Quète solo: fragment de Sororia [I]

Le jeune homme regardait attentivement le village dans lequel il venait de mettre les pieds. Il en avait déjà entendu parler il y a quelques temps. C’était un village connu pour ses nombreuses fêtes et pour la vitalité de ses habitants malgré leurs manques de ressources. Manifestement ce n’était plus le cas.

Il alla vers le premier groupe de gens qu’il voyait. C’était la première fois qu’il voyait ça. C’était comme s’ils avaient été dépossédé de toute leur énergie. Il commença à les occulter, ce fut d’autant plus facile qu’ils n’avaient aucune réaction particulière.
Il est bon de savoir que l’on n’a pas envoyé Séphiel Aëristh ici uniquement pour ses capacités magiques mais aussi parce qu’il à de solides connaissances médicales. Bien que peut habituer aux interventions, ses diagnostiques sont généralement aussi précis que ceux des meilleurs médecins de la capitale Eresienne.
Cette fois-là, il ne reconnut aucune des maladies qu’il avait apprises dans les livres.

Même s’il n’avait aucune preuve de rien il imaginait que tout cela avait une origine magique quelle qu’elle soit. On peut aussi se dire que c’était surtout ce qu’il espérait. C’était logique pour lui, ça voudrait dire qu’il n’aurait pas fait tout ce voyage pour rien.

« Pour rien … »

Le bout de phrase flottait dans l’esprit du stratège. Il ne le pensait pas vraiment. Ces mots furent bien vite remplacés par un autre désir.

« Il faut que je sauve ces gens »

Il avança donc vers le centre-ville en espérant tomber sur quelques chose le faisant avancer. Heureusement son instinct ne lui avait pas fait faux bond. Il tomba sur une jeune fille qui semblait normale. C’était la première depuis qu’il était arrivé. Elle lui dit de partir, lui la regardait l’air curieux.

- Un étranger.. pas vraiment.. Mais qu’est-ce que tu entends par comme eux ? Je suis venu vous aider.. Je suis sous le mandat de l’armée Kiels. Si tu veux qu’ils s’en sorte il faut que tu m’explique tout.

Habituellement souriant et léger, cette fois la il ne pouvait garder sa mine réjouie. Il le sentait, ou plutôt le préssentait. Que s’ils ne faisaient rien et vite il serait trop tard… Mais la jeune fille n’eut pas le temps de repondre à toute ces questions car au même moment un groupe d’homme en blanc vennait vers eux.

- Partez, cette affaire n'est pas sous votre juridiction, étranger

Le regard du soldat se fit un peu plus dur qu’à l’habitude. Il prit un inspiration avant de répondre d’un ton léger.

- Je ne suis pas un étranger. Je suis mandaté par l’armée Kiels.

Il ouvrit un pan de son manteau pour laisser apparaitre le sigle de général de brigade. Bien que peut en connaissait la signification exacte elle suffisait à montrer un certain rang auprès de l’armée.

- De toutes les façons je ne m’en irais pas avant de savoir pourquoi ces gens sont dans cet étant. De plus vous dites que ce lieu est sous votre juridiction ? Sachez que la seule juridiction a laquelle vous devez vous plier est celle de l’armée.. Si vous voulez m’empêchez d’aider ce village vous serez coupable de trahison…

En disant cela il posa sa main sur le manche de sa claymore. Une impressionnante épée couleur sombre et étant beaucoup trop grande. Elle devait faire deux fois la taille d’une claymore habituelle…

- Néanmoins je préférais travailler de concert avec vous… Après tout, vu l’ampleur du mal qui s’abat ici nous ne serons pas trop pour y arriver bout…

Séphiel regardait effaré la jeune fille changer sous ses yeux. Plus qu’une vision macabre il le ressentait. Il ne savait pas bien s’il s’agissait de pulsation électriques qu’il pouvait sentir mieux que quiconque, ou bien simplement d’émanation magique d’une nature qu’il ne pouvait comprendre. Mais d’une certaine manière il avait compris qu’elle était en train de devenir comme les autres..

Il ne lui fallut pas longtemps pour décider de ce qu’il allait faire.

Se mettant au niveau de la jeune fille il apposa la paume de sa main contre son torse avec délicatesse. Tandis qu’elle le regardait l’air désemparé sans dire un mot il envoya un éclaire qui la traversa. Ce n’était pas le genre qui pouvait blesser, juste qui assommait pour quelques heures tout au plus. La jeune fille s’effondra lentement en le regardant, elle avait les larmes aux yeux.

Sans dire un mot il la mit dans un coin de la pièce. Ensuite une partie de l’acier qui composait son épée se rassemblait au niveau de sa main. Il en avait prélevé la moitié. De cette moitié, il la modela et en fit des petites chaines qu’il utilisa pour attacher la jeune femme contre le mur.

Il mit le papier taché de sang dans sa poche puis s’en alla…

A première vu on aurait pu croire qu’il portait une arme derrière lui. En réalité ce n’était qu’une infinité de particule métallique qu’il gardait agglomérées de la sorte. Il prit la Claymore empoté de moitié et d’un mouvement il la changea en une épée un peu plus classique, bien qu’un peu plus grande que la normale. Elle pesait maintenant cinq kilos.

Mais cela n’était pas important, ou plutôt ce n’était pas le plus remarquable à ce moment-là. Ce qui l’était plus, c’était la larme qui perlait au coin de son œil gauche, celui marqué par la maladie. Ce n’était pas une larme de tristesse, mais une larme de rage.

A ce moment-là il s’était juré de trouver le cristal, et surtout de faire payer au responsable de tout ça ses crimes…

La clef de tout c’était ça. Le cristal perdu dans le village… Même si dans le mot il était écrit que les dommages étaient irréversibles il n’allait pas abandonner avant d’avoir essayé.

Ainsi, seul, le jeune homme reprit la route. « Si il y une entré il y a une sortie.. ». C’était le raisonnement du stratège qui espérait trouver sur sa route quelques informations supplémentaires. Enfin pour être plus précis, il se disait même qu’avec un peu de chance il pourrait tomber sur ce fameux puis. Après tout, ils étaient sous terre…

Le pas se faisait plus rapide, et plus saccadé aussi. Séphiel courrait presque à travers de ces dédales sombres. Il ne savait pas exactement combien de temps il avait parcouru le sous-terrain. Trop pressé d’arriver. Il ne savait pas où, il mais il espérait de tout son cœur que son instinct n’allait pas le tromper. Après tout il n’avait que ça...

Il entendait ses pas raisonner contre les parois du tunnel, un peu plus haut, même s’il ne voulait pas l’entendre il distinguait des cris et des hurlements venant du haut. Au fur et à mesure qu’il avançait, sa rage grandissait. Il avait compris que ce n’était pas dû à un phénomène « naturel » mais que c’était bien la faute de quelqu’un. Cette personne qui savait ce qui allait arriver…

Le soldat trouva finalement la sortie, une grotte surplombant le village. De là il pouvait voir à quel point les choses avaient dégénérées. Regardant le cataclysme il bouillonnait de rage, se mordant la lèvre supérieur jusqu’au sang en pensant à l’horreur qui se déroulait en ce moment même. Il remarqua l’arrivé d’autres hommes sur les lieux. Même d’ici il les reconnut sans aucun mal. Il s’agissait des paladins de l’impérium, le clan le plus puissant d’Eresia.

Regardant attentivement les lieux, il décida de passer par l’entré qu’il jugeait être la plus discrète. Normalement il n’aurait jamais pu aller bien loin avec autant de gardes en face. Mais ils devaient gérer la cohue des monstres-villageois…

Aux portes du village deux hommes le remarquèrent.

- Halte ! L'imperatus inquisitorum se prépare à bruler ce village impie au nom de notre dieu ! Si vous tenez à la vie ne faites pas un pas de plus.

Sans prendre la peine d’argumenter il envoya sur le premier un éclaire qui le projeta au sol. Il continua son chemin comme si de rien n’était sous les menaces du second qui n’osait pas bouger non plus.

Il marchait étrangement lentement au milieu de cette scène apocalyptique. Lorsqu’un villageois arrivait vers lui il se contentait d’un coup d’épée au niveau du ventre pour l’envoyer au sol. Toujours aussi peut tranchante, ils étaient juste au sol durant quelques minutes.

Arrivé au niveau du puits il vit la chose la plus horrible qu’il n’avait jamais de toute sa vie. Lorsqu’elle lui demanda de l’achever le jeune homme eut un haut le cœur encore plus violent. Il dû porter une main à sa bouche pour retenir un vomissement. Puis de l’autre tandis qu’il se relevait il lui envoya un éclaire pour mettre fin à ses souffrances. Ce dernier n’eut strictement aucun effet, au contraire. La créature grandit encore un peu, comme si elle s’était nourrit de son énergie.
A ce moment-là l’une des craintes qu’il avait depuis quelques temps lui apparue comme une évidence. C’était à cause de lui que la petite villageoise s’était transformée d’un coup.

Il regarda le sol quelques instants en pensant à ce qu’il avait fait pour la sauver. Mais c’était quelques instants de trop, le monstre était arrivé à son niveau. Il ne rendit compte de cela que trop tard lorsqu’il fut éjecté à quelques mètre d’un coup latérale.

En se relevant il voyait derrière lui le puits. Il aurait pu y aller en esquivant les attaques du monstre, il avait déjà trois plans qui s’étaient dessinés dans sa tête en un instant. Mais il ne voulait pas fuir ce combat, il ne voulait pas que cet ignominie reste en vie ne serait-ce qu’une seconde de plus. Pour compenser le mal qu’il avait causé, c’était le minimum qu’il pouvait faire.

Il se leva doucement, une douleur affreuse parcourait son corps. Il avait surement une coté cassé. Mais il s’en fichait un peu, son esprit s’était concentré sur ce qui lui faisait face. Même s’il ne s’était pas battue toute sa vie comme certains autres guerriers il n’en restait pas moins dangeureux. Après tout, le sang des Aëristh coulait dans ses veines, les guerriers les plus forts et les plus fiers de tout Kiels.

Même si son arme avait perdu sa forme de Claymore elle n’en restait pas moins impressionnante. Elle avait la forme d’une épée longue, mesurant un peu plus d’un mètre vingt, pesant un peu plus de cinq kilos. Il avait dû sacrifier la moitié de sa lame un peu plus tôt. Mais il ne regrettait pas se sacrifice une seule seconde. Il s’était promit de la sauver coute que coute.

- Et puis, j’en ai bien assez pour en finir…

La bête arriva à son niveau pour l’achever. Il regarda l’air triste les visages incrustés sur le monstre. Il voyait dans leurs regards une supplication unanime. Celle de mettre fin à leurs souffrances.
Alors que l’un des bras de la chose s’abattait sur le jeune homme il fut coupé et vola à quelques pas de là. Séphiel avait effectué un coup d’épée à une vitesse impressionnante. Il s’était entrainé pendant longtemps pour arriver à une telle maitrise. Ce n’était évidemment pas son bras qui allait à cette vitesse, on pouvait plutôt dire que c’était l’épée elle-même qui guidait son porteur. Grace à la magie, il pouvait atteindre une vitesse exceptionnelle à l’épée, peut-importe la taille de celle-ci.

Enchainant rapidement par un mouvement d’épée circulaire au niveau du sol il réussit à trancher deux des « jambes » de la chose. Ce n’était pas que la vitesse impressionnante de la lame, ou plutôt ce n’était pas le plus important. La raison pour laquelle son épée ne tranchait pas tout à l’heure était qu’il avait modelé les bords. Maintenant on entendait un petit grésillement autour de l’épée. En regardant bien on voyait les bords se mouvoir. En réalité il faisait aller à très grande vitesse les particules métalliques autour de la lame. Ainsi sans le moindre mouvement cette arme déchiquetait, avait un tranchant inégalé.

La chimère poussa un hurlement terrible de douleur qui arracha le cœur du soldat de Kiels. Les nombreuses têtes agglutinées sur le monstre crièrent en cœur. Gardant son sang-froid au maximum il repoussait les attaques de la chimère, lui coupant de plus en plus de membres. La boucherie continua ainsi pendant d’innombrables échanges lorsqu’au final la bête s’effondra au sol.

Le jeune homme exténué arrivait à peine à tenir debout tellement il était exténué. Il se rapprocha lentement d’elle pour la tuer une bonne fois pour toute lorsqu’un bras poussa à une vitesse fulgurante vers son visage. Le jeune homme regarda l’attaque arriver vers lui sans bouger, laissant tomber son épée au sol. Mais on entendit plus rien, pas plus le bruit métallique de l’épée au sol si même d’os brisé sous la poigne du monstre.

A quelques centimètres de sa tête le bras gigantesque avait été arrêté par une masse sombre. Il s’agissait des particules métalliques formant son épée. Séphiel les compressa d’un coup réduisant le bras en bouillit. Il les fit ensuite tourner à une vitesse folle, broyant sans mesure chaque centimètre du corps du monstre au fur et à mesure qu’il avançait. Tandis que les éclats de sangs voletaient, les hurlements se turent lentement. Au sol il ne restait plus rien, mis à part cette masse informe et et sanguinolente.

L’Aëristh resta ainsi debout au mielleux de la mare quelques instants sans pouvoir bouger, le regard vide qui avait perdu son éclat. Son visage n’était plus blanc, mais rouge. Ses vêtements aussi étaient couverts d’hémoglobine. L’odeur du sang était mêlé avec celle de la fumé brulante qui était arrivé jusqu’à lui. Au milieu des flammes et des restes de la chimère on ne sait pas combien de temps il était resté ainsi.
Il avança ensuite vers le puits après avoir reformé son épée…

C’était peut-être parce qu’il possédait en lui la magie originelle. C’était peut-être autre chose. Mais il ne le savait pas. A vrai dire il s’en fichait, il ne pensait plus à rien lorsque le cristal était remonté du puits pour se poser au milieux de sa main tendus.