Il y a trois sortes d'êtres : les vivants, les morts et les marins. [Leila] [I]

« Ferme-la si tu ne veux pas que je te crève sur place ! »

Amaryllis criait tellement fort que sa voix raisonnait à travers tout l'île où elle et son équipage avait jeté l'ancre. Elle tenait son épée à bout de bras et pointait dangereusement la gorge d'un matelot désobéissant. Le soleil était harassant et couvrait les lieux de sa chaleur insupportable, ce qui rendait encore plus irritante la jeune pirate déjà si colérique. Le pauvre homme qu'elle menaçait de son sabre avait simplement suggéré une pause, cela faisait des heures qu'ils travaillaient, et l'astre lumineux commençait à les faire défaillir.
Effectivement, le bateau des pirates avait été endommagé, il s'était pris un rocher et la coque du navire était trouée de toute part. Ils avaient donc du poser pied à terre pour réparer au plus vite cette erreur. Et devoir passer du temps hors de son précieux vaisseau, Amaryllis ne le supportait pas ! Elle était sur les nerfs et gigotait dans tous les sens, hurlant des ordres à ses compagnons qui ne risquèrent plus à la vexer tellement elle était impulsive.

« Je vous rappelle qu'on s'est pris une stupide pierre parce que vous dormiez tous, abrutis ! C'est comme ça que vous comptez devenir les souverains des mers ? Débiles profonds ! Et de plus vous osez demander une pause ? C'est la meilleure ! Imbéciles sans cervelle ! Vous allez me réparer ça avant que je ne vous égorge tous et que cette île devienne votre cimetière ! »

Ils étaient tous figés sur place, ils savaient qu'elle ne plaisantait pas et se retrouvaient interdits devant ses dires mais un ultime regard noir de l'intolérante capitaine suffit à les faire bouger à nouveau. Ce n'était pas avec un moyen de transport amoché qu'ils allaient retrouver la gloire d'antan et Amarylis avait horreur de ne rien faire, car pour elle, être sur terre signifiait perdre du temps. Elle poussa un énième soupir et s'éloigna à grand pas de ses compagnons qu'elle comparait pour le coup à une bande d'incapables alors que ceux-ci travaillaient d'arrache-pied pour la satisfaire. La jeune pirate planta violemment sa lame dans le sable et s'assit au bord de la mer. Elle toucha du bout des doigts l'eau bleutée aux reflets d'azur et pencha la tête en arrière, observant le ciel pratiquement aussi brillant que le soleil.

Bien trop fière pour montrer qu'elle mourait de chaud, elle jetait des regards furtifs un peu partout et s'essuyait discrètement le front de son mouchoir en soie. Finalement, voyant que personne ne se profilait à l'horizon, elle s'allongea lourdement sur le dos et posa son chapeau extravaguant sur son visage. De loin on pouvait croire que c'était une autruche qui avait la tête cachée dans le sable... Mais si quelqu'un avait le malheur de lui faire ce genre de remarque, il ne s'en sortirait sûrement pas vivant. La jeune femme ne cessait de bouger ses jambes de haut en bas. Tellement hyperactive, elle arrivait à s'ennuyer de sa sorte de sieste. Mais hors de question d'aider les autres, c'était leur faute ! Et elle était bien trop digne pour daigner apporter un coup de main. Elle poussa un grognement féroce sous son couvre-chef et l'enfonça un peu plus sur sa tête. Elle finit par arrêter de bouger comme un asticot, passant du tout au tout elle ne fit plus un seul mouvement et resta allongée sur le dos, son chapeau sur le visage pour la protéger du soleil. Amaryllis avait finit par se calmer, du moins extérieurement... Elle ne faisait plus aucun bruit, plus aucun geste, on pouvait presque croire qu'elle était morte.

Le vent soufflait sur son visage, amenant à ses lèvres se désagréable goût marin du sel. Vivement qu'elle pose pied à terre se disait-elle, tandis qu'ils naviguaient en direction de An'har. Par moment elle se demandait pourquoi elle avait fait cette folie que de monter sur un navire en direction d'un pays qu'elle n'a jamais vu...Surement à cause de ses origines paternelle se disait-elle. Mais qu'avait-elle à y faire, voir une culture et des terres inconnues où sont père aurait vécu ou vivrait encore ? Que de futilités. Dans un sens, cela la forgerait un peu plus, elle apprendrait beaucoup de ce peuple dont elle n'avait aucune idée. A part évidemment ce que certains voyageurs en racontaient. Mais rien ne vaut un bon voyage pour bien se rendre compte. C'était donc le désire d'apprendre, peut-être le désir de se découvrir elle même qui la poussé à s'y rendre. Peu importait, de toute les manière elle était là et sa monture aussi, Tonnerre un cheval brun des plus musclé et des plus massifs qui lui ait été donné de voir. Le vent gonflant les voiles les emmenait à toute vitesse près de la côte. Même si on lui avait dit où elle se rendait, cette phonétique et cette façon de nommer les lieux lui était si étrangère qu'elle ne s'en souvenait déjà plus. Comme à son habitude elle ne parlait pas, laissant planer le doute sur elle. Tantôt certains la croyait muette, d'autre traumatisée. Peut-être était-elle un peu des deux sans vraiment l'être.

Finalement ils posèrent pied à terre et Leila du payer avec des vêtements de voyage qu'elle avait emmené, sa monnaie ci n'étant pas valable, elle ne pouvait pas payer la seconde partie de son voyage...De toute les manières le problème fut réglé bien vite. La guerrière se débrouilla pour faire un ou deux travaux sur le navire et se faire ainsi quelques pièces et acheter des vêtements lui permettant de voyager ici. C'est ainsi qu'elle acheta un morceau de tissus se posant sur les épaules cachant son cou et montant jusqu'à son nez comme un masque. Un peu comme chez les ninjas de chez elle. En ce sens elle ne fut pas dépaysé, on lui dit qu'en tempête cela lui serait utile. Mais pour le moment le morceau de tissu rouge sang ne faisait office que d'écharpe large. La chaleur et le sable sur ses terres était en quantité phénoménale comparé à sa contrée. Un point qui la frappa, passons. Tonnerre dressé la suivait sans qu'elle ne tienne les rennes et c'est ainsi qu'elle se dirigeât sur la plage. En quête de...Rien, peut-être un travail ? Une rencontre ? Quelque chose qui lui ferait découvrir ces terres. Un guide ? Elle n'en savait rien, pour le moment elle n'avait pas eut de contrôle, le seul qu'elle eut se fit sur le navire cela avait semblé être un marchandage étrange. Leila marchait donc sur la plage, son sabre était dans son fourreau enroulé dans un tissu noir, ainsi que son arc et son carquois le tout attaché à la selle du cheval. A moins qu'une fouille ne soit faite l'on n'aurait pas put dire si Leila était armée.

La jeune femme mit du temps avant de faire sa première rencontre sur la plage, et quelle rencontre ce fut. Un corps inerte sur le sable, elle s'approcha en silence. Le vent soufflait fort et à moins d'avoir ses yeux l'on n'aurait pas pu deviner la présence de Leila et encore moins celle de son cheval beaucoup plus loin en train de galoper entre montée d'eau et descente de celle-ci. Il y avait donc ce corps, si son cheval avait été plus proche elle aurait prit son sabre pour tâter du bout mais Tonnerre était trop loin, elle posa son pied sur les côtés du corps faisant un petit va et viens comme si elle avait voulu faire rouler la dépouille. A priori, vu son chapeau...C'était un marin...Quelqu'un du genre, Leila ne s'y connaissait pas trop avec les flottes maritimes, alors sur An'har...Ce n'est qu'après avoir tâter du pied qu'elle se rendit compte que cette personne dormait peut-être mais pour être sur elle mit un petit coup du bout de la botte. Après tout on ne sait jamais...Si cette personne avait besoin d'aide...Leila ferrait en sorte de faire quelque chose...Si elle était morte...Leila l'enterrait. Elle se refusait à parler, tout simplement à cause de son pacte avec Etherion.

Aussi incroyable que cela pouvait paraître, Amaryllis avait effectivement réussit à trouver le sommeil sous ce soleil de plomb. Et alors qu'elle rêvait de conquêtes maritimes, quelque chose d'irritant semblait vouloir l'arracher à ses chimères utopiques. La jeune pirate grogna méchamment et tourna le dos à cette chose étrange. Mais un pied vint botter ses fesses et elle se redressa brutalement, hurlant avant même d'avoir ouvert les yeux :

« Raaah ! Si t'es en chaleur trouve-toi une autre femme à culbuter ! »

Même si elle était très jolie et vêtue avec distinction, elle n'avait jamais été très élégante dans ses paroles, la jeune femme. Elle frotta alors ses yeux, encore plissés par son sommeil écourté et ceux-ci s’écarquillèrent alors qu'ils s'ouvraient au départ lentement. Elle cligna des yeux, pas vraiment certaine d'être réellement éveillée. Assise sur le sable, elle faisait face à une étrange... chose qui n'avait pas du tout l'air d'être d'An'har et encore moins une pirate. Une personne voilée qui venait de la tâter du pied et lui faisait face en silence. Si Amaryllis n'avait pas lorgné sans complexe sur la poitrine de celle-ci, elle n'aurait jamais pu affirmer que c'était une femme et l'aurait même pris pour un espèce de pervers malotru.

« T'es qui toi ? »

Dit-elle simplement d'une voix désagréable, empoignant par réflexe son sabre planté à portée de sa main. Était-ce son imagination ou on lui avait envoyé son parfait contraire pour la réveiller ? Cette femme paraissait si laxiste, elle ne disait pas un mot et restait plantée sur place sans faire un geste. Amaryllis quant à elle s'était déjà mise sur pieds, avait déjà remis en ordre ses vêtements qu'elle avait convenablement époussetés et avait même eu le temps de faire trois fois le tour de la femme voilée sans que celle-ci ne prononce la moindre phrase !

« On t'a coupé la langue ? Tu es morte et ton esprit vient chercher de l'aide pour reposer en paix ? Ou alors tu es peut-être une femme qui prend son pied à toucher les autres femmes de son pied ? »

Amaryllis ne pouvait s'empêcher de lui poser des questions, elle avait simplement horreur du silence et déblatérait des suspicions incroyablement stupides dans le but de faire réagir cette étrange fille. De plus la pirate était connu pour son impatience légendaire et elle tapait frénétiquement du pied, à deux doigts de l'attaquer pour la faire bouger. La pirate irritée arqua soudainement un sourcil. Soit elle devenait complètement folle, soit, chose improbable sur cette île, un cheval galopait au bord de l'eau... Quoi que cette monture était forcément celle de la muette et un sourire fourbe parcouru alors ses lèvres. Quitte à être ridicule, autant l'être jusqu'au bout. Et c'est d'une voix faussement innocente qu'elle pris une énième fois la parole :

« Regarde, un cheval ! Je vais aller le saigner et j'en ferai un bon dîner ! Je le partagerai même avec toi si tu veux ! »

Peut-être que si elle aimait sa monture elle esquisserait enfin un geste ! Amaryllis n'avait pas du tout l'habitude de chercher à connaître les autres, encore moins d’insister pour que ceux-ci racontent leur vie. Mais cette chose... fille là était tellement étrange qu'elle la poussait à chercher ce qu'il se trouvait à l'intérieur de ce corps paralysé.

Elle fit un petit pas en arrière lorsque la furie se réveilla. Un sursaut avait faillit la parcourir mais son calme avait gardé le dessus. Se sentant regarder sous tout les angles, elle ne put alors s'empêcher de faire de même. Les yeux bleus de celle qui était en face semblait vouloir l'hypnotiser tandis que ça voix criarde ne s'arrêtait pas de résonner. Ses cheveux étaient étranges, sans pigmentation. Comme celui qui l'avait attachée à un arbre avec une dague aux pieds. Elle soupira intérieurement et ne répondit pas à toute les questions qu'on lui posait et lorsque celle qui semblait être une Pirate ou un Marin la provoqua elle siffla. Une façon de siffler qui aurait paru bien étrange pour les autres vu qu'elle sifflait d'une manière complètement atypique pour An'har. Le cheval arriva au galop avec ses effets personnels attachés à la selle. Selle qui lui avait coutée la prunelle de ses yeux soit dit en passant. Le cheval arriva en quatrième vitesse et se posa à côté de Leila. Pour la moyenne des chevaux, celui-ci était massif et grand. A se demander comme la jeune femme avait réussit à monter dessus lors de la première fois.

Leila posa alors ses mains à plat en avant, montrant qu'elle ne venait pas en paix. Faisant quelque gestes se montrant elle et montrant l'horizon, signe qu'elle était arrivée en bateau d'ailleurs. La guerrière montra son cheval pour lui expliquer avec de la gestuelle comme quoi c'était le sien. Puis ne sachant pas trop comment dire qu'elle avait besoin d'un travail et d'argent elle se mit à réfléchir. Devait-elle parler ? A chaque fois que c'était avec un étranger elle se demandait, même sur An'har Etherion devait-être là, puis son honneur et surtout le pacte de son père lui interdisait de dire des choses qu'elle ne pouvait pas faire ressentir ou expliquer...Ses yeux verts regardèrent alors intensément la pirate puis elle lui montra le peu de pièces qu'elle avait. Vu son accoutrement, elle était sur un bateau et vu son chapeau, de ce qu'elle avait remarqué sur les navires ici, c'était surement elle la cheffe. Leila n'arrêtait pas de regarder la lame en main de cette jeune pirate, oui car même si Leila faisait bien plus jeune que son âge, elle semblait plus vieille que celle d'en face. Regardant sa main portant le sabre sans lâcher du regard. avait-elle une quelconque intention de la tuer elle et ou son cheval ? Le cheval ne bougeait pas car Leila avait sifflé, et il ne bougerait pas à moins qu'elle ne le dise. Il était en mode: je vais suivre ma maîtresse.

Avec force, elle s'étira laissant apparaître son bas ventre car son débardeur rougeâtre était un peu trop court pour elle. Sa queue de cheval volait dans le vent, et les tissus qu'elle avait sur elle aussi. Son treillis noir suivait les rythmes du vent, même l'espèce de tissu autour du coup faisait des sienne. Vu la chaleur des lieux, heureusement que la mer apportait un peu de vent. Les yeux de Leila se posèrent alors plus à l'horizon ou elle aperçut une masse qui semblait être un navire. Pourquoi n'avaient-ils pas accosté au port ? Elle conclut donc que c'était des pirates et qu'il faudrait les acheter ou s'en aller si elle voulait voyager. Pour le moment elle ne savait même pas trop où elle se trouvait. La guerrière sortit alors un morceau de carte de sa poche où un voyageur avait écrit: Travail en entourant certains lieux. Il avait prit Leila pour une débile. Mais ces lieux semblaient bien loin de sa position qu'elle avait entouré sur la cote. Du doigt elle pointa travail, puis fit un tour avec le plat de sa main sur An'har pour dire qu'elle voulait voyager.

Amaryllis suivit la ligne du regard de son étrange interlocutrice. Un sourire parcouru ses lèvres et elle bomba le torse avant de prendre fièrement la parole :

« Il est beau hein ? C'est le mien ! On a eu quelques complications mais il serra sur pieds dans un instant, prêt à repartir naviguer ! »

Elle ne lui avait rien demandé, mais Amaryllis ne pouvait s'empêcher de parler et combler le silence installé. Le femme au cheval sortit alors un morceau de papier qu'elle tendit à la pirate. Voyant qu'elle cherchait enfin à communiquer, elle ne perdit pas une seconde pour regarder ce qui y était écrit. Elle fronça alors les sourcils, pas vraiment certaine de ce qu'elle cherchait à lui dire.

« Tu veux travailler sur cette île et tu viens de loin ? Tu veux aller loin pour pouvoir travailler ? Ou bien tu veux peut-être simplement travailler pour pouvoir repartir. »

Amaryllis poussa un soupir, désespérée par l'attitude de la muette. C''était affreusement frustrant pour cette jeune nerveuse de devoir se creuser la tête à comprendre ses gestes bizarres alors qu'une simple parole suffirait.

« Tu sais si tu me parlais ça irait plus vite. Dans tous les cas si tu cherches à utiliser mon navire, sache que ce n'est pas un bateau de croisière. Nous sommes des pirates, pas des conducteurs au service de touristes ! On ne fait rien gratuitement, tu dois t'en douter. Et vu ton allure vestimentaire, tu dois pas être très riche !»

La capitaine s'arrêta un moment, semblant réfléchir.. A vrai dire elle avait mentit, leur bateau était sérieusement endommagé et ses hommes devaient faire d'interminables allers-retour pour rapporter les matériaux nécessaire jusqu'à l'embarcation. La mystérieuse femme elle possédait une monture, finalement elle pouvait peut être lui être utile. Amaryllis fit une nouvelle ronde autour de l'étrangère, jugeant de son état. Elle avait l'air plutôt robuste et la présence de son épée signifiait certainement qu'elle avait de l'endurance. Elle lui fit alors face et croisa les bras, reprenant d'une voix autoritaire.

« Puisque t'es pas décidée à parler on va faire simple. Tu vas hocher la tête de droit à gauche ou de bas en haut à chacune des mes questions qui n'auront comme réponse que oui ou non. »

La pirate pris une grande inspiration, comme si elle allait démarrer un marathon de longue durée.

« Tu veux quitter cette île ? Tu es prête à travailler pour moi pour y parvenir ? Tu sais obéir aux ordres sans te plaindre ? Tu es capable de supporter d'innombrables allers-retour en portant des équipements sur le dos de ton cheval ? »

Elle parlait comme à son habitude à toute vitesse mais laissait tout de même à la guerrière le temps d’exécuter ses mouvements de la tête. Elle reprit de sa voix résonnante, et comme si elle cherchait à coacher son étrange rencontre, elle en faisait des tonnes alors qu'elle parlait simplement d'un travail le plus banal du monde.

« Tu es prête à tout pour parvenir à ton but ?Trimer sous le soleil au péril de ta vie ? Allez de l'avant malgré tous les insurmontables obstacles ? Il faut des tripes quand on bosse pour moi !»

Prostrée fièrement devant celle qu'elle harassait de questions, Amaryllis dégageait une énergie infatigable.

Elle écouta attentivement celle qui était en face d'elle, c'était une pirate. Hagakure lui avait apprit une chose, aller dans l'honneur. Malgré tout l'enseignement de son maître jamais celui-ci ne lui mit dans le crâne des jugements de valeurs sur les actions des uns et des autres. Leila avait apprit à regarder autour d'elle et à faire les choix qui lui permettent de rester dans l'honneur et de suivre sa voie, tout en s'approchant le plus possible de la voie. Jusqu'à ce qu'elle décide de fusionner avec la voie ou de trouver la sienne. Peu importait pour son maître tant que Leila faisait un choix réfléchit. Cela pour dire que ce n'était pas la première fois qu'elle faisait un quelconque travail pour des truands et cela aurait pu paraître mauvais mais son maître ne lui donna qu'une code d'honneur pour le combat. Sortant de ses pensées, elle se mit donc à répondre aux questions. Elle haussa les épaules pour la première, elle ne savait pas vraiment si elle voulait partir ou non de l'île. Pour le reste, ce fut oui à chaque fois. Elle esquissa même un léger sourire quand son interlocutrice parla de plainte, Leila serait surement la dernière à se plaindre d'un travail. Vu ce qu'Hagakure lui avait fait subir en terme d'éducation et d'entrainement, cela n'arriverait jamais sans compter le pacte de son père avec Etherion.

Doucement elle s'approcha de Tonnerre, son cheval, puis elle décrocha quelque chose de long et légèrement courbé dans un genre de tissu noir. Tout en défaisant le nœud elle regardait son interlocutrice avec sourire. Son katana enfin sortit, elle le montra. Fourreau noir avec des écritures de son pays dorées dessus. Sans compter le manche noir et doré. Leila s'éloigne un peu puis sortit d'un coup sec et habile sa lame du fourreau et se mit à donne des coups dans le sable. Finalement quelque chose y était écrit. Leila. La jeune femme venait de donner son nom pour que celle-ci puisse l'appeler par autre chose que hey, muette etc...Tout en revenant elle se servit du tissu noir pour essuyer la lame qu'elle remit dans le fourreau, puis dans le tissu avant d'enfin le raccrocher à son cheval. Une fois l'entretient terminé Leila commença à marcher en direction du navire. Tonnerre la suivait un peu en retrait. Ils arrivèrent au bout de quelques minutes et elle se permit alors d'aller voir ce qui n'allait pas. Un bateau étant plutôt grand, elle mit un pied à l'étrier puis se mit en amazone pour en faire le tour et constater la fissure et enfin comprendre la raison d'un accostage aussi bâtard alors qu'un port se trouve plus loin. Ce, sans compter le fait que ce navire était celui de pirates.

Revenant en amazone, son cheval ralentit tout seul puis elle sauta avant de s'essuyer les mains par réflexe face à sa nouvelle patronne. Le cliché de celui qui vient de faire un diagnostique. Leila attendait alors patiemment les ordres, que devait-elle faire ? Porter ? Couper du bois ? Clouer ? Peu importait du moment que cela était dans le domaine de ses compétences. Son cheval commençait à avoir faim, elle le savait car ici il n'y avait que dus able et qu'il commençait à soupirer sans relâche. Le moment où elle pourrait, elle lui donnerait de quoi le rassasier...Ce genre de bête ça mange comme pas deux!

Hrp: Désolé, ça fait un peu court. Au prochain je fou des éléments perturbateurs, que ça bouge un peu! x'D

Amaryllis se braqua et fit un bond en arrière en dégainant sa lame alors que la muette sortait la sienne de son fourreau. Elle était toujours aussi méfiante, et ne connaissant pas cette femme, elle avait craint une quelconque provocation. Mais la pirate fronça les sourcils, celle dont elle elle avait craint une attaque surprise ne fit que tracer quelque chose dans le sable avec son épée. C'était d'ailleurs un katana, une arme typique de Yuen si sa mémoire ne la trahissait pas. Elle s'avança donc à pas feutrés et jeta un œil à sa création.

« Leila. »

Répéta la pirate alors que celle-ci s'éloignait jusqu'à son navire pour sûrement constater les dégâts. Les matelots présents sur le bateau avaient fait des yeux ronds en voyant passer cette étrange femme qui était parti aussi vite qu'elle était arrivée. Pendant ce temps, la capitaine soupira en observant son pauvre bateau atrophié. La jeune femme donc nommée Leila revint vite et sembla attendre sagement ses ordres. Que son cheval ait faim, Amaryllis ne pouvait le savoir, elle n'y connaissait rien aux chevaux et son interlocutrice ne parlait pas, taisant donc cette information. De toute façon elle commanda un ordre aussitôt que Leila était revenue.

« On a besoin d'un bois spécial pour réparer la fissure. Sauf que c'est à l'autre bout de la plage. Et vu qu'on peut pas rapprocher le bateau puisqu'il est hors service, on doit se taper ce trajet un nombre de fois incalculable ! Ta monture serait donc utile. »

La pirate pointa du bout du doigt l'endroit où se postaient ses apprentis bûcherons. L'endroit montré ressemblait plus à une tâche noire qu'autre chose vu la distance qui les séparait.

« T'y vas, tu charges ce qu'on te donne et tu le ramènes là. C'est pas compliqué, c'est juste chiant. Oublie pas dire que tu viens de ma part. »

Amaryllis poussa un long soupir, elle avait oublié, cette fille ne parlait pas... Mais c'était hors de question de l'accompagner, sinon pourquoi l'aurait-elle embauchée ? Pour ce genre de tâches ennuyeuses, la pirate en faisait toujours le moins possible et de plus les allers-retour était une chose qu'elle supportait difficilement. Elle sembla réfléchir un moment, dévisagea Leila d'un air plus sérieux que d'habitude puis après un énième soupir elle décrocha la broche incrustée d'un diamant rouge attachée à son nœud de ruban blanc autour de son cou. Avec la plus grande délicatesse, chose rare chez Amaryllis, elle enfonça le bijou dans l'écharpe de son employée et la regarda d'un air strict.

« Tu leur montre ça, ils sauront que tu bosses pour moi. Tu fais les voyages et tu portes ce qu'ils te demandent jusqu'à ce qu'ils te préviennent que c'est plus nécessaire. A ce moment là, tu reviens me voir. »

Étrangement la pirate parue ne serait-ce qu'une instant sentimentale. Elle jeta un regard à sa précieuse broche et dévisagea froidement son interlocutrice.

« J'te préviens Leila, j'y tiens beaucoup. Si tu la perds ou si tu l'abîmes, je te fracasse, que ce soit clair. »

Amaryllis était sérieuse et cela se sentait. Elle tourna des talons sans crier gare, passa arrogamment une main dans ses cheveux et s'éloigna jusqu'à son navire pour prévenir son équipage présent de l'arrivée de cette nouvelle et temporaire recrue.

Apparemment la mission était simple, faire un transit de bois pour réparer la coque du bateau qui semblait être en piteux état. Sa patronne lui montra du bout du doigt la zone où elle devrait récupérer le bois à amener ici. Leila n'avait absolument aucune idée de combien elle devrait en porter, mais il n'y avait pas de problème. Se fatiguer à la tâche n'était pas quelque chose qui faisait peur à la jeune femme de Yuen. D'un bond vif, elle mit le pied à l'étrier puis incline la tête en direction de la pirate lui faisant signe qu'elle aurait son bois au plus vite. Attrapant ses rênes de la main gauche, sa main droite caressant l'animal. Elle siffla et envoya de léger coup de talon. Aussi tôt l'animal se mit à galoper, agile la guerrière semblait presque ne faire qu'un avec son cheval. Tonnerre semblait rapide, tout simplement car sa musculature était impressionnante et ce, même pour un cheval. Elle ne mit que quelques minutes pour arriver sur les lieux, alors que certains sifflèrent en la voyant arriver d'autre se méfièrent. Leila descendit de sa monture d'un bond assurant, veillant à ne pas se blesser quand même avec la hauteur du cheval puis elle montra la broche qu'elle portait. S'ensuivit une série de question auxquelles elle ne puis pas répondre montrait ses lèvres et faisant mine qu'elle ne parle pas. Lentement elle s'approcha du bois, souleva une planche plutôt lourde pour montrer un peu de sa force et désigna le bateau plus loin.

Tous les marins comprirent le stratagème et ils commencèrent à répartir le bois équitablement à gauche et a droite du cheval. Pour lui, ça n'allait pas être une tâche facile mais Leila connaissait bien ce cheval, il en était capable. Avec douceur elle lui tendit un biscuit pour le faire patienter avant de lui caresser la tête passant ses doigts dans sa crinière sauvage, peut-être un peu trop longue...Leila ne pouvait pas se résoudre à lui couper, elle aimait les choses naturelle et cette crinière n'avait jamais été coupée, pourquoi cela changerait maintenant ? Si beau, si imposant. A n'en point douter elle aimait ce cheval et n'arrivait pas à se faire à l'idée qu'un jour elle devrait s'en séparer. Une fois Tonnerre chargé au maximum Leila siffla et tout deux commencèrent à marcher en direction du bateau. Évidemment, la douce ne monta pas sur le dos de son cheval, elle lui épargna cela. Tout deux mirent une bonne vingtaine de minute avant d'arriver au bateau. Une fois arrivés, Leila déchargea seule son cheval et amena les planches d'elles mêmes aux ouvriers marins. Une fois le premier aller retour fait, elle tendit la broche à sa maîtresse, à présent les marins savaient que Leila travaillait pour elle.

Pour sur il faudrait faire un dernier aller-retour, elle regarda son cheval transpirant puis lui retendit des biscuit qu'il mangea comme un morfale visiblement affamé. Après cela, la guerrière essaierait de faire quelque chose pour lui mais avant cela elle devait ramener du bois. D'un bond elle remit pied à l'étrier puis galopa en direction de la réserve de bois. Elle répéta l'opération et revînt donc avec le bois à pied à côté de son cheval. Encore une fois, elle déchargea son cheval seul puis apporta les le bois aux marins. Ceci fait elle prit quelques minutes pour son cheval. Elle regarda partout autour d'elle puis siffla pour faire venir son cheval non loin d'un arbre de la plage. C'est comme ça qu'elle les appelle, cependant leur feuillage n'est qu'un sommet. Elle en trouva un particulièrement courbé, debout sur son cheval elle l'atteindrait. Sabre en main, elle monta sur le dos de son cheval qui ne bougeait à présent plus du tout pour favoriser l'équilibre de sa maîtresse. Elle découpa plusieurs feuillage qui tombèrent non loin d'eux. Ceci fait elle descendit, essuya sa lame et la rangea dans son fourreau. Elle passa sous son cheval puis ôta la selle pour que celui-ci puisse se rafraichir.

Une fois tout cela fait, elle revînt vers sa patronne. Son cheval était en train de manger et de se reposer. Au besoin elle pourrait s'occuper d'une tâche vigoureuse à la place d'un des hommes. Ses avant-bras bien dessinés le laissait entendre. Son ventre se mit à gargouiller comme un lion, a priori elle aussi avait faim mais avait trop peur de le demander alors resta silencieuse attendant les ordres souriant gênée à l'entente du lion en elle.

Amaryllis observait de loin son employée. Elle travaillait bien, sérieusement, rapidement, sans esquisser le moindre geste qui aurait pu trahir un mécontentement. C'était un bon élément qu'elle avait trouvé là ! Leila semblait plus aux petits avec son cheval qu'avec elle-même, la façon dont elle s'occupait de lui amusait la pirate. La jeune guerrière revint finalement à ses côtés, semblant attendre de nouveaux ordres. Cette fille-là ne s'arrêtait-elle donc jamais ? Et alors qu'Amaryllis allait lui faire part de ses réflexions, son ventre cria famine. La capitaine éclata d'un grand rire, son ventre parlait à sa place puisqu'elle n'était pas décidée à le faire et cela rendait la pirate absolument hilare !

« Allez fais pas la timide, viens donc manger un bout, je t'accorde une pause ! »

Par chance, des matelots étaient déjà en train de déguster quelque chose. Une table de fortune avait été installée près du bateau et dessus étaient posé un étalage de divers crustacés ainsi que quelques fruits typiques des îles. Elle invita l’affamée à rejoindre ce festin et trôna derrière, de façon à surveiller que tout se passe pour le mieux. Son regard indiqua à ses hommes qu'ils feraient mieux de se taire et manger en silence. Amaryllis avait beau être la plus odieuse des personnes quand elle le voulait, elle était toujours d'une sympathie honorable avec son équipage. Et Leila en faisait pour le moment partie, même si c'était pour une courte durée, elle était des leurs.

« Si t'as soif on a qu'du rhum, c'est comme ça chez nous ! »

Dit la capitaine en prenant sans demander son avis un verre à un matelot qu'elle bu d'un traite sans problème. Puis quand ils eurent tous fini de se remplir le vente, elle frappa avec entrain dans ses mains.

« Bon allez on me débarrasse tout ça, on va boucher cette fissure et on reprend enfin la mer ! Toi Leila va chercher ton cheval avant qu'un abruti essaye de te le voler, ça vaut cher ici ces bêtes puisqu'elles sont quasi inexistantes.»

Amaryllis délaissa le groupe et remonta sur son navire pour prévenir le reste de s'activer. Elle voulait partir d'ici et vite, la terre commençait sérieusement à la déprimer, elle voulait retourner sur l'eau, c'était ça sa vie ! Elle n'eut pas besoin de la guerrière pour finir les réparations. L'équipage avait cloué, poncé et refait une peau neuve à l'endroit abîmé. A peine Leila eut-elle le temps de revenir que les voiles du bateau étaient déjà hissées, les deniers hommes qui coupaient précédemment le bois s'amenaient en courant et toutes les installations avaient été débarrassées. La capitaine croisa les bras et fit face à son employée d'une journée.

« Bon c'est le moment de me dire ce que tu veux. Comme tu vois on lève l'encre, alors si tu veux partir d'ici, c'est maintenant ou jamais. T'as bien travaillé, je t’emmènerai donc à ta destination sans rien te demander, mais comme je viens de te le dire, on part immédiatement ! »

Déjà la planche qui reliait le sable au navire commençait à être retirée. Visiblement Amaryllis ne plaisantait pas, elle était absolument impatiente de reprendre la mer et ne voulait pas attendre une seconde de plus.

On la dirigea vers une table de fortune avec quelques crustacés et de quoi manger. Évidemment elle ne dit pas non et se mit même à suivre sa patronne qui lui proposait de quoi manger et ce n'était pas tout les jours que quelqu'un avait la gentillesse de vous donner de quoi manger. C'est donc sourire au lèvres qu'elle ôta le couteau de chasse caché dans un étui dans sa botte. Une fois la lame sortie elle la planta avec force dans la caisse de bois qui leur servait de table de fortune et se mit à manger calmement même si les deux pirates en face d'elle avaient écarquillés les yeux à la vue de sa lame. Il est que Leila oubliait souvent qu'ici il y avait confrontation de culture, surement ne savaient-ils pas se servir de son katana et inversement elle ne connaissait rien aux termes nautiques. Mangeant un peu de ces crustacé dont elle ne trouvait pas le goût exquis elle regardait le navire qui se préparait à partir. A vrai dire Leila avait toujours été ce qu'on appelle une viandarde, son séjour dans les navires la rendait un peu malheureuse pour ça, sinon naviguer était quelque chose qu'elle aimait bien. En fait c'était surtout naviguer par le calme de la nuit, pour venir sur les terres de An'har elle était restée éveillée durant tout les nuits pour profiter du calme et du vent.

Une fois son repas terminé, elle siffla puis son cheval vînt à elle et elle écouta alors sa patronne qui lui disait de prendre sa décision. Après tout, Leila avait décidé de voyager et le meilleur moyen était de prendre la route, elle n'avait rien vu de cette côte mais rien ne presse après tout elle aurait le temps. En vitesse elle monta avec son cheval au même rythme ou le bateau quittait la berge. Une fois montée, elle se fit guider par un marin pour emmener son cheval quelque part où il ne serait pas traumatisé par le voyage. Un des marins avait fait cueillir des " feuilles de palmiers ". Une chose que Leila ne connaissait pas mais qu'elle reconnu lorsqu'elle les vit, c'est ce qu'elle avait prit pour sa monture tout à l'heure. Ainsi il serait surement apaisé. Elle avait juste peur que son cheval n'ait que du rhum à boire...Elle lui ferait du jus avec des fruits au pire. La guerrière remonta alors les marches jusqu'au ponton principal puis vit la capitaine en hauteur à l'arrière du bateau en train de donner les ordres. A vrai dire Leila se fichait d'où elle irait, elle espérait juste qu'elle goûterait un peu à la culture d'An'har et ce en mélangeant un peu d'aventure au possible.

Le navire s'éloignait de la côte et la guerrière voulait voir cela, d'un petit bond elle monta sur la rambarde du côté droit du navire en se tenant au cordage pour ne pas tomber dans l'eau. Même si c'était un environnement qu'elle ne connaissait pas Leila semblait agile et même très à l'aise en se servant des cordages pour ne pas tomber et regarder en bas. Dans sa façon de procéder il n'y avait aucune hésitation, même de loin on sentait qu'elle ne craignait pas de tomber et que de toute les manières elle ne tomberait pas. Où était-elle ? Où allait-elle ? Allaient-ils croiser d'autre pirates ? Une chasse au trésor ? Une attaque ? On lui avait dit que voyager n'était pas sans risque, elle était alors curieuse de savoir comment certains croiseraient le fer avec elle si jamais attaque il y avait. Soupirant pour elle même, sa main gauche tenait le cordage tandis qu'elle se mettait accroupis. Impatiente que la nuit tombe, un des marins s'avança et lui suggéra de ne pas rester ainsi sur la rambarde, " accroupie" mais de plutôt poser pied au ponton et de s'accouder à la rambarde. Ça aurait été plus " sur ". Mais elle déclina en souriant et faisant non de la tête, ses lèvres esquissèrent un merci inaudible puis elle se retourna vers l'horizon. Leila était ainsi, un peu sauvage. Un genre de chimpanzé multifonction adaptable à toute les situations, dernier cri qui plus est.

Ses yeux verts se tournèrent vers les marins, tous semblaient avoir une tâche bien précise. La guerrière s'attendait au cliché du laveur de plancher mais rien de cela pour le moment. Peut-être était-ce sa future tâche ? Bien qu'elle aurait préféré une tâche plus comme l'observation elle le ferait sans broncher. Leila était une guerrière, elle maniait le manche du sabre, pas le manche du balais...Elle soupira une dernière fois à ses pensées, ne sachant pas trop si elle devait aller voir sa patronne ou attendre qu'elle vienne. Décidant de ne pas faire part de mauvaise volonté, elle fit un petit bond agile pour se remettre sur le ponton et se dirigeât vers elle mais cette fois son sabre était à sa ceinture. Attaché au niveau de ses fesses, celui était pendu sur deux ou trois centimètres et il faisait des cliquetis au rythme de pas de Leila. On aurait pu mater ses fesses bien formées, mais le sabre par dessus dissuadait tout envie de cela. La guerrière arriva enfin au niveau de sa patronne qui était à la barre. L'interrogeant du regard, après tout elle ne savait pas trop quoi faire ni ce qu'elle voulait donc si sa patronne avait une mission soit ou alors préférait-elle raconter une histoire?

La guerrière paraissait aussi hyperactive que la capitaine qui l'observait d'un œil. Elle gesticulait dans tous les sens et semblait chercher une occupation à tout prix, ce fit sourire Amaryllis. Mais ce qui l'amusait par dessus tout était sa façon de mettre en valeur son corps bien formé et d’alerter tout l'équipage sans s'en rendre compte. Si quelqu'un osait poser un regard de ce genre à la jeune pirate il serait pour sûr jeté à la mer sur le champ, Leila devenait donc la proie idéale des regards masculins. Celle qui ne tenait pas en place arriva par dernier recours auprès de la dirigeante et l'observait de son regard qui en disait long sur son envie d'entrer en action. Amaryllis éclata d'un rire bruyant, cette femme avait décidément le don de l'amuser à chacun de ses gestes.

« Si tu t'ennuies déjà tu vas avoir du mal à supporter le voyage ! Mais ne t'en fais pas, tu vas en avoir des choses à faire ! »

Un malicieux sourire se dessina sur ses lèvres, ses yeux pétillaient d'impatience et elle dégageait une aura presque aussi guerrière que son interlocutrice.

« On se dirige tout droit vers le clan pirate ennemis ! Ils ont osé couler un navire des nôtres, alors en guise de représailles à leur provocation on va aller se venger et semer la terreur ! »

Les yeux de la conquérante entrecroisèrent et se plongèrent dans ceux de Leila. Elle la défiait de son regard imposant et repris la parole d'une voix qui incitait à faire attention.

« C'est dangereux, faut savoir se battre, faut en avoir dans le ventre et risquer sa vie dans ce genre d'affrontement. Je ne t'ai pas recruté pour que tu participes à ça. Et je suis une pirate digne qui a des valeurs, alors sache que ma proposition de t'emmener autre part tient toujours. Mais il faudra te décider vite avant qu'on ne tombe en territoire ennemis et qu'on ne puisse plus reculer. »

Amaryllis l'interrogeait du regard, elle était sérieuse et ne voulait pas entraîner son membre temporaire vers un combat sanglant qui ne la regardait en rien et qui pouvait lui ôter la vie. Elle l'avait dit, elle avait un honneur un jeu et jamais elle n'obligeait des personnes qui ne lui devaient rien à combattre pour elle. Alors même si l'étrangère semblait savoir se battre, c'était la seule maîtresse de son destin et de ses choix. La capitaine ne voulait pas non plus l'effrayer et elle lui fit un clin d’œil avant de reprendre son discours avec plus de gaîté.

« Cependant nous n'en sommes pas à notre première bataille et nous sommes encore là, vivants et prêts à bondir sur l’ennemi. C'que j'veux dire c'est qu'on est pas des novices qui savent rien faire à part mettre les voiles. On est entraînés et on est féroces. Y'a les forts et les faibles tu vois, nous on fait partie de la première catégorie ! »

Amaryllis étirait les lèvres dans un sourire carnassier, offrant tout le temps à son interlocutrice de contempler ses dents blanches. Elle était impressionnante et désireuse d'imposer sa fierté de pirate, absolument sûre d'elle et de son équipage.

Elle hocha comme quoi elle resterait dans la bataille sur ce navire, après tout elle devait bien payer son billet de voyage puis participer à la mise à mort de brigands ne lui coûterait rien sur ces terres et ce serait un bon moyen de jauger le niveau. La nuit commençait à tomber, le soleil embrasé commençait à rencontrer la surface bleutée de la mer au delà de la ligne d'horizon. Leila était prête à y aller et Belladone l'avait surement compris, il ne servait à rien de l'importuner plus alors qu'elle faisait en sorte de diriger le navire et son équipage. Agile elle attrapa un cordage et monta jusqu'à ce qu'elle atteigne le poste haut placé du guetteur. Avec sa longue vue il regardait l'horizon, de temps en temps il parlait à Leila en sachant qu'il n'aurait pas de réponse. Mais apparemment cela ne l'empêchait pas de parler, et il ne semblait nullement dérangé. Cette vie plaisait à Leila, a priori elle aimait naviguer et ces marins semblaient êtres de fiers hommes solidaires. Si elle ne devait pas récupérer son honneur vis à vis de son soit disant père elle se serait peut-être installée ici quelques temps avec ces pirates. Peut-être ne supporterait-elle pas le pillage ? C4est surement la seule chose qui la freinerait mais quoi qu'il en soit la question ne se posait pas.

Le temps passa, la nuit était tombée et certains pirates s'étaient couchés mais Leila était encore assise sur le rebord les pieds dans le vide à regarder les étoiles et l'horizon. Le guetteur avait abandonné depuis un moment l'idée de lui faire poser pied sur les planches pour qu'elle soit en sécurité. Apparemment Leila aimait être proche de tomber, proche du vide. Surement l'instinct des guerriers de Yuen qui vise à être de plus en plus proche de la mort sans en avoir peur pour avoir la lame la plus tranchante de la bataille. Simplement que dans tout Val'thar les guerriers de Yuen portant le sabres sont connus pour être les guerriers les plus effrayants de part leur méthodes et façon de rentrer dans la ligne ennemie. Dans un sens, Leila était fière que son peuple porte cette réputation sur les épaules, a chaque combat c'est un honneur pour elle de montrer que ce n'est pas un mensonge et que les épées de Yuen sont à craindre.

Le vent de la nuit sifflait gonflant les voiles, par chance le vent était encore avec eux. Leila prit une corde et se laissa glisser jusqu'en bas, ceci fait elle se dirigeait vers la pointe avant du navire. Enjambant la rambarde puis s'avança sur la pointe du navire jusqu'à être assise à califourchon les deux pieds dans le vide. Ce moment, étrangement elle l'aimait, doucement elle se mit à chantonner un petit air de chez elle.

" - C'est si, si loin d'ici. Si loi, si loin d'ici. Que essaie tu d'impressionner, restes ici et fais un pas de plus juste pour que je me sente vivant une fois de plus. Que je passe encore au travers de la nuit moi et ma femme, juste que je sente le vent souffler sur ma peau encore chaude. "

Un chant qu'elle avait apprit en se battant sur ses terres, certains hommes chantaient cela. C'était un appel au combat, évidemment la femme représente leur katana et ce qui la faisait sourire c'était l'allusion au sang chaud, comme quoi le guerrier est encore vivant.
Mais pour sur, c'était un chant d'homme mais Leila s'en fichait. D'ailleurs elle ne savait pas pourquoi elle avait chanté cela, son soit disant père avait fait un pacte...Oui mais pas elle...Peu importait, elle devait le respecter, son honneur y passerait sinon.

Visiblement la guerrière ne semblait pas contre l'idée de se battre, Amaryllis hocha alors la tête et s'affaira à assigner les hommes à diverses tâches. Le vent soufflait assez fort pour que la navire avance plus rapidement que d'habitude, le soleil se couchait à peine et ils avaient déjà fait beaucoup de chemin, l'effet de surprise n'en serait que plus convaincant. Amaryllis avait accordé une brève sieste à son équipage car même s'il faisait maintenant nuit, l'embuscade serait justement nocturne, et il fallait que tout le monde soit debout. Leila elle ne désirait apparemment pas se reposer, la capitaine sourit en l'observant, cette fille était une vraie pile électrique , presque pire qu'elle-même et semblait curieuse de tout ce qui se passait à bord. Elle arqua un sourcil en voyant les lèvres de l'étrangère bouger mais le bruit des vagues l'empêcha d'entendre quoi que ce soit, elle en conclu qu'elle devait mâcher une friandise ou quelque chose du même type.

Le temps passait dans une légèreté incomparable, l'ambiance paraissait dénuée de tensions alors qu'une attaque était en préparation. Ils étaient certes habitués, mais il pouvait tout de même paraître étrange aux yeux de la guerrière que tout le monde soit si relaxé. Amaryllis fronça soudain les sourcils, ils approchaient du but et il était temps de réveiller les matelots. La tradition sur ce navire était que celui qui ne dormait pas de la nuit avait le droit de réveiller ses camardes de la façon qu'il souhaitait, et cette nuit c'était donc à Amaryllis et Leila de décider. La guerrière semblait tellement absorbée par la mer que la capitaine jugea qu'il serait bon de la secouer elle aussi. Mais puisqu'il était l'heure d'être sérieux, elle opta pour un réveil en douceur selon elle. Elle pris une grande inspiration et cria de sa voix déjà si forte en temps normal :

« Debout les mollusques ! C'est l'heure de se préparer ! Le dernier sur le pont sera jeté et abandonné en pleine mer ! »

Évidemment elle ne le ferait pas, mais si elle avait été de mauvaise humeur, elle en aurait été capable et par conséquent, tous les homme furent debout en un rien de temps. Elle assigna un poste à chaque matelot, il était temps de se préparer et d'avancer avec force. Le guetteur qui avait rejoint Leila annonça qu'un navire ennemis était en vue, dans un brouhaha ils dégainèrent tous leur sabres et se regroupèrent sur le pont. La capitaine était au milieux et prononça une sorte de discours pour motiver les troupes.

« Membres de la Voile d'Onyx, il est temps de faire comprendre l'erreur qu'ont commise ceux du clan Tan'hor en s'attaquant à l'un des nôtres ! Pas de pitié pour ces chiens de Tan'hor , dévastez-moi leur bateau, trouvez-moi le capitaine et ligotez-le, pour le reste, décimez-les tous ! Faites comprendre la terreur qu'inspire notre clan et plus, notre équipage ! »

Ils hurlèrent tous dans un cri qui annonçait le combat. Tout se passa alors très vite, ils se rapprochèrent jusqu'à se coller au navire ennemi, des planches en bois furent posées en guise de passerelles temporaires et ils se jetèrent tous à l'abordage dans un grand fracas. Autant ils avaient pu paraître sympathiques et agréables lors du voyage autant là, ils avaient l'air de véritables assassins dont la soif de sang était sans limite. Ce fût Amaryllis qui égorgea sans pitié le premier homme, celui qui avait eu le temps de donner l'alerte avant son dernier soupir. La capitaine ordonna de se séparer, que la pagaille soit semée dans tous les recoins, elle chercha pour sa part la cabine du capitaine du navire envahit. La bataille était lancée, et déjà des cris d'horreur se faisaient entendre.

Lorsque Leila entendit l'appel de Belladone, elle se leva d'un bond sur la point où elle se trouvait puis saute sur le pont du navire. Prête à en découdre, surtout par une telle nuit. La guerrière était parmi les premiers sur place , le reste arriva très vite et tous semblaient apparemment très pressés d'aller découper un peu de chair fraiche. Pour des raisons surement plus ou moins personnelles pour certains. Mais quant à Leila il y avait cette envie de trouver plus forte, celle de voir si la découpe du suivant sera aussi satisfaisante que la dernière. Tout un tas de raisons que la jeune femme préférait enfouir au plus fond d'elle ne préférant pas prendre le risque d'être traitée de sadique complètement malade. Alors que tout le monde avait sortit sa lame, la guerrière de Yuen quant à elle l'avait gardée dans son fourreau. Bien que ce ne soit pas tout à fait son style, certains style de Yuen veulent se battre en rangeant le sabre puis en le sortant du fourreau. Souvent elle commençait le combat ainsi, ceux ne connaissant pas cette manière de se battre était bien vite calmés lorsque la lame sortait du fourreau. L'appel du combat montait en elle, doucement et silencieusement ils montèrent tous sur les planches et Amaryllis exécuta la première victime mais celle-ci eut le temps de donner l'alerte. Et c'est ce qui fit sourire Leila, après tout elle n'aurait pas tué des hommes dans leur sommeil, donc si elle voulait tâter de la chair mieux valait qu'ils soient debout.

Au début Leila marchait bras ballant juste à côté d'Amaryllis, attendant qu'un des pirates ennemis ne jette son dévolus sur elle, mais il fallut attendre une minute ou deux. La plupart de ceux qui venaient d'être reveillés chez les ennemis se jetaient sur les hommes en priorité. Mais une ou deux minutes passèrent et Leila trouva un adversaire. Attirée comme un aimant Leila posa sa main sur son sabre sans le dégainer tout de suite puis d'un bond elle se mit devant Amaryllis signe que c'était sa cible puis elle sortit sa lame de son fourreau faisant voler sa tête du même mouvement. De suite derrière il y en avait un autre, elle refit un bond en avant n'attendant même pas que le corps du premier adversaire tombe au sol. Aussi sèche et rapide que l'éclair, elle fit un demi cercle avec sa lame découpant le bras gauche et les deux jambes de son adversaire. Encore une fois, cela ce fit en un mouvement. Une fois que sa seconde cible tomba au sol, elle hésita puis se dit que de toute les manière le laisser vivant serait cruel. Elle enfonça sa lame dans sa carotide d'un air détaché puis commença à chercher des yeux un peu partout un autre adversaire. Ses yeux verts se posèrent alors sur le ciel. Le vent avait amené des nuages gris, les gouttelettes commencèrent à tomber de plus en plus fort puis au bout de quelques secondes il pleuvait des sceaux entiers. Un sourire sadique se dessinait sur ses lèvres, il ne manquait plus que l'orage pour qu'elle soit comblée. C'était ainsi qu'étaient les guerriers de Yuen, et c'est aussi pour ça que certains étaient considérés comme des démons. Dans un sens, comme son maître lui avait apprit, Leila cherchait à se battre jusqu'à ce qu'on la tue. N'attendant que cela, avec une découpe au sabre qualifiable de chirurgicale...L'épéiste avait de quoi être effrayante.

Sa lame essuyée par la pluie, elle se sépara d'Amaryllis pour retourner se battre aidant au possible les matelots, elle sauva un des matelots avant d'être elle même poussée par dessus bord pas un gros tas. Heureusement pour elle, elle eut le réflexe de planter sa lame dans la coque du navire ennemi glissant en l'entaillant jusqu'à ce qu'elle s'arrête par chance juste à côté d'une fenêtre. Se tenant avec sa main gauche à son sabre pour ne pas chuter elle se mit à frapper la vitre jusqu'à ce qu'elle rompe. Main droite en sang, elle s'y agrippa, tira son sabre de la coque et pénétra dans ce qui semblait être une chambre. Tenant son sabre avec sa main blessée, rien ne semblait pouvoir l'arrêter. Une fois dans la chambre c'est silencieusement qu'elle se dirigea vers la porte puis l'ouvrit faisant attention et elle vit Amaryllis. Habilement elle envoya son sabre dans sa main gauche et lui fit coucou de la main droite tout sourire. Un peu contente de la revoir ici en bon état. Quelques morceaux de verres étaient incrustés dans ses phalanges mais rien qui l'empêcherait de se battre. Deux hommes arrivèrent, mais les couloirs étant fin Leila pourrait se battre sans avoir à gérer les deux. La guerrière allait les occuper tandis que Belladone chercherait le capitaine. Sa cheffe dans le dos, elle ne la regardais à présent plus. Le premier des guerriers fonça nettement, mais la lame de Leila était plus longue, il y perdit la tête. Par contre celui juste derrière plus vif avait réagit au quart de tour lui entaillant la joue sur quelques centimètres puis l'épaules. Cependant il n'avait pas touchés de points vitaux. Grave erreur, elle lui ouvrit les entrailles et le poussa d'un coup de pied contre des escaliers.

Une fois sûre qu'elle était tranquille elle fonça dans ce qui semblait être une cabine plus grande au fond d'un couloir, elle ouvrit la porte violemment sans perdre de temps. Surement était-ce celle du capitaine du navire, elle espérait que Belladone y serait.

Grosse erreur qui aurait pu être fatale à la guerrière puisque par réflexe, Amaryllis était sur le point de bondir et découper le nouvel arrivant. Fort heureusement elle eut le temps de dévier son geste et sa lame se planta dans le bois de la cabine, à quelques centimètres du visage de Leila. Quel scandale cela aurait fait si la capitaine avait tué par mégarde l'un de ses homme, elle entra donc dans une rage folle, plus par peur d'avoir faillit la tuer que par colère contre celle-ci.

« Ne refais jamais ça imbécile si tu tiens à la vie ! »

Elle en avait oublié la présence du capitaine ennemis qu'elle tenait en respect avant que la guerrière ne débarque. Celui-ci profita de ce moment d'inattention pour se jeter sur Amaryllis qui était de dos dans un dernier espoir. Par chance Leila l'avait vu, elle avait poussé la pirate sur le côté et planté son katana dans le ventre de l'assaillant. Amaryllis avait crut un instant qu'elle allait la trahir mais elle lui avait bel et bien sauvé la vie. Elle poussa un long soupire et se laissa tomber sur le sol avant de dire d'une voix plus calme.

« Nous ne devions pas le tuer. Mais puisque c'était lui ou moi, tant pis... »

Bien trop orgueilleuse pour la remercier concrètement elle fit passer cela pour une erreur. L'homme n'était même pas mort mais il ne tarderait sûrement pas. Amaryllis se releva et se mis au dessus de ce corps mourant, prostrée dans toute sa splendeur. Elle l'observait de ses yeux cruels et le laissa souffrir devant ses yeux, hors de question de lui abréger son mal. Une fois qu'il eut poussé le dernier soupire, elle lui trancha la tête, pris ce forfait par les cheveux sans la moindre marque de dégoût sur le visage et fit signe à la guerrière de la suivre. Les deux femmes qui avaient semé la terreur arrivèrent sur le pont qui était jonché de cadavres, dont trois de son équipage. La capitaine lorgna les dégâts de son regard sévère, ordonna qu'on fasse des funérailles convenables aux trois hommes morts fièrement puis autorisa le commencement du pillage.

« Ils seront enveloppés avec leur sabre puis jetés à la mer comme de fiers marins à l'honneur intact. »

Dit-elle à voix basse à sa compagne qui semblait ne pas vouloir détacher son regard des trois cadavres emmenés. Le navire fût dépouillé de tout ce qui avait de la valeur. Un de ses hommes amena une trouvaille bien plus improbable. Un adolescent, d'une quinzaine d'années qui s'était lâchement caché dans un tonneau. Avant qu'il ne le tue, Amaryllis l'arrête d'un geste. Le pauvre garçon tremblait de peur, aussi terrifié par la mort que les yeux sanglants de la capitaine qui lui faisait face et tenait dans la main la tête de son chef.

« Tu as de la chance, je vais te laisser en vie. Mais pas sans séquelles, tu t'en doutes. Tu passeras le message que tu le veuilles où non. Qu'on lui applique la marque. Tout le monde à bord, on s'en va.»

Elle le regardait avec dédain tandis qu'un de ses hommes s'appliquait à la tâche. Appliquer la marque voulait dire graver avec une dague l’initiale du nom de sa famille. Tandis que l'adolescent hurlait de douleur, un B ensanglanté fût donc marqué sur son front il fût après cela entraîné de force dans le navire de la Voile d'Onyx. Le forfait de ce pillage fût placé dans une cabine fermée à clé puis le bateau leva l'ancre et repris sa route. Ils s'arrêtèrent près d'une île du clan ennemis et jetèrent le jeune capturé comme un mal propre. Où qu'il aille, tout le monde verrait sa cicatrice et c'était le but. D'une pierre deux coups, la cérémonie des alliés tombés eut lieu. Ils burent du rhum à leur bravoure, les enveloppèrent dans des draps accompagnés de leur armes et les laissèrent couler au fond de la mer, amie éternelle des matelots. Déjà Amaryllis avait repris la barre, son sourire avait disparu, elle n'aimait jamais perdre des hommes et resterait silencieuse le long du voyage en leur honneur. Elle fit signe à la guerrière d'approcher et ouvrit la bouche avant de dire d'une voix calme.

« Voilà le quotidien de notre clan. Violent et sans pitié, triste parfois aussi puisque des nôtres ont péri. Mais la vie continue, la tête sera donné en guise de preuve aux dirigeants du clan et bientôt un nouveau combat aura lieu. C'est ainsi chez les membres de la Voile d'Onyx. »

Elle poussa un bref soupir, déroula une carte puis repris, pointant la capitale de son clan du doigt.

« Tu ne peux pas pénétrer là-bas si tu n'es pas un membre intégral tu te feras assassiner sans aucune procédure. Il est donc temps que tu me dises où tu veux que je te débarque avant que nous allions annoncer la mort de ces ennemis. »

Amaryllis ne lui demanda pas si elle voulait rester à vie dans cet équipage. Cette guerrière avait autre chose à accomplir, elle le sentait. Il lui fallait découvrir d'autres peuples et vivre d'autres événements. Peut-être se recroiseraient-elles un jour, la pirate garderait en tous les cas un bon souvenir de cette étrange muette à l'épée féroce.

Une fois entrée dans la pièce, elle sentit le vent souffler et une lame se planta non loin de son visage. Écoutant sa patronne lui hurler dessus, elle continuait d'observer le capitaine ennemi qui avait profité de ce moment d'inattention pour charger. Ses yeux verts s'écarquillèrent oubliant la voix de Belladone et d'un revers elle la poussa sur le côté et chargea en première. La pointée en avant elle dévia net le sabre du capitaine glissant contre celui ci avec son katana pour s'approcher le tuer net en l’éviscérant brutalement. La coupure fut nette et précise, pas de place pour le doute. Heureusement pour elle que le capitaine ennemi avait visé Amaryllis. Elle hocha aux dire de sa capitaine puis se mit en tête que sa dette envers Amaryllis pour le voyage avait été bien plus que comblée. Ils sortirent donc ensemble de la cabine, Amaryllis la tête du capitaine en main. Voilà une coutume qui lui était familière. Au possible elle ferait cela avec la tête de son père, enfin...De son tuteur légal qui l'avait bannie. Dans ses pensées, elle ne dit rien aux marins lorsque ceux-ci posèrent leur marque sur un enfant. Là n'était pas ses méthodes, l'honneur ne prenait pas ce chemin là. Mais a priori la guerrière de Yuen n'avait pas à se mêler de cela surtout vu que celui-ci avait pu garder sa vie sauve. Dans un sens contente pour lui, ils reprirent tous la mer. La nuit avait été lourde et chargée de cadavre. Elle s'éloigna alors un peu des pirates, allant se percher seule sur un cordage près de la voile pour prier. S'excusant pour les vies ôtées inutilement promettant de le payer lorsque la sienne devrait-être ôtée. A vrai dire, dans ses pensées, la guerrière une fois morte devrais payer le prix de toutes les âmes enlevées de ses mains. Ce qui lui faisait un peu froid dans le dos mais son éducation l'empêchait de fuir son destin et son présent de guerre. Surtout au vue de ses intentions.

Quelques minutes plus tard, Leila fut appelée par Amaryllis qui lui demanda où elle voulait aller. Sans hésiter, Leila désigna le port le plus proche. La guerrière savait qu'elle devait retourner sur ses terres et comme le bateau d'Amaryllis ne s'y rendait pas elle devrait emprunter sa propre route. C'est ainsi qu'elle fut déposée sur un port nommé Or'ak. Port duquel elle trouverait un bateau pour voyager jusqu'à la jungle de Yangeru. Alors que son voyage arrivait à terme, elle s'inclina avec respect comme son pays le voulait. Son poing droit allant toucher sa paume gauche, le tout placé au dessus de sa tête et elle même inclinée. Voila sa manière à elle de remercier et de témoigner son respect. Son cheval avait été bien traité pendant le voyage, il pourrait ainsi toucher un peu terre ce qui lui ferait le plus grand bien. Le port étant trop petit, ils déposèrent Leila en barque le navire ne pouvant accoster puis ils se séparèrent ainsi prenant chacun leur route. Leila se rendant ainsi dans la jungle de Yangeru.

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