronde les siens profiter de la paix provisoire qu’il avait apporté. A voix basse, afin que seul Seth et Glen entendent, il soupira :

« Je leurs permettrait de vivre tous les jours comme ça. Ils n’auront plus à craindre d’attaque, je vais tuer ces maudits bourreau jusqu’au dernier, quitte à en devenir un moi-même. J’ai vu de quoi ils sont capable, je serais sans pitié pour eux. »