Infiltré...Mais débusqué. [I]

Dans les arcanes du pouvoir on parlait de leur groupe. Une dizaine de soldats tout justes sortis de l’école militaire. D’un côté leurs exploits pouvaient surprendre de par leurs manques d’expérience. Mais finalement on ne s’attendait pas à moins venant de ceux qui avaient réussi à la première place leurs épreuves dans leurs domaines de compétences respectifs.
Parmi eux il y avait deux soldat portant le nom des Aëristh. L’un comme tous ceux de cette famille avait été imbattable au combat. Que ce soit à main nu ou avec une arme. Il disposait d’un sens du combat aiguisé et arrivait en quelques échanges à comprendre le style de combat de son adversaire, lui permettant de prévoir ses prochains coups. Grand, fort, imposant. Sa simple présence rassurait les troupes.
L’autre était celui qui faisait encore plus couler d’encre. De mémoire jamais on avait vu un homme Aëristh aussi faible. De mémoire on n’avait jamais vu d’homme capable d’accomplir l’impossible à ce point. On le disait revenue d’entre les morts, que les dieux lui avaient fait cadeau d’une nouvelle vie.

Le groupe avait été dépêché aux frontières de Yuen. Plus précisément du côté du mont Yor’han. La mission était claire. Il fallait établir une carte des environs.

Le groupe avançait à un rythme soutenu depuis plusieurs jours. Après tout il ne leurs fallait pas trop de temps pour faire avancer leurs carte. Un regard suffisait Séphiel pour enregistrer ce qu’il venait de voir. Et grâce à une méthode qu’on lui avait enseignée en Eresia il mettait sur papier ce qu’il avait en tête.

Ils étaient bien avancés, la nuit aussi. Les flammes dansaient lentement au milieu du campement de fortune installé pour l’occasion. Depuis quelques jours il avait eu l’impression d’être espionné, suivit. Mais rien de bien concret jusqu’à cette soirée ou deux personnes vinrent à sa rencontre.

Les deux frères Aëristh se levèrent. Le premier armé d’une helbard l’autre de son sourire doux. Le second homme prit la parole.

- Bonjour Lei, tu vas bien ?

Il lui avait parlé comme s’il venait de rencontrer une amie à la taverne du coin. Son frere le regarda d’un air scèptique…

Pour le moment tout allait bien pour Leila. La guerrière vivait dans le mont Yor'han, hébergée par des villages en corrélations. Tantôt elle dormais là et tantôt elle dormait ici. Cela dépendait du travail qu'on lui demandait. Mais à chaque fois elle travaillait à la solde de son clan, Meyo. Petit à petit elle gagnait en réputation et elle arrivait même à se faire quelques pièces d'or en plus du logis. Bien que ce n'est pas ce qui l’intéressait, à chaque mission elle faisait en sorte que cela soit utile aux villageois et au souverain en question. Le temps passait ainsi jusqu'à ce qu'un sujet autrement plus grave soit mit sur la table des chefs de familles. Souvent, Leila était invitée à cette table pour écouter. Parler lui était impossible de par le pacte de son père mais en plus les leaders familiaux ne voulaient pas entendre son avis. Elle avait juste gagné assez de respect pour pouvoir participer et écouter les décisions sur les missions qu'elle exécuterait, dans un sens c'était un grand honneur. Un grand pas en avant sur ses objectifs, elle pourrait accéder à des informations sur sa sœur et peut-être même obtenir bien plus...Quoiqu'il en soit, Leila savait ce qu'elle devait faire. Plaire au peuple mais aussi aux souverains et jusque là, tout allait bien pour elle. Le sujet donc, autrement plus grave vînt enfin sur la table. Des espions, espions d’autre clans et peut-être même d'autre contrées...Il fallait donc aller voir, leur nombre était drôlement faible pour des troupes d'attaque. Cette troupe d'homme venait surement espionner et si tel était le cas ils seraient exécutés sur le champ sans plus de cérémonies. Pour Yuen ils ne prendraient aucun risque et encore moins s'il s'agissait de Yuen toute entière. C'est ainsi que Leila fut invitée à joindre en sous dirigeante un gradé militaire de Meyo. Une grâce offerte par son clan pour les services rendus.

Suivant donc la route des guetteurs, les archers se mirent en place. Le Samouraï qui l'accompagnait était chauve et son visage rude et froid. Rien qu'à le regarder on savait que croiser le fer avec lui n'était pas chose facile et que son expérience lui avait permit de voir pas mal de batailles. Mais a priori il s'en était réchappé à chaque fois. Honorée de suivre un tel guerrier, tout comme les archers c'est bien sans trembler qu'elle marchait à ses côtés. Son sabre pendu derrière ses fesses et se baladant à chacun de ses pas, son arc sur le torse et son carquois à la ceinture. Leila marchait fièrement. Habillée tout de noir comme tout les autres d'ailleurs, à les voir on se rendait bien compte que c'était la même troupe d'homme. Une fois que l'embuscade fut prête, tout les archers sortirent des herbes bandèrent leur arc. Tous bien visible que les ennemis sachent que rien ne servait de courir, ils serraient tués immédiatement. Lentement, Leila et Ruyano s’avancèrent ensemble au cœur du campement couverts par les archers. Deux autres guerriers masqués suivirent de quelques les deux meneurs. Seuls le général et la guerrière avaient le visage découvert.

" - Bonjour Lei, tu vas bien ? "

Comment connaissait-il son nom ? Comment ?! Son poing se serra avec force et l'envie de parler pour le traiter d'étranger et pour que les flèches s’abattent sur lui la démangeait. Mais après tout, elle n'avait pas de preuves. Ruyano grimaça, le " tu " étant un manque de respect profond...Surtout pour un clan comme Meyo très religieux. C'est donc le visage froid et dur qu'elle hocha au petit gars. Ses cheveux blanc et son teint pâle traduisaient une maladie que Leila ne connaissait pas. Seconde fois qu'un peu de pitié s'immisça en elle puis elle se rappela la corde autour de son cou. Sa main vînt même frotter l'endroit où la corde avait serrée. La situation tendue comme la corde des arc des hommes de Ruyano, c'est donc avec respect que le chef tenta de désamorcer cela. Un regard sévère de Ruyano à Leila et elle comprit. Tout deux, en même temps, posèrent le poing droit sur la paume gauche puis ils s'inclinèrent avec respect avant que Ruyano ne dise tout simplement:

" - Bonsoir. Veuillez pardonner mon offense, mais mes supérieurs vous soupçonnent de ne pas être sur vos terres. Si vous ne pouvez donc pas justifier votre appartenance à Meyo, cela vous sera rude. Pire encore si vous n'êtes pas de Yuen.Je vous demanderais aussi vos intentions si vous ne pouvez pas justifier votre identité. "

Aucun deux n'avait la main sur le sabre, mais ils semblaient à vifs. La seule raison pour laquelle ils n'avaient pas leur épée en main c'était que les archers les menaçaient déjà de mort. Ajouter à cela des lames était inutiles, irrespectueux et cela aurait été bien trop de zèle. Une chose était sure, ils ne repartiraient pas comme cela. S'ils tentaient de se défendre, ils iraient faire un tour au frais voir même faire un petit séjour chez Etherion et Elyna. La nuit était fraiche, il ne faisait pas chaud. Ils étaient à environ mille mètre d'altitude ? En journée le soleil était brulant mais la nuit le froid n'est que plus terrible. Mais Leila était habituée à cela, elle avait été élevée dans les montagnes, elle connaissait bien cela. Attendant la réponse de leurs ennemis, ils restèrent droit et silencieux. Tout deux en avant. S'ils voulaient ils pourraient décocher une flèche, peut-être deux s'ils étaient habile, mais ils avaient tous que personne ne tenterait cette folie. La question était de savoir que faisaient-ils là ? Pour qui ? Dans quel but final ? Évidemment ils se doutaient bien qu'ils n'auraient pas leurs réponses si cela touchait un sujet vraiment important, tel que la sécurité de tout leur pays...Mais au pire ils les tueraient tous espérant qu'aucune information n'ait été communiquée.

Un frisson parcouru Leila. De part leur première rencontre, la guerrière était quasi persuadée qu'ils étaient des étrangers. Sans compter ce petit au cheveux blancs qui connaissait son nom...Comment ? Elle se le demandait bien. Peut-être y'avait-il une taupe ? Quelqu'un auraient il vendu des information. Pour sur ce n'était pas elle, prise pour une muette la plupart du temps qui allait divulguer son nom. C'est alors qu'elle se rendit compte que la taupe ça aurait put être elle..Enfin..Ses collègues auraient pu la prendre pour une taupe vu que le petit gars aux cheveux blancs venaient de prononcer son nom, c'est surement aussi pour ça que Ruyona avait grimacé. Ses yeux verts, expressifs et intenses se plongèrent dans ceux de Sephiel puis dans ceux du Général. Simplement, sans crainte et avec une assurance plutôt déconcertante elle fit non de la tête puis haussa les épaules. Signe qu'elle ne comprenait pas les raisons pour lesquels ce petit gars là connaissait nom. Part la même occasion son regard avait mentit faisant presque comprendre qu'elle ne l'avait jamais vue de sa vie. Ce n'était pas le moment de lui causer des problèmes, elle qui était en pleine ascension en terme de travail...

Le stratège regardait Leila tendrement. Comme s’il était sincèrement heureux d’avoir affaire à une amie perdue de vue depuis un peu trop longtemps. Il parla de ce même ton.

- J’étais sûr que c’était toi. T’a réaction me confirme que j’avais raison. Pour tout vous dire, nous établissons une carte des environs.

Il jubilait presque. Ensuite il regarda son frère. Il ne lui en fallait pas plus pour que ces deux-là se comprennent. Ils avaient vu tous les deux les archers qui les tenaient en joug. Une seule solution s’imposa alors à eux.

Avant de s’exécuter Kayle Aëristh fit une grimace. Cela montrait à quel point il ne supportait pas ce qu’il était sur le point de faire. Mais malgré tout il avait confiance en son frère. Une confiance aveugle.

Séphiel se retourna en direction de Leila et lui offrit une expression douce en attendant ce qui allait se passer.

D’un coup le guerrier abaissa sa Helbard au sol et la fit tournoyer à une vitesse impressionnante. Il souleva une bonne partie de sable qui en suspension, reflétait les rayons de lune. On ne pouvait plus rien y voir. Un voile argenté s’était levé entre eux.

Le stratège dirigea sa main vers le moine, ou ce qu’il pensait être l’endroit où le moine était resté. Après quelques instant un rayon bleuté sorti de sa main et traversa le manteau de sable.

Touché !

Le moine fut éjecté au loin. Séphiel avait mis toute ces forces dans cette attaque, mais il ne pouvait pas faiblir maintenant. Il repositionna sa main vers la ou Leila devait être. Il chargea son coup et… Une flèche traversa l’épais manteau et l’atteint à l’épaule.

Son éclaire partie vers le ciel et se dissipa bien vite. Tout comme le sable qui retombait mollement.
La douleur était terrible, ses compagnons avaient disparu. Tous, y compris son frère.

Il n’avait pas eu le temps d’hésiter pour ce plan. Il ne voulait pas prendre le risque de sacrifier toute son équipe. Dans cette situation, c’était encore la meilleure chose à faire.

Le jeune homme tomba à genoux. La fatigue de ces deux attaques couplé à la flèche qui pénétrait sa chaire. Il ne tenait plus. Mais malgré tout continuait de sourire.

- Tu vois Leila. Voila comment un chef agis. Il ne laisse pas ses subordonnés mourir pour lui.

Leila et son supérieur écarquillèrent les yeux lorsque Sephiel dévoila son plan, voilà qui lui vaudrait la prison à vie si celui-ci était capturé. Ruyona fit signe à Leila de s'approcher pour ôter leurs armes, et les deux guerriers en retrait s'approchèrent mais ils ne purent pas prévoir qu'ils allaient tenter des folies alors qu'ils étaient en joue. Un des hommes ennemis prit sa hallebarde et fit diversion permettant à tout le monde de s'enfuir. La guerrière avait fait un pas en avant pour entrer dans la mini tornade mais se retint, étonnée de voir Ruyona voler en arrière. Son cœur se mit à battre, qu'était-ce cela ? De la magie ? Une arme ? Quoi donc ?! Ce genre de pouvoir que l'on décrit dans les histoires et les livres...Le chef semblait complètement assommé, de suite après les archers se mirent à tirer. Le nuage de poussière retomba petit à petit et seul restait un homme, à genoux. Ils avaient sacrifié le plus faible physiquement, mais s'il était là c'est que ce gars là n'était pas qu'un poids...Ruyona était complètement dans les pomme,s réagissant au quart de tour Leila dit clairement d'une voix assez lyrique et puissante:

" - Retrouvez les autres, chassez les, tuez si vous le pouvez. Qu'ils quittent nos terres. "

La machiné était en route, un seul archer resta sur place pour surveiller, un des deux guerriers partit avec le groupe tandis que l'autre portait comme il pouvait le corps de Ruyona qui devait peser une tonne au moins. Quant à Leila elle s'approcha de ce qui était à présent leur prisonnier. Avec agilité elle dégaina sa lame puis de sa main gauche elle attrapa la flèche pour ne pas qu'elle bouge. D'un coup sec et vif le morceau de flèche qui dépassait fut coupé proprement. L'épéiste pourrait faire pareil avec la tête de son otage, il le savait surement. Les yeux verts de Leila scrutaient Sephiel, son regard sauvage montrait un peu de colère et de fierté. C'était pire que de s'attaquer à elle en attaquant ses terres. Cartographier, espionner...Était-il fou ? Peut-être aurait-il mieux fait de tuer Leila quand il en avait l'occasion. Soupirant, elle porta Séphiel par la taille de sa main gauche puis elle le posa sur son épaule. Malgré sa grande taille il était léger et Leila plutôt vigoureuse. Vu qu'à présent c'était elle qui tenait les la tête, elle se devait de parler un peu pour se renseigner. C'est ainsi qu'elle commença son interrogatoire tout en se rapprochant des trois restant- a savoir un archer, un guerrier et le chef inconscient-.

" - Comment vous nommez vous ? Votre nationalité ?

- Dame Van Synister, nous devrions passer par là pour rentrer il y a des bandits sur la route. "

La guerrière hocha bien qu'elle n'aimait pas que l'on prononce son nom de famille ainsi face à des inconnus. La famille Van Synister fut appréciée et honorée, autrefois. Avant que son père ne tue sa femme, bannisse Leila et abandonne Elena à un triste sort dont Leila n'avait aucune connaissance. Elena faisait partit de ses objectifs principaux..Récupérer ses terres, retrouver Elena si elle était vivante et tenter de retrouver l'honneur de sa famille et réparer les fautes de son soit disant père. La marche de Leila était ralentie à cause de son otage, bien que celui-ci ne soit pas lourd pour sa taille, il pesait quand même un peu. Le sang de Séphiel coula un peu sur ses vêtements et elle se demanda si cela était grave. Tant pis pour lui, la prochaine fois il resterait sur ses terres, peu importes lesquelles. Cependant elle fit quand même signe à l'archer de faire venir un cheval pour poser les deux poids. Le village n'était pas la porte à côté et si des bandits passaient par là, ça risquerait d'être corsé. Leila était à dix-mille lieux de se douter que Séphiel détenait absolument toute les informations sur sa sœur, loin d'imaginer que ce petit gars là l'avait remplacée elle.

L’homme ne pouvait plus bouger. L’espace de quelques instants il était redevenu celui qu’il était avant d’avoir reçu son don. Toute la magie qui parcourait son corps l’avait quitté, le simple fait de tenir debout lui était impossible.

« Elle ne m’a pas répondu… Je me demande ce qu’elle en pense. Peut-être qu’elle se rappelle de la dernière fois ou elle avait été sacrifié, peut-être qu’elle en était heureuse. La folie humaine m’épatera toujours. »

Le sang coulait lentement de son épaule. Ses forces aussi le quittaient lentement. Il se sentait soulevé, transporté.

« C’est donc elle la sœur d’Elena.. Enfin ça ne m’étonne pas tant que ça. Elle est forte, je le vois, je le sens. »

- Mais la force n’est rien… Murmura-t-il presque sans le vouloir.

« Elle veut éliminer le reste de mes hommes ? Ca n’est même pas assez crédible pour être ne serait-ce qu’une plaisanterie. Comment espère-t-elle vouloir attraper des hommes qui ont parcouru et cartographié ces terres des jours durant. De toutes les façons je leurs fais confiance pour survivre, et rentrer chez eux en pleine santé. »

On le déposa sur un cheval. Le choque l’avait épuisé, mais il reprenait conscience.

« Tiens, elle revient déjà ? Je n’ai jamais vraiment eut l’occasion d’utiliser autant d’énergie en aussi peu de temps. Je me sens revivre… »

Son corps se rechargeait en énergie assez rapidement. Rien d’assez important pour se soigner ou quoi que ce soit du genre. Mais juste assez pour reprendre conscience.
Les mots de Leila lui parvenaient maintenant avec clarté.

« C’est drôle.. Sa voix ressemble étrangement à celle de sa sœur. »

La conscience revenue, son sourire doux était à nouveau apparue sur son visage tendis qu’il écoutait la demande de sa ravisseuse.

- Je suis Séphiel Aëristh de L’armée Kiels. Vous vous doutez donc que vos actions équivalent à une déclaration de guerre ?

Il Eclata d’un rire cristallin puis continua.

- Ne vous en faites pas. Je ne cherche pas la guerre, et ça mes compagnons le savent. Ils feront surement de leurs mieux pour éviter une telle situation, même si je ne peux pas revenir à leurs côtés.

Effectivement, le tacticien était sûr que son frère aurait fait de son mieux pour étouffer l’affaire. Il savait que pour son frère la guerre était la dernière des choses à faire.

- Mais vous avez conscience également que je ne suis pas sur vos terres, chère guerrière de Yuen. Nous sommes à la frontière, mon but est de cartographier cette frontière. Je suis en règle, donc soyez gentil et laissez-moi y aller.

Il ne put contenir un nouveau rire devant l’incongruité de sa demande. Il était sincère, mais se doutait que la guerrière ne serait pas de cet avis.

- Mais j’avoue que je vous comprends. Etre celle qui à réussit à défaire un général Kiels, ça doit bien valoir quelques galons non ?

Le fait que Lei ne parlait pas l’arrangeait. Il pouvait en profiter pour bavarder à sa guise. Dans sa voix on pouvait entendre une pointe de tendresse et non d’ironie. C’était surement à cause de la ressemblance qu’elle partageait avec Elena

Le cheval arriva, elle posa ainsi Séphiel derrière la selle à plat ventre sur l'arrière train du cheval. Ainsi posé, sa tête venait sur le flac gauche du cheval et ses jambes étaient de l'autre coté. Après tout il ne pouvait s'en prendre qu'à lui même, lui et ses hommes n'avaient qu'à rester sur leur terre au lieu de traverser la montagne jusqu'ici pour cartographier les lieux. Leila laissa Sephiel sur le cheval pieds et poings liés tandis qu'elle allait aider à porter Ruyona complètement dans les vapes, ils le posèrent difficilement à cause de son armure. Ceci fait ils le calèrent comme ils purent sur la selle le reste du corps avachit sur le cheval. Le guerrier partit en avant, l'archer surveillait leurs arrières tandis qu'ils avançaient d'une marche tellement lente que ça en devenait même ridicule. Dans un sens Leila savait qu'ils ne pourraient pas avancer plus vite et que les autres hommes ne reviendrait pas tant que les autre ne seraient pas capturés tués, ou tant qu'ils ne seraient pas sur de l’absence de ceux-ci sur les terres de Meyo. C'est alors que la pipelette se mit en action. Comment une seule personne pouvait éveiller tant de colère en elle avec si peu de mots ? Surement était-ce parce que ce salopiaud parlait de déclaration de guerre ? Le regard vert de Leila devînt bien plus sombre et ses sourcils se froncèrent, ni une ni deux elle attrapa son visage par les joues de la main gauche. Le visage de Séphiel fut relevé par une poigne quasi d'homme puis elle le regarda droit dans les yeux avant qu'il n'éclate de rire. Ce gars là avait beaucoup de parlotte dans le ventre mais c'était tout. N'avait-il pas pensé que cartographier Meyo, ou ses frontières soit Seihuka ou Satsuji était passible d'une exécution sur place pour les étrangers ? Dans le cas de ce petit gars là, il venait donc d'Eresia. Ce n'était plus une affaire de clan, plus une affaire de Yuen. Leila dit alors:

" - La frontière entre Satsuji et Meyo appartient à Yuen. Vous êtes un prisonnier d'état, non pas un prisonnier de clan. Servez vous de votre tête " Mon Général ". Les Kiels n'existent pas ici, vous êtes l'ennemi de tout le monde. "

Pourquoi avait-elle parlé tant ? Ah oui l'éducation de Meyo...Un prisonnier devait être informé de sa condition s'il ne la connaissait pas et Leila devait remplacer Ruyona qui était dans les vapes si ce n'est mort.Mort oui car c'était la seconde fois qu'elle voyait ce genre de chose dans sa vie. Ce que certains appellent de la magie, la première fois c'était Glen...Et qu'elle façon de faire, coupler la magie au sabre.Mais voilà Leila ne connaissait absolument rien de tout cela, ça lui était complètement distant et lointain. Parfois, elle tentait de le ressentir mais rien, un peu comme si elle n'avait pas conscience de l'existence de cette chose en elle. Aucune idée, de comment ni où cela pourrait se trouver...Alors imaginez que pratiquer la magie pour elle était bien une chose difficile pour ne pas dire impossible. Ce Kiels aux cheveux blancs était arrogant et stupide. Parler beaucoup alors que l'on n'est pas en situation...Était-ce cela un Eresien ? Si oui elle les plaignaient déjà et lui le premier pour avoir été promu général. Général ?! Ce gars là ? Assez stupide pour faire le malin sur les terres ennemies, tentez de faire de la parlotte pour l'embobiner ? Mais voilà, peu importe la frontière, même si ça avait été celle d'Anhar la haut dans les plus hautes montagnes, elle l’aurait capturé. Pour le bien de tous. Cartographier pour quoi si ce n'est pas pour la guerre ? Était-il fou ? La guerrière faillit rigoler quand elle y repensait, comment osait-il penser qu'il pourrait s'en sortir en se prétendant hors de Meyo ? De toute les manières, ça faisait environ un quart d'heure qu'ils marchaient et ils étaient bien sur Meyo. Des bruits se firent entendre et une dizaine d'hommes en noirs sortirent des arbres et des buissons encerclant les quatre. Par réflexe elle avait dégainé son katana mais c'était perdu contre les ninjas de Satsuji.

" - Bonsoir. Nous venons récupérer notre prisonnier. Ils espionnaient sur nos terres, mais par un malheureux hasard vous êtes intervenus plus vite.

- Vous n'êtes pas chez vous, restez à votre place dans l'ombre. Il s'agit là d'une affaire de Yuen, vous n'avez rien à y faire. Rappelez vous de nos accords, vous connaissez votre rôle. Il n'est pas à la surface, ne déclenchez pas une guerre de clan inutile. "

Ruyona venait de se réveiller et il venait de sauter sur la terre ferme l'arme en main même si lui aussi savait que c'était peine perdue de se battre contre des lâches en nombre supérieur quand on est encerclé. A priori, ces ninjas les avaient suivit sur quelques kilomètres depuis la frontière pour récupérer leur prisonnier. Leila était satisfaite du retour du moine guerrier, il saurait gérer cette situation bien mieux qu'elle n'aurait pu le faire. Après ces dires, celui qui semblait être le chef fit une fausse courbette plus irrespectueuse qu'autre chose puis il dit calmement avant de s'en aller dans l'ombre des arbre et disparaître:

" - Alors attention aux ennemis de chez vous...Je m'occupes des étrangers, ils sont sur nos terres. Je vous promets de pas tuer vos hommes s'ils me laissent mes prisonniers. "

Un rire sombre puis plus personne. Les ninjas étaient ainsi, de vrais vicelards. Mais ils savaient que s'ils voulaient survivre ils devaient travailler avec les clans comme Meyo, Hankai, Seihuka. Et l'inverse était vrai, les samouraïs avaient bien souvent besoin d'assassin pour éliminer leurs cibles les plus difficiles à atteindre. Voilà qu'il s'effaçait dans l'ombre et l'archer expliquait alors à Ruyona d'où venait Séphiel et tout ce qui s'était passé depuis son absence. A priori les hommes de Séphiel étaient passé de l'autre côté de la frontière en direction de Satsuji. Tant qu'ils ne revenaient pas ici, elle s'en fichait un peu de leur sort en fait...Elle était juste inquiète par ces bandits, ces ninjas les avaient à priori repérés mais n'en avaient pas dit plus, vraiment des vicelards.

-Je vous trouve de bien mauvaise fois dame Leila. C’est vous qui m’emmenez sur vos terres alors que nous étions sur les notres. Techniquement vous vous rendez coupable de violation du territoire Eresien. Mais bon ce n’est plus véritablement important. Après tous je vous ai trouvé.

Son sourire était toujours aussi rayonnant. Il avait volontairement usé du vouvoiement. Ce qui chez lui était loin d’être une marque de respect. Le temps était passé et sa magie avait repris possession de son corps. Mais attaché comme il l’était-il ne pouvait pas l’utiliser.

« Quand bien même j’arrive à me libérer je crains que je ne puisse tout de même pas m’éloigner bien loin. Ma magie utilise principalement l’effet de surprise. Mais maintenant qu’ils savent que je suis capable d’envoyer des rayons avec mes mains ils seront surement à même de me contrer. Surtout cette petite Lei qui me semble avoir un sens aiguisé du combat. Enfin, je me demande ce que font les autres. J’imagine qu’ils ne devraient pas trop tarder, si je pénètre dans le village tout sera fini pour moi. »

A cette dernière pensé le jeune homme sourit calmement.

- Dit Leila ? Tu es sur que c’était une bonne idée d’envoyer tes archers aller chercher mes hommes ? Enfin j’imagine qu’ils sont d’excellents combattants, d’excellents pisteurs, et d’excellents tacticiens. Enfin tu comprends, si dans toute l’armée Kiels s’est eux qui ont été choisis pour m’accompagner tu imagines bien qu’ils ne sont pas mauvais…

Il n’attendait pas de réponse de sa part…

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Kayle Aëristh

Le guerrier ne pouvait enlever cette expression de dégout qu’il portait sur son visage. Il portait comme tous une tenue rappelant le style Yuen. La simple vision de son corps taillé par l’effort forçait le respect. Il silence de mort régnait parmi le groupe de soldat, uniquement brisé par le bruit de sabots martelant le sol. Ils avaient dû fuir, c’était leurs seuls et unique solution.

« NON ! »

Pensait Kayle Aëristh fou de rage. S’ils avaient dû agir de la sorte c’était parce que leurs chefs en avait décidé ensuite. La seule raison qui la poussé à partir était la confiance aveugle qu’il portait en son frère. Mais il l’avait compris, il y avait autre chose derrière tout ça. Jamais son frère n’aurait abandonné sa vie de la sorte. Kayle savait qu’il leurs faisait confiance pour venir à sa rescousse au plus vite.

Heureusement pour eux, ces terres ils les connaissaient mieux que quiconque. Après avoir passé une semaine entierre à en observer les moindres détails il ne pouvait en être autrement.
L’homme fini par se calmer. Il savait que la colère était le meilleur moyen pour commettre des erreurs. Hors maintenant il ne pouvait se le permettre.

- Arrêtons-nous ici. Cachez les chevaux dans un coin et attendant patiemment. Il y a de fortes chances que d’autres ennemis soient à nos trousses. Une fois que nous nous en seront occupé nous irons à la recherche du chef.

Calme, réfléchit, fort et brave. Kayle avait toutes qualités requise pour faire un chef d’exceptions. Néanmoins la plupart du temps ce n’était pas le rôle qui l’attirait. Il préférait veiller sur son frère dans l’ombre, toujours à ses côtés il avait juré de le protéger quoi qu’il en coute.

- Utilisez les cordes pour préparer un piège.

L’un d’entre eux était connu pour pouvoir fabriquer des pièges efficaces à une vitesse remarquable. Le groupe s’était caché dans un petit abri naturel formé par la montagne. Deux murs de pierre formaient un couloir menant vers la frontière Eresienne. Bien vite ils purent constater que l’hypothèse de leur chef provisoire était juste. Quelques silhouettes sombres se dessinaient sous le claire de Lune.

- Ils sont trop loin pour que l’on puisse les attaquer de front. Mais nous pouvons tout de même les affaiblir. Pierre je compte sur toi.

Il faisait sombre, mais la lune pleine ce soir la offrait une luminosité suffisante pour lui. En effet il était réputé comme le meilleur tireur de l’école Kiels. Depuis qu’il avait commencé ses missions en compagnie des frères Aëristh il n’a eut de cesse d’affiner son art.
Il saisit son arbalète de confection purement Kiels. Elle rendait ridicule les quelques modèles que l’on voyait en voyageant à Yuen ou An’har.
Il visa consciencieusement et attendit qu’un nuage se dissipe. Il tira en direction du plus proche des hommes et l’atteint à la cuisse.
Le tireur se mordit la lèvre de rage.

-Bravo !
-Je visais pourtant sa tête…

Kayle lui offrit un sourire réconfortant. Tout se mit en place très vite.

- Le piège est mis en place !
- Parfait ! Vous tous, saisissez-vous de vos arbalètes et tirez vers eux. Faite vite !

Le but n’était pas d’en atteindre un autre mais de signifier aux ennemis leurs position.
Avant que les Yuen se comprennent ce qu’il venait d’arriver les cinq hommes tirent dans leurs direction. Evidement personne n’atteint de cible excepté Pierre qui en eut un second à l’épaule cette fois-là. Il se mordit une nouvelle fois la langue, pour lui c’était un échec.

- Partons maintenant !

Les hommes prirent leurs chevaux et empruntèrent le chemin inverse. S’ils avaient le malheure de les suivre le piège se mettrait en place et grâce à un mécanisme subtile les enverraient valsé contre les parois rocheuses.

Le groupe continua ainsi à avancer au galop. Jusqu’à devenir irrattrapable.

- Retournons les cherchez. Avec un peu de chance notre chef n’est pas trop loin du point de départ. Et puis, nous avons toujours les cristaux pisteurs pour les retrouver.

C’était aussi une invention Kiels. Chacun d’entre eux en possédait une petite fiole. En cas de problème il suffisait de l’ouvrir ce qui libérait les cristaux. Ils avaient la particularité de bien adhérer au sol. Minuscule et discret, il fallait être un Kiels pour les remarquer.

Après avoir fait un tour gigantesque par prudence les hommes arrivèrent enfin à l’endroit initial. Il n’y avait plus personne. Les soldats mirent plus de dix minutes à trouver le premier cristal pas plus gros qu’un grain de sable. Le second dix mètres plus loin, l’autre encore vingt mètres plus loin. C’était bon, ils avaient retrouvé sa piste !

Le groupe partit rapidement à leurs poursuites. Galopant à une vitesse folle ils arrivèrent finalement à les voir au loin.

- Ils ne sont que la…

Encore une fois les chevaux furent mit de coté au profit du pas de course. Rapide et discret.

Une fois arrivé à leurs niveaux une flèche tirée par Pierre passa à quelques centimètres de la tête de Leila. Pour lui tirer en courant n’était pas aisé. Kayle parla.

- Relâchez-le si vous tenez à la vie !

Kayle portait à ce moment-là son épée lourde. Les quatre autres visaient armé d’arbalète en métal.

Alors qu'ils continuaient d'avancer vers le village, ils entendirent des pas et la guerrière n'eut même pas le temps de se retourner qu'un carreau d'arbalète lui frôla le cou et l'épaule. La sensation lui fit un frisson et l'immobilisa un quart de secondes, cependant dès qu'elle entendit la voix qui parlait de son prisonnier ses réflexes revinrent comme un cheval au galop. Sa main droite dégaina le sabre tandis que sa main gauche attrapait le col de Séphiel pour le tirer du cheval et le faire tomber lourdement à terre. ELle coupa ses liens. Ceci fait elle le releva et posa la lame sur sa gorge tut en s'en servant de bouclier humain. Pourquoi avait-elle fait cela ? Premièrement parce que si ce Séphiel prenait un carreau d'arbalète ce ne serait pas pour lui déplaire et deuxièmement parce que si les copains de ce Kiels étaient là...Satsuji n'était surement pas loin. Étant partit sur leurs traces, impossible qu'ils ne soient pas loin. Elle savait que s'ils avaient juré de les capturer mort ou vifs ils reviendraient ici et ce n'est pas Leila qui allait les en empêcher. D'ailleurs un sourire complètement démoniaque se dessina sur les lèvres de la guerrière, ce petit bleu d'Eresia croyait vraiment qu'un Samouraï de Yuen comme Leila allait abandonner un prisonnier pour sa vie ? Surement pas, elle souriait car elle attendait de voir comment cela allait se passer, les guerriers de Yuen sont élevés et entraînés ainsi: La passion de la mort. Que lorsqu'il faut choisir entre vivre et mourir, il faut préférer mourir. Cela enlève tout doute sur le futur et le combat qui viendra n'en sera que meilleur. Ce petit garçon ne devait pas encore assez connaître les guerriers de Yuen pour marchander. On ne marchande pas avec un guerrier de Yuen, c'est simple! Sa lame s'apprêtait à couper sa gorge, et elle l'aurait fait sans hésiter s'il ne lui servait pas de bouclier. Et surtout si elle n'avait pas envie de voir jusqu'où irait ces garçons d'Eresia. Manque de chance cependant...De partout sortirent des ninjas et Leila savait qu'il ne fallait surtout plus bouger. Ce Séphiel était à elle, c'était leur chef et elle le garderait avec elle jusqu'au bout. Mais rien ne les empêchait de prendre le reste du groupe Eresien, elle s'en fichait.

" - Donnez nous le-... "

Une flèche lui transperça le cou par la gauche. Le chef ninja fut interrompu bien vite et personne ne comprit d'où venait le coup. Les yeux verts de la guerrière se mirent à scruter tout les alentours, et elle vit alors plusieurs bandits sortir des broussailles aux alentours. Aucune sommation, aucune demande. Ils se jetèrent tout simplement dans le tas et ils se mirent à attaquer. Sèchement elle laissa Séphiel retomber sur ses genoux et coupa la tête de celui qui arrivait d'en face avant qu'il ne tue Séphiel ou elle même. Le geste fut simple, sec et rapide. A sa droite c'est un ninja qui se mit à attaquer, il perdit sa jambe droite par section au niveau du genoux. Encore en un seul mouvement, l'hémoglobine de ses ennemis avait perlés un peu sur son visage lui rendant un air de tueuse en série. Tout de suite, bien que c'était la mêlée générale, Leila avait un peu la paix. Un des Kiels s'approcha d'elle, mais un ninja lui sauta dessus et elle comprit que s'ils restaient là ils mourraient tous en s'entretuant. Sa main gauche tenait le col de Séphiel et son sabre lui menaçait de couper sa gorge, pendant ce temps elle reculait comme elle pouvait et enfin ils s'enfuirent. Cependant ce fut bien malgré eux, en reculant Leila n'avait pas vu une pente raider et tout disparurent dans l'ombre roulant dans les herbes cachés par les ombres de la nuit. Roulant et glissant par moment Leila se réceptionna avec le ventre contre un arbre. Toussant, elle se releva cherchant Séphiel des yeux. Respirer lui était totalement impossible, son estomac était totalement noué et sa vision un peu trouble. Ajoutez à cela qu'il fasse nuit et vous comprenez pourquoi elle ne vit Séphiel qu'un posant son pied sur lui.

Par respect, certes minime mais par respect, elle ôta son pied et se mit à observer la pente qui était bien trop raide et bien trop longue pour être remontée avec un blessé. Calmement elle essuya sa lame avec un chiffon puis elle la rangea dans son fourreau. Le sang abime les lames et ce sabre était tout ce qu'il lui restait de son maître. Quoiqu'il en soit, ils devaient continuer plus en avant s'ils voulaient un jour atteindre le village. Bien évidemment Leila ne se mit pas à parler mais elle lui montra la voix avant de se pencher sur sa blessure. Il finirait par mourir s'il restait comme ça, sans lui demander son avis elle l'adossa contre un arbre où la lune éclairait assez bien puis elle lui ôta ses vêtement au niveau du torse pour regarder la plaie. La fente où la tête de la flèche était rentrée était bien dessinée, elle pourrait y passe deux doigts si elle faisait attention. Mais avant de procéder au soins, elle sortir une petite gourde de sa ceinture et elle en versa sur sa plaie. Du saké. Il n'apprécierait surement pas la douleur, elle en mit aussi sur ses mains. La main gauche de Leila vînt se plaquer sur sa bouche pour l'empêcher de crier et sa main droite plongea deux doigts puis elle arracha la tête de la flèche rapidement. Sans plus attendre elle remit du saké, tout en gardant la main sur sa bouche puis elle arracha son haut pour lui faire un bandage et lui rendit sa veste pour qu’il se couvre. Bon il est vrai que Leila est une personne assez brute, elle comme ça. Sauvage et peut-être pas très féminine dans ses façons de faire mais ce gars là était un ennemi avant tout. Il pouvait se considérer heureux d'être soigné. Enfin du moins partiellement. Le tout finit, elle se releva et attendit que Séphiel soir prêt pour reprendre la route.

Le stratège perdait de plus en plus de sang. Seule la magie qui l’habitait le gardait éveillé.
Lors que les Bandits attaquèrent tout le monde un chaos terrible régna. Enfin seulement en apparence. Il apparue bien vite qu’il fallait se liguer contre eux. C’est ainsi que sans un mot, les attaques des soldats de Kiels et des ninjas se concentrèrent vers eux.
Si les ninjas étaient plutôt bons, on ne pouvait pas en dire de même des bandits. Même s’ils étaient en surnombre, ils ne firent pas long-feu face aux deux groupes expérimentés.

Une fois le groupe de bandit défait aucune victime n’était à déclarer que ce soit chez les Kiels ou chez les ninjas. Les deux groupes eurent ensuite le même réflexe. Ce lui de chercher Leila qui détenait le Séphiel.
Introuvable, ils se jaugèrent quelques instants du regard. Chacun avait encore de l’énergie à revendre. Plus sage surement, les ninjas décidèrent de se retirer, après tout leurs but était de retrouver Lei.
Les Kiels non plus n’incitèrent pas spécialement pour se lancer dans un duel à mort. Ils partirent donc eux aussi à la recherche de leurs chefs.

Bien loin Séphiel se faisait « soigner » par la combattante. Lorsqu’elle mit ses doigts dans son épaule pour en extraire la pointe de la flèche il dut se retenir au maximum pour ne pas mordre au sang la main qui l’empêchait de crier. Il réussit néanmoins à surmonter la douleur qui s’atténua lentement. Après tout il avait l’habitude de la maladie. Ce genre de douleur n’était pas pour lui quelque que chose de bien original.

Il regarda battante avec un regard doux. Voir son expression contrarié tandit qu’elle le soignait, l’amusait assez. Il se leva lentement. Manquant au début de retomber au sol, il parvint à trouver une sorte d’équilibre. Après tout il avait perdu une bonne quantité de sang.
Alors que Lei lui intimait de la suivre il ne bougea pas.

- Leila je suis désolé mais je ne te suivrais pas dans ce village.

L’homme se rassit contre un arbre, même s’il ne le montrait pas, il n’avait pas la force de tenir debout.

- Moi je reste ici. J’ai faim.

Il regarda ensuite distraitement les alentours dans l’espoir de trouver un arbre fruitier ou quelque chose de la sorte. Il remarqua un bananier non loin de lui. Après quelques efforts il parvint à se lever et prit un régiment. Après s’être assis il commença à en manger une et dit.

- Après tout si tu m’emmènes à la potence tes seuls chances de savoir ce qu’est devenue ta sœur serait réduite à néant.

Il la regarda en souriant puis lui envoya une banane en guise de paiement.

- Tu es finalement assez gentille tu sais ? A croire que tu as été offerte à la déesse Elyna.

Il éclata d’un rire cristallin avant de reprendre une bouché. Sous forme de blague, il avait donné une information supplémentaire pour lui prouver qu’il disait vrai.

Ne pas suivre Leila dans ce village ? La guerrière se retint de rire, amusée et à la fois stressée? Cet Eresien était-il fou ? Pensait-il qu'il resterait en vie en procédant de la sorte ? Le choc culturel était bien là, et ce petit blanc semblait être un goujat de premier ordre. Séphiel s'adossa contre un arbre et c'était comme si l'idée qu'il allait se faire tuer se le champ l'avait quittée. La seule raison pour laquelle il avait été soigné, c'était pour être punis plus tard. Mais de suite ou maintenant il n'y avait pas vraiment de différence pour elle. Séphiel décrocha des bananes sous le regard sombre de Leila qui ne bougeait pas par peur de le tuer sans avoir assez réfléchit. Son cerveau marchait à deux-cent à l'heure, maintenant ou non ? Pesant le pour et le contre et se rendant compte qu'il y avait bien plus de pour que de contre elle s'avança avec calme. Pour sur elle allait lui couper la tête cependant, voilà il joua de la corde sensible. Sa sœur ? Était-il fou de parler d'elle ? Ses yeux verts devinrent encore plus sombre, elle semblait encore plus enragée. Cependant, la guerrière le laissa finir. Après tout peut-être avait-il encore quelque chose à dire.

Un léger sourire, très léger même se dessina sur ses lèvres. Sa sœur était donc pas si loin d'elle car a travers ce gugusse il y avait une trace de sa chère sœur. Ne se demandant pas qu'elle relations ils entretenaient, elle ne voyait qu'une chose. Elena était sa sœur et ce gars la était un moyen d'y arriver. Le tuer n'était donc plus envisageable, ni le ramener au village. Que devait-elle faire ? Le séquestrer jusqu'à ce qu'elle la retrouve ? Inhumain certes, très long pour l'otage mais au final quelque chose d’extrêmement efficace. L'idée de le séquestrer commençait à faire son chemin mais finalement elle secoua la tête. Leila avait chaud malgré la nuit. La plupart des gens auraient froid mais pas une habituée comme elle. Très gentille ? Non, ce n'est pas de la gentillesse qu'il y a en Leila. Plutôt de l'intérêt et si Séphiel avait la chance de pouvoir rester vivant un peu plus longtemps, la guerrière se demandait où était Elena. Comment savait-il qu'elle avait une sœur, comme pouvait-il affirmer cela ? Ce salaud de garde qui avait prononcé son nom de famille...C'était à la fois une bénédiction et une malédiction ce gars là. Bénédiction, malédiction se répétait-elle dans sa tête. Mais deux secondes Séphiel, Leila a envie de rappeler à qui elle a été offerte.

" - Où est ma sœur ? "

La question était simple, mais sa voix contenait une rage infinie. Ses yeux verts fusillaient violemment Séphiel sans compter que ses deux mains avaient commencé à serrer son col pour l'approcher de son visage. Elle gentille ? Nan il ne fallait pas la confondre avec sa sœur, une vierge qui a livré sa vie à Elyna pour faire le bien. Leila n'était pas de ce bord là, du moins elle ne passait pas du tout par le même chemin pour arriver à ses fins. La guerrière était plus du genre à démembrer quelqu'un jusqu'à ce qu'il parle et à s'entrainer à découper de plus en plus propre. Dans l'objectif de récupérer son honneur et sa sœur. Le reste, peu importe. Une fois qu'elle sentit qu'elle avait assez dégagé sa frustration, elle le lâcha et se releva. Après tout pourquoi le brusquer, s'il disait vrai mieux valait mieux qu'il donne les informations. Où était-elle, comment allait-elle. Et surtout, que faisait-elle depuis tout ce temps.

Séphiel s’amusait réellement. Loin de l’impressionner, le fait de voir le visage de Leila se déformer de manière chaque fois plus inventives était quelque chose d’assez distrayant. On pouvait dire qu’il avait oublié qu’il aurait pu mourir tout moment. Mais ce n’était pas tout à fait le cas. Il avait l’habitude de jouer sur la corde sensible comme cela. Ayant toujours un coup d’avance sur sa cible, celui-là était sa carte maitresse. Il avait attendu le moment propice pour lui parler de sa sœur. Il fallait qu’elle et elle seule puisse entendre ces mots. C’était une question de respect envers Elena.

- Ta sœur est en Eresia. Elle va bien, et elle te cherche. A ton avis pourquoi est-ce que je passe le plus claire de mon temps à Yuen alors que je suis dans l’armée Eresienne ? C’était pour te trouver..

Sa présence en Yuen n’était pas un hasard. A chaque fois qu’une mission se proposait à lui, même les plus difficiles ou moins gratifiantes. Il acceptait sans hésitation. Comme indice il n’avait rien, mis à part les vieilles légendes sur les déesses que lui avait raconté Elena. Ainsi lorsqu’il croisait une guerrière d’exception il enquêtait, si jamais son nom était « Leila » il l’avait trouvé.

- Comme je t’ai dis, c’est à ta réaction que j’ai compris que c’était toi. Enfin…

Il lui sourit tendrement. Dans un sens elle lui rappelait sa compagne.

- J’ai fait tout ce chemin pour te dire cela. Qu’elle est en vie. Par contre, je ne sais pas si c’est une bonne chose que tu la rencontres. Je crains que voir sa sœur dans un état aussi déplorable lui faire plus de mal que de bien… Je ne vois qu’un démon possédé par la rage et la colère..

Le jeune homme sortit un papier et commença a gribouiller quelques petites inscriptions. Après l’avoir enroulé il l’envoya à Leila.

- Nous nous reverrons dans un moi. Avec un peu de chance tu te seras débarrassé de ta rage. La je te présenterais à Elena. Sinon, nous attendrons encore le temps qu’il faudra.

Il prit ensuite la fiole caché dans le rêver de sa veste. Elle était ouverte et laissait tomber quelques particules brillantes.

- C’est étonnant que tu n’aies toujours pas remarqué.

Les cinq compagnons des stratèges apparurent d’un coup, complètement essoufflés. Ils avaient passé un moment à chercher la piste des cristaux. Dans la précipitation Pierre tira quelques flèche en directions de Leila. Kayle quand à lui saisit son frère comme un sac a patate avant de s’enfuir dans la brousse.

HRP // Pour moi c'est bon. Enfin le rp peut continuer si tu pars à ma poursuite faisant intervenir les pnj bla bla. Enfin je serais plutot d'avis d'en faire un autre. Tu me diras.

Il parlait beaucoup, même pour un Eresien. Son arrogance n'avait d’égal que son hypocrisie et c'est ce qui mettait hors d'elle Leila. La guerrière savait très bien qu'il ne venait pas ici avec tant d'homme pour venir la retrouver, quand bien même il y aurait un peu de vrai ce Kiels ne venait pas que pour ça. C'était une évidence et elle se demandais à quoi il jouait en essayant de la faire tourner en bourrique. Avait-elle l'air si stupide que ça ? Non, elle ne l'était pas et tout ce qu'elle voyait c'est que ce type là devant elle menait des actions contre elle et son pays...Puis à quoi avait pensé son père en envoyant Elena en Eresia? Était-il tombé sur la tête ? C'est sur, elle tuerait son père et lentement. Pour ce Séphiel, elle se recommandait fortement d'arracher la tête de ses épaules mais pour cela elle attendrais. Non pas par vengeance personnelle mais tout simplement parce qu'il menait des opérations contre son pays et que ce n'était surement pas la dernière fois. Elle l'arrêterais donc, mais en attendais elle irais chercher sa sœur. Mais au fond d'elle, elle le remercia d'une chose. Séphiel lui avait dit la vérité, elle était là de suite un modèle de rage et de colère chose que son maître n'aurait pas apprécié. Même s'il est tout à fait compréhensible au vu des récents évènements. Attachée au lasso par le coup la première fois qu'elle le vit et la seconde il la prenait pour une cruche. Souriante elle hocha, le laissant croire qu'il avait réussit son coup. Il n'avait en rien dominé Leila, il lui avait juste fait remarqué une chose vraie et il ne fallait pas qu'il croit que c'est lui qui avait décidé de quand elle verrais sa sœur.

Une leçon par un modèle d'hypocrisie et d'arrogance, ce n'est pas grave. Un jour son tour viendra et si le destin le veut il en perdra même la vie. Mais en attendant la guerrière avait d'autre chose à régler. Aller en Eresia n'était en rien sa priorité, si sa sœur allait bien qu'elle profite. Leila voulait la retrouver, pas aller la chercher. Du moins pas pour le moment, Eresia étant la contrée avec le peuple qu'elle hais le plus pour le moment elle allait s'occuper de ses terres. Une fois son père démembré, elle aviserais pour la suite. Elena attendrait, si elle allait bien jusqu'ici il n'y avait pas de raisons pour que ça change. Du moins à priori. Elle fut étonnée et eut un petit rictus en voyant les minuscules grains de sables du Kiels, comment voulait-il que quelqu'un d'occupé à surveiller des ninjas puisse remarquer cela ? Cependant elle ne fit en rien la remarque et elle lui tourna le dos calmement avec son parchemin dans sa poche. La guerrière prit alors le sentier que descendait un peu plus loin qui l'emmènerait au village. Une chose était sure, après cela les frontières serait surveillées au peigne fin et Leila le recommanderait fortement dans le rapport de cette mission. Avant d'être trop loin, elle fit un signe à Séphiel lui indiquant la route à suivre pour rentrer chez lui. Puis son doigts fit signe de lui couper la gorge, elle le ferait si elle le recroisait sur ses terres et ça il pouvait en être sur. Il ferait bien de rentrer en Eresia. Leila ne pouvait pas se permettre de laisser ce genre de danger sur les terres de Yuen.

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